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Apprendre tout au long de sa vie. La devise de Cannes Université résume le concept, créé en 1985: "Mettre la culture et le savoir à portée de toute personne ayant soif de connaissances et envie de lien social, sans condition d’âge ou de diplôme."
Cette année encore, tout le monde pourra trouver son bonheur dans le programme concocté par les équipes. Pas moins de 34 ateliers, de l’architecture à l’œnologie en passant par la géologie, la botanique ou encore la criminologie.
Mais aussi des cours plus "classiques": histoire, philosophie, psychologie et langues. Le tout dispensé par d’éminents spécialistes !
Conférences, rencontres et débats
Outre ces cours, des rencontres, débats et conférences auront lieu tout au long de l’année. Notamment les rencontres-débats sur le thème « La transmission » les 29 et 30 novembre à l’Espace Miramar.
La 10e édition des Printemps de Cannes Université sur le thème de l’espace aura lieu le 22 mars prochain, également à l’Espace Miramar.
Les Cannes Conférences auront lieu lundi 4 novembre (La vérité sur l’affaire du collier de la Reine),
Vendredi 31 janvier (Apprendre à voir la splendeur du monde), vendredi 4 avril (Faire famille, une philosophie des liens) et le 3 juin (Vieillir, un voyage vers l’intériorité). Des Ciné Conférences seront également organisées en marge du festival In & Out le 10 octobre avec le film Orlando, ma biographie politique de Paul B. Preciado.
Jeudi 16 janvier, après la diffusion d’un épisode d’une série sur le profilage en partenariat avec CANNESERIES les participants pourront échanger avec Sandrine Skiller, spécialiste en criminologie.
Enfin le 6 mars, le, film documentaire Tuan Ta Pesao sera présenté, en écho à l’exposition sur le Vanuatu visible au Musée des explorations du monde, du 12 décembre au 25 mai.
63 autres conférences "de l’après-midi" auront lieu salle Stanislas et salle Gilbert Fort, sur des thèmes variés : histoire, arts, sciences, mythologie, climatologie, spiritualités ou encore médecines du monde
Des sorties culturelles
Cannes Université organisera également une dizaine de sorties culturelles, auxquelles même les non adhérents pourront participer !
Chapelle Matisse, Fondation Maeght, Jardin botanique Hanbury à Vintimille, Carrière des Lumières aux Baux-de-Provence, Maison de l’intelligence artificielle à Biot, Musée des Beaux-Arts à Draguignan, Abbaye Saint-Victor et Exposition « Méditerranées » au MUCEM de Marseille...
Ou encore visite guidée privilégiée de l’exposition de réouverture de la Malmaison à Cannes, visite du cimetière du Grand Jas, Chantiers navals de La Ciotat, Forêt domaniale de la Colle du Rouët au Muy... Le plus difficile ? Faire son choix parmi ce vaste programme !
Les inscriptions débuteront le lundi 2 septembre à partir de 9 heures. Ne tardez pas trop, l’an dernier, Cannes Université avait rapidement fait le plein avec 1 600 inscrits.
10 nouveaux cours à découvrir
Vous cherchez à apprendre de nouvelles choses ? On a fait la liste.
Aromathérapie
Ce cours d’initiation aux huiles essentielles permet d’apprendre comment bien les choisir et les utiliser.
Astronomie
Un parcours astronomique et historique, à la découverte de remarquables astronomes.
Écriture
Ce cours s’adresse à toute personne désireuse d’explorer son monde intérieur à travers l’écriture.
Novice ou écrivain expérimenté, ce nouveau rendez-vous est accessible à tous.
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Novice ou écrivain expérimenté, ce nouveau rendez-vous est accessible à tous.
Science et société
Un cours sur le thème « La bioéthique : un garde-fou nécessaire » qui abordera les questions éthiques liées aux avancées médicales et technologiques, en mettant l’accent sur la nécessité de trouver des règles de conduite pour éviter les dérives.
Théâtre
Un bon moyen de prendre confiance en soi à travers les activités ludiques, des exercices, des improvisations et la découverte de textes.
Langues
Parmi les cours proposés : allemand, anglais, chinois, espagnol, italien, japonais, russe…
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1 600 adhérents l’an dernier.
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34 ateliers dont 10 nouveautés.
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8 langues vivantes enseignées.
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4 Cannes Conférences.
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1 colloque de Printemps sur le thème de L’espace.
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3 Ciné Conférences.
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63 « conférences de l’après-midi » sur des sujets variés tels que psychologie, art, sciences, nouvelles technologies, etc.
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2 jours de débats dans le cadre des « Rencontres de Cannes » sur le thème de « La transmission »
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12 sorties conviviales parmi lesquelles la carrière des lumières aux Baux de Provence, la Chapelle Matisse et Fondation Maeght à Vence et Saint-Paul ou encore le Jardin botanique Hanbury à Vintimille.
Djenane avait 6 mois quand sa maman l’a emmenée pour la première fois à Nice en vacances. Elles viennent chaque année depuis. Installées sous leur parasol sur la plage de Carras, mère et fille ont remarqué, comme beaucoup, que la température de la mer a augmenté.
"Avant, on prenait le temps d’entrer dans l’eau. Maintenant, on peut y aller d’un coup. Elle est beaucoup plus chaude par rapport aux années précédentes", constate Djenane.
Selon les données récoltées ce lundi 5 août par la bouée située à l’entrée de la rade à Villefranche-sur-Mer, la température de l’eau s’est élevée à 29,1°C. Habituellement, on atteint 27,5°C au pic de l’été. "C’est quand même inquiétant ces températures. Cela doit avoir un impact sur les poissons", s’inquiète Djenane.
La jeune fille de 19 ans a bien raison de se faire du souci. La mer Méditerranée vit actuellement une canicule marine ou vague de chaleur marine. Ce même phénomène s’était produit en 2022. "On avait enregistré 29,2°C à Villefranche. C’était exceptionnel en intensité mais aussi en durée puisque cela avait persisté 133 jours ", détaille Jean-Pierre Gattuso, directeur de recherche (CNRS-Sorbonne université) au Laboratoire d’océanographie de Villefranche.
3 ou 4 degrés au-dessus des normales
En 2023, des variations assez importantes ont été enregistrées avec des pics très chauds suivis de pics très froids. "Ce n’est pas forcément bon non plus. Les écosystèmes préfèrent des variations assez douces", commente Thibault Guinaldo, chercheur en océanographie au Centre national de recherche météorologique (Météo France – CNRS).
Depuis le 15 juillet, nous sommes à 3-4 degrés au-dessus des normales de saison avec une canicule marine qui est classée comme "forte" (2e catégorie sur 4) depuis le 25 juillet.
Ce qui se passe actuellement n’est "pas une surprise" et "avait été anticipé dans un rapport du GIEC paru en 2019", explique Jean-Pierre Gattuso. Malheureusement, la répétition de ces canicules, qui étaient inhabituelles jusqu’ici, pourrait devenir la norme. De nombreux scientifiques pensent que la Méditerranée va "se tropicaliser".
Des espèces décimées
Ces vagues de chaleur marine entraînent des migrations d’espèces. Elles viennent soit de l’Atlantique tropicale par le Détroit de Gibraltar, soit via le Canal de Suez.
On estime à plus de 1.000 le nombre d’espèces passées de la Mer Rouge à la Méditerranée. "Auparavant, elles ne pouvaient pas survivre mais l’augmentation progressive des températures leur permet de s’installer", détaille Jean-Pierre Gattuso.
La pêche et le tourisme menacés?
Toutes les espèces ne posent pas de problème évidemment mais elles entrent parfois en compétition avec des espèces natives et les forcent à se déplacer. Le poisson-lapin, par exemple. Le risque, c’est que les espèces déplacées disparaissent si elles n’arrivent pas à se rendre vers le Nord.
Les canicules marines, appelées aussi "incendies sous-marins", affectent également les animaux comme les gorgones. En 2022, 10% d’entre elles ont été décimées (voir encadré ci-dessous). Ces changements pourraient à long terme affecter les activités de la pêche, mais aussi le tourisme. "Si les sites de plongée par exemple sont dégradés, il y aura de moins en moins de monde pour venir les voir", estime Jean-Pierre Gattuso.
De plus en plus d’épisodes méditerranéens?
Et sur terre? Quelles conséquences? Le "carburant" des orages étant la température de la surface de la mer, on peut se demander si on doit s’attendre à de plus en plus d’épisodes méditerranéens. "Ces épisodes trouvent leur développement dans les conditions atmosphériques. La température de la mer, si elle reste élevée, apportera du 'carburant' à ces événements qui seront alors plus intenses", estime Thibault Guinaldo.
En contemplant la mer, Samia et Djenane se disent surtout qu’elles seraient très tristes si cette région qu’elles aiment tant changeait. Et de conclure: "On a l’obligation de faire quelque chose". Pour cela, il n’y a qu’un seul moyen: diminuer nos émissions de gaz à effet de serre.
"Des méduses au mois de décembre, je n’ai jamais vu ça de ma vie"
Pendant la canicule marine de 2022, 80% des colonies de gorgones situées jusqu’à 20mètres de profondeur ont été impactées. 10% ont été décimées. "Si cette situation se répète en 2024, leur nombre va forcément diminuer", anticipe Jean-Pierre Gattuso, qui précise qu’il faut 15 ou 20 ans à cet animal marin pour se reconstituer.
Les oursins ont aussi été particulièrement affectés. Pour le moment, il n’y a heureusement pas encore eu de descriptions d’espèces qui se soient éteintes.
Un parallèle avec les feux de forêt
Durant l’épisode de 2022, la couche à 30mètres de profondeur a été exposée pour la première fois à des températures de 25°C.
"Les eaux profondes deviennent tellement chaudes qu’on en arrive à voir des méduses en décembre. Je n’ai jamais vu ça de toute ma vie et en plus, il est probable que ça se reproduise cette année", déplore Roland Séférian, chercheur au Centre national de recherche météorologique.
Pour les spécialistes, il faudrait regarder ces "incendies sous-marins" avec autant d’inquiétude que pour les feux de forêt.
Violaine Vanoyeke, chercheuse aux multiples talents, régulièrement saluée pour son œuvre et ses découvertes dans le monde antique – elle a notamment identifié la momie de la reine pharaon Hatchepsout et est la seule à travailler sur la globalité de sa vie – est aussi spécialiste de l’Histoire du sport et des Jeux olympiques. Ses ouvrages sur le sujet sont régulièrement réédités et remis en bonne place dans les librairies au moment des JO. C’est aussi le cas de son thriller antique "Meurtre aux Jeux olympiques".
Alors que le pays vibre au rythme des Jeux de Paris 2024, quel regard porte l’historienne, qui partage sa vie entre la capitale et le Sud, Fayence et Saint-Raphaël notamment, sur la compétition?
"Ce que j’espère c’est qu’on va garder la communion et l’unité qu’il y avait autrefois lors des JO et qui pour l’instant, a été respectée, on va dire. J’espère que ça ne va pas dégénérer en fêtes spectaculaires qui ne tiennent pas forcément compte des valeurs de l’olympisme. C’est ce que je redoute un peu dans les années à venir. J’espère qu’on saura conserver tout ça."
Malgré le contexte international tendu, l’autrice – ses livres sont traduits dans le monde entier – reste positive: "J’aimerais bien que cette trêve sacrée soit respectée. Je le ressens et je le ressens à toutes les Olympiades. La réunion de tous les pays et de tous les athlètes entraîne un moment de communion essentiel. C’est un symbole important dans le monde entier."
Professionnalisation, dopage... dans l’Antiquité déjà
À quand remontent les Jeux ? "On peut remonter jusqu’à l’époque des Égyptiens, des pyramides, 3.000 avant Jésus-Christ... mais officiellement, les Jeux olympiques anciens ont été instaurés pour la première fois en 776 avant Jésus-Christ, c’est la première olympiade antique", résume la spécialiste des origines du sport et des JO.
"l’époque, il n’y avait qu’une course à pied, de la longueur du stade d’Olympie, qui faisait presque 200mètres, et puis au fur et à mesure des olympiades, les épreuves se sont multipliées. Les jeux ont duré, selon les périodes, jusqu’à une dizaine de jours, avec une cérémonie d’ouverture et une cérémonie de clôture, comme aujourd’hui."
Quelle différence entre ces jeux originels et ceux tels qu’on les suit aujourd’hui?
"En fait, on retrouve quasiment tous les éléments dans l’Antiquité que l’on a aujourd’hui, à quelques exceptions près, et ces jeux antiques ont duré jusqu’en 394 après Jésus-Christ. "
"Le dopage existait, le professionnalisme existait, poursuit la spécialiste. Il y avait déjà de la corruption, il y avait déjà la trêve sacrée, il y avait une réglementation qui était extrêmement pointue. Il y avait des jurés qui vérifiaient tout, si on avait le bon âge pour concourir, les tricheurs étaient éliminés, voire, dans certains cas, condamnés à mort. "
Certaines choses ont changé, heureusement!
"Meurtre aux Jeux olympiques"
Dans son roman "Meurtre aux JO", Violaine Vanoyeke raconte les Jeux olympiques dans l’Antiquité, sur fond de thriller. Si l’intrigue est inventée, elle est toutefois inspirée de ce qui pouvait se passer à l’époque: des rivalités entre les cités, entre les pays, pour avoir les couronnes, ainsi que la corruption.
Le pitch: À Olympie pendant les JO de l’Antiquité, au moment où les athlètes arrivent des différents pays pour concourir, une disparition énigmatique a lieu. Mystère... Se crée alors une atmosphère de crainte et de suspicion, jusqu’à ce que la vérité éclate au grand jour.
"Meurtre aux Jeux olympiques". Éditions JC Lattes. 288 pages.
8,90 euros.
#1 Remplacer le bitume et l’asphalte
Faire gagner du terrain à la végétation est évidemment primordial. A condition de le faire correctement. Aux pelouses tondues, qui auront tendance à jaunir aux premières chaleurs, préférer "des sols prairies, fauchés rarement, vivants et permettant donc à l’eau de s’infiltrer, car ils sont plus à même de rafraîchir", indique la spécialiste du Cerema.
*A l'ombre des arbres - Planter la ville pour demain, C. Mollie (ed. Delachaux et Niestlé)
#2 Eviter le tout élagage des arbres
Avec leur ombre portée, leur photosynthèse à même de capter le rayonnement solaire et l’évapotranspiration de leur feuillage, les arbres sont les alliés du rafraîchissement des villes. Mais attention à choisir les bonnes espèces (contrairement aux palmiers, pauvres en ombre et sujets aux nuisibles) et à les entretenir correctement.
"Cela ne sert à rien d’en planter si on passe son temps à les élaguer", juge Caroline Mollie, qui en appelle à revenir au "bon sens jardinier".
"A Grenoble, la ville a reformé les couronnes des arbres, jusqu’alors drastiquement élaguées. Si vous regardez les cartes postales anciennes de Nice, sur les avenues Jean-Médecin, Borriglione ou Malausséna, on voit de grands platanes qui débordent au-dessus du tramway. Aujourd’hui, le principe de précaution prime. Or, il s’agit d’avoir recours à des arboristes spécialisés, qui vérifieront tous les 3 à 5 ans s’il y a des branches mortes, et d’avoir une vigilance en cas de tempête", préconise-t-elle.
Une approche qui vise aussi les espaces privés. "Environ 70% de la surface des villes le sont. Or il y a encore en France, contrairement au Royaume-Uni par exemple, cette notion de couper ses végétaux à la limite de propriété. C’est une fausse bonne idée", souligne Caroline Mollie.
#3 Des pergolas végétalisées quand le sous-sol est inexploitable
Réseaux d’eau, de transports, parkings, tunnels… Planter de grands feuillus en ville n’est pas toujours possible dans des sols contraints. Car ceux-ci ont besoin d'une certaine épaisseur de terre pour laisser leurs racines s'épanouir.
"Dans ces cas-là, l’ombre peut être créée grâce à des pergolas végétalisées. Au pied, on peut y planter en terre (et non pas en pot!), des roses, du jasmin, des passiflores. Il existe énormément de plantes grimpantes en Méditerranée", conseille Caroline Mollie.
#4 Créer de l’ombre avec des volets et des voilages amovibles
Des axes larges jalonnés d’immeubles hauts, voilà qui est plutôt commun dans les centres villes. Ces avenues et boulevards imposants ont même un nom: "les rues canyons".
"Dans ces rues, on a un effet de réverbération des rayons du soleil entre les bâtiments qui font que la chaleur va se stocker de manière très importante", explique Loéna Trouvé du Cerema.
Pour autant, impossible de tout raser pour reconstruire différemment. "Ce serait ni réaliste ni souhaitable d’un point de vue des émissions de gaz à effet de serre. En revanche, on peut travailler sur des systèmes d’ombrage, avec des volets horizontaux pour détourner les rayons du soleil ou des voiles, qui peuvent être retirées en hiver, comme c’est le cas à Cordoue, en Espagne, à Avignon, Montpellier ou encore Marseille", préconise la cheffe de projet aménagement et transition écologique au sein du Cerema.
#5 Sur les places historiques, miser sur des arbres hauts
Dans les centres historiques, des solutions sont à envisager pour concilier respect du patrimoine et rafraîchissement. "Si on se réfère aux villes italiennes, les plus belles places et espaces qu’on admire sont sans arbre", constate l’architecte-paysagiste niçoise Caroline Mollie.
En revanche, "y privilégier des arbres hauts permettrait de voir l’ensemble architectural sous cette voûte végétale", souligne cette spécialiste de l’arbre en ville. A condition, toujours, d’avoir suffisamment de terre disponible dans le sol pour permettre leur épanouissement.
#6 Renvoyer les rayons du soleil, au cas par cas
L’albédo, c’est le pouvoir réfléchissant des matériaux, c’est-à-dire leur capacité à renvoyer le rayonnement du soleil vers le ciel pour éviter que la chaleur ne s’accumule dans les rues. "On en entend beaucoup parler dans la lutte contre la surchauffe en ville, c’est une solution intéressante mais pas magique, à utiliser après une analyse point par point", préconise Loéna Trouvé du Cerema.
On parle là de revêtements ou de peintures claires. "Mais des routes blanches vont avoir tendance, par exemple, à aveugler les conducteurs. A noter aussi que ces peintures se salissent vite. Une enrobée sombre, qui vieillit bien, va s'éclaircir et donc devenir plus fraîche au fil du temps. Une peinture blanche qui se salit aura, en fait, un albédo équivalent", précise-t-elle.
Passer à des teintes plus claires peut avoir, en revanche, du sens pour les toitures. "A Paris, un dialogue est en train de s’engager autour du zinc, un matériau remarquable mais qui génère beaucoup de surchauffe", détaille la cheffe de projet au Cerema.
#7 Orienter et stocker l’eau de pluie
C’est un enjeu clé de la cité rafraîchie de demain. "Il y a en ville des enjeux de gestion des eaux pluviales et de ruissellement", pointe Loéna Trouvé. D’autant que le changement climatique accentue inexorablement les sécheresses, comme on l’a constaté en Paca en 2022 et 2023.
Pour cela, la métropole lyonnaise expérimente des arbres de pluie, en adaptant la voirie de telle sorte que l’eau ruisselle vers les racines des arbres.
"Des collectivités travaillent aussi autour de fosses de Stockholm. Celles-ci sont aménageables malgré des sols contraints. Il s’agit d’espaces de stockage, contenant de gros galets qui permettent de stocker l’eau pour que l’arbre puisse s’en nourrir."
Des aménagements qui nécessitent "de prendre en compte, là encore, les réseaux souterrains pour ne pas inonder un parking ou un réseau de métro", souligne la spécialiste du Cerema.
La Vallée de la Bévéra nous donne accès à un panel de vues absolument surprenantes, rafraîchissantes et éblouissantes. Mais certains coins, pourtant accessibles demeurent peu connus des habitants. Au départ de Sospel, par exemple, nous pouvons entamer une randonnée de 3h qui nous emmène au Mont Agaisen, à plus de 700m d'altitude. Un parcours où l'Histoire a écrit ses plus grandes lignes, puisque que nous longeons un ancien ouvrage de la Ligne Maginot : Le Fort St Roch. La France et l'Italie s'y sont affrontées, on a appelé ça la Bataille des Alpes ; les Allemands s'en sont même emparés. Aujourd'hui, il appartient au patrimoine, dont la préservation est gérée par une association (ADASFAM).
En poursuivant notre périple, après quelques chemins forestiers et bords de route, vous arrivez au Mont Agaisen, avec un superbe panorama sur la Bevera.
Conseils de préparation : bonnes chaussures de randos, des bâtons pour les chemins forestiers, ainsi qu'une bonne gourde d'eau d'1L minimum.
Face à la vague de commentaires déplorant la difficulté à nouer des amitiés sur la Côte d’Azur, Ophélia décide de créer un groupe afin que celles qui en ont envie se rencontrent.
Le succès est immédiat.
Le groupe Les Copines gentilles est né. Ophélia fait migrer tout le monde sur l'application Telegram pour une meilleure organisation et se met à pied d'œuvre. Le premier événement a lieu le 28 juin sur une plage privée de Cagnes-sur-Mer.
"C’était fou. On était 80 et c’était magique. J’accueillais les filles, toutes timides, qui me disaient 'j'hésitais je connais personne'. J’ai assisté à des scènes lunaires où des filles repartaient bras-dessus bras-dessus. C’est très beau ce qui s’est passé."
Pour rejoindre le groupe Telegram Les copines gentilles, rendez-vous d’abord sur le compte Instagram Les copines gentilles https://www.instagram.com/lescopinesgentilles/ et cliquez sur le lien dans la bio.
Smaïn Akli parle avec passion, conviction, mais surtout, il parle vite. Très vite. Normal, le temps c’est un peu l’obsession de cet infirmier de bloc opératoire de l’hôpital Lenval. Alors, il a décidé de tout mettre en œuvre pour en faire gagner à ses collègues avec la publication dernièrement sur les stores de son application: BIBLO, pour Base Interactive Bloc Opératoire.
L’idée? Numériser le maximum d’informations nécessaires à la préparation des interventions chirurgicales pour qu’elles soient dans la poche et à portée de clics.
BIBLO, pour Base Interactive Bloc Opératoire.
https://www.linkedin.com/company/biblo-application?trk=public_post_feed-actor-name
Impossible de tout se rappeler”
Comme toutes les bonnes idées, tout part d’un problème, d’un constat et d’un déclic. "Chaque chirurgien a ses préférences pour le matériel à utiliser lors des opérations. Ils ont aussi des préférences pour chaque type d’intervention. C’est impossible de tout se rappeler, raconte le Niçois de 46 ans. Quand je suis arrivé à Lenval et pour préparer ma première intervention au bloc, j’ai demandé ce que le chirurgien souhaitait pour son opération. Une infirmière m’a tendu un vieux cahier sur lequel il y avait le détail de tout le matériel pour chaque chirurgien et pour chaque type d’intervention."
Un petit cahier qui vaut de l’or. Problèmes: il faut tourner de nombreuses pages pour arriver à la bonne, le cahier peut se perdre… et quand on connaît la qualité d’écriture du corps médical, on peut facilement faire des erreurs. C’est d’ailleurs ce qu’il se passe. Smaïn se trompe dans la liste du matériel à préparer. Colère du chirurgien. Et déclic pour Smaïn qui devient son obsession: quelles solutions pour ça?
Il décide alors de récupérer toutes les listes faites par ses collègues depuis des années. Cette mine d’informations, Smaïn les rentre simplement dans des notes sur son smartphone. "Je les ai ensuite partagées à mes collègues et tous les cahiers ont disparu. Tout le monde a trouvé ça génial. En trois secondes, on avait accès à toutes les informations", confie-t-il.
Passer à la vitesse supérieure avec une application
L’essai est transformé. Mais Smaïn ne compte pas s’arrêter et veut passer à la vitesse supérieure après la réalisation de ce “brouillon”. La suite? C’est une application. Smaïn démarre les travaux il y a trois ans et y passe tout son temps libre. De jour comme de nuit. "J’ai tout fait seul. J’ai imaginé toute l’interface, j’ai tout dessiné et ensuite je me suis fait accompagner par une société de développement basée à Sophia-Antipolis. En plus, c’est local", sourit-il.
Aujourd’hui, il est très fier du résultat. "L’infirmier a accès à toutes les listes de chaque chirurgien, il peut mettre à jour à temps réel, les informations sont ensuite partagées à tous les collègues. On est en train de rajouter la photo de chaque outil pour réduire la marge d’erreur et un plan du schéma de la salle d’opération pour chaque intervention", détaille-t-il. Et d’ajouter: "J’ai aussi rajouté le prix du matériel utilisé pour responsabiliser tout le monde et limiter le gaspillage".
“Notre métier c’est de rassurer les gens. Pas de remplir des fiches”
L’ambition de Smaïn Akli aujourd’hui? Installer Biblo dans tous les blocs opératoires pour améliorer la qualité des soins.
“Au bloc opératoire, une seconde de gagnée c’est très important. Cela peut tout changer et cela peut nous apporter de la qualité. Notre métier c’est de rassurer les gens au bloc opératoire. Pas de remplir des fiches”, conclut-il.
Potentiellement vectrice de la fièvre du Congo, la "tique géante", qui peut atteindre deux centimètres de diamètre, est présente dans 11 départements du pourtour méditerranéen. Santé publique France appelle à la prudence.
Ça n'est vraiment pas ragoûtant, mais ça pourrait aussi être dangereux : si vous habitez ou que vous partez en vacances dans le sud de la France ou en Corse, attention à la "tique géante", présente dans 11 départements du pourtour méditerranéen. Hyalomma marginatum, de son vrai nom, peut atteindre deux centimètres de diamètre. Alors que certains spécimens peuvent être porteurs de la fièvre du Congo ou de la maladie de Lyme, Santé publique France rappelle les mesures de prévention à adopter
Une tique "chasseuse"
La tique Hyalomma marginatum mesure environ 5 mm de long "à jeun", et peut atteindre près de deux centimètres une fois pris son "repas sanguin", décrit l'Anses, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail. Ses pattes rayées la rendent particulièrement reconnaissable.
Contrairement aux tiques ordinaires, Hyalomma marginatum sont des "tiques chasseuses". Alors que les tiques classiques se positionnent "en hauteur dans la végétation", celles-ci se cachent au sol, "dans les débris végétaux", et "se dirigent activement vers l’animal qu’elles ont repéré". Si elles peuvent piquer l'homme, leurs proies de prédilection sont d'abord les "petits vertébrés" pour les larves : lièvres et lapins, hérissons, oiseaux, etc. "Les adultes quant à eux ont une prédilection marquée pour les grands vertébrés : chevaux, bovins, ovins et caprins, mais aussi sangliers ou chevreuils", poursuit l'Anses.
Des "observations" laissent penser que "les adultes grimperaient sur le sabot des animaux au pâturage et se fixeraient rapidement, de façon lâche, sur la peau située à proximité immédiate de la corne. Elles ne gagneraient les sites de prédilection que plus tard, lorsque les hôtes sont immobiles ou couchés".
Présente dans 11 départements
Originaire d’Afrique et d’Asie et introduite principalement par les oiseaux migrateurs en provenance d’Afrique, elle est présente en Corse depuis plusieurs décennies et endémique des pays méditerranéens (Maghred, péninsule ibérique, Italie, Turquie, etc.). Mais elle a fait son apparition en France continentale plus récemment, en 2015, selon l'Anses. Le transport des animaux domestiques favorise également sa propagation.
En France, sa présence est désormais confirmée dans 11 départements : Pyrénées-Orientales, Aude, Hérault, Gard, Ardèche, Drôme, Bouches-du-Rhône, Var, Alpes-Maritimes, Haute-Corse et Corse-du-Sud.
À l'origine de sa propagation, le réchauffement climatique est l'une des hypothèses privilégiées par l'Anses : ces tiques, "régulièrement introduites par des oiseaux migrateurs" ont "peut-être fini par trouver les conditions nécessaires à l’installation de l’espèce (climat, végétation, présence des hôtes des immatures et des adultes,…), conditions qui ont pu devenir favorables suite aux changements climatiques en cours".
"Le changement climatique est avéré comme l'un des facteurs qui favorise la circulation du virus", rappelle également une étude parue en 2023 dans la revue Emerging Infectious Diseases.
Vectrice de la fièvre du Congo
Hyalomma marginatum est l'un des vecteurs de la "fièvre hémorragique Crimée-Congo". Jusqu'à récemment, malgré la présence avérée de tiques géantes en France, rien n'indiquait que le virus soit, lui, présent dans notre pays. Mais il a été détecté en France à deux reprises ces derniers mois. D'abord dans les Pyrénées-Orientales, fin 2023, puis en Corse, début 2024. Le virus n'a pour l'heure été repéré en France que dans des tiques géantes collectées sur des bovins. Un seul cas de fièvre hémorragique chez l'humain a été recensé dans le pays, et le patient l'avait manifestement contractée à l'étranger.
Reste que "le fait d'avoir détecté ce virus dans des tiques dans le Sud de la France suggère quand même une possibilité d'émergence de cette maladie dans les prochaines années", estimait en juin dernier la vétérinaire Laurence Vial, lors d'un point presse de l'ANRS, une agence spécialisées dans les maladies infectieuses émergentes.
Une maladie parfois mortelle
La majorité du temps, une personne infectée par la fièvre du Congo n'a pas ou peu de symptômes, ces derniers s'apparentant à syndrome grippal (fièvre, douleurs musculaires, frissons, raideurs, maux de tête) avec troubles digestifs. "Généralement, les symptômes apparaissent de façon brutale", précise Santé Publique France (SpF).
Toutefois, "dans de rares cas", elle peut provoquer "des formes graves avec des saignements incontrôlés". Elle peut alors être mortelle dans "5 à 30%" des cas, même si ce chiffre est à relativiser en fonction du système de santé du pays.
Aucun traitement n'a, par ailleurs, vraiment fait ses preuves contre cette maladie.
Comment s'en protéger ?
Même si le risque de transmission à l'humain est pour l'heure jugé faible sur le territoire français, les autorités sanitaires appellent déjà à des précautions de bon sens. "La principale manière de se protéger contre la fièvre hémorragique Crimée-Congo est d'éviter les piqûres de tique en adoptant les mesures de protection individuelle, au printemps et en été, dans les lieux où la tique est installée", souligne l'agence Santé publique France.
Ces précautions sont de toute façon utiles contre d'autres maladies transmises par les tiques, telles celle de Lyme.
Ainsi, dans les endroits exposés, il vaut mieux porter des chaussures et des vêtements couvrants, "de couleur claire afin de mieux repérer les tiques sur la surface du tissu" et "enfiler le pantalon dans les chaussettes". SpF recommande aussi de "privilégier les chemins balisés" et d'"éviter de marcher au milieu des herbes, des buissons et des branches basses". Certains répulsifs existent également même si leur efficacité reste "limitée".
De retour de balade, pensez à examiner avec attention si une tique s'est installée sur votre peau ou celle de vos enfants, "notamment au niveau des plis de la peau sans oublier le cuir chevelu".
En cas de piqûre, "détachez immédiatement les tiques fixées". Pour cela, utilisez un tire-tique, une pince fine "ou à défaut vos ongles", préconise même Spf. Désinfectez ensuite et prenez la bestiole en photo. "Dans les 14 jours après la piqûre et si vous déclarez brutalement" les symptômes de la fièvre du Congo, "consultez un médecin en indiquant avoir été piqué par une tique et en lui montrant la photo".
En matière d’incivilité, Cannes a déjà un plan bien rodé depuis des années! De la prévention, des campagnes de communication aussi originales que percutantes ("180 euros ça fait cher l’envie pressante", "Ici commence la mer", "Petit geste, grosses conséquences"…), mais aussi de la répression avec une brigade dédiée.
Bref, la Ville a fait du sujet son cheval de bataille depuis bien longtemps.
Et ne compte pas lâcher un centimètre de terrain! Lundi, la municipalité a signé une convention inédite avec Citeo (lire ci-contre), expert en matière de gestion des déchets.
Objectif? Optimiser leurs compétences et maintenir des espaces publics à un haut niveau de propreté.
218.191 PV dressés en 10 ans
Concrètement, Cannes va bénéficier d’une subvention d’un million d’euros – 310.000 euros par an pendant trois ans – qui permettront d’agir sur trois volets: cartographier les endroits où il y a le plus d’abandon de déchets sur la voie publique, mise en place de nouvelles campagnes de communication, et traitement des déchets avec l’acquisition d’une nouvelle aspiratrice et le déploiement de nouvelles corbeilles.
"Nous avons dressé avec la police municipale 218.191 PV depuis 2014, dont le produit des amendes revient, pour rappel, à l’État et non hélas à la Ville, précise le maire David Lisnard. Les abandons de déchets sur l’espace public nuisent à l’image de notre commune, à la propreté de nos quartiers et donc au cadre de vie des habitants, et ont un coût de nettoyage au détriment des contribuables… C’est pourquoi nous allons renforcer avec Citeo nos actions de détection, de prévention et de captation des déchets abandonnés."
Ce partenariat de trois ans, renouvelables, sera l’occasion de "faire émerger des solutions durables et adaptées au territoire cannois", soulignait Jean Hornain, directeur général de Citeo.
C'est quoi, Citeo?
Citeo est une entreprise à mission créée par les entreprises du secteur de la grande distribution qui a pour but de réduire l’impact environnemental des emballages papiers.
Elle propose notamment des solutions de recyclage et de tri.
Quel est le problème? Une myriade de bateaux se concentrent l'été le long des côtes des Alpes-Maritimes et du Var. Or plus d'¼ des plaisanciers jettent leur ancre dans les herbiers de posidonie, plante protégée. Ces mouillages dévastent ces forêts sous-marines, véritable poumon de la Méditerranée.
Une application pour mouiller dans le sable
Pour préserver la posidonie, Andromède Océanologie a créé en 2013 l'application Donia, en partenariat avec l'Agence de l'eau.
L'objectif de cette application gratuite: aider les plaisanciers à ancrer dans le sable et donc en dehors des herbiers (posidonie, cymodocée, zostère) et des récifs coralligènes.
"Toute la façade méditerranéenne française est cartographiée, une partie en Italie et en Espagne avec les Baléares. On met à jour les zones impactées", explique Jo-Ann Schies, chargé de mission pour Andromède Océanologie.
Sur son smartphone, elle affiche les cartes où apparaissent en vert les herbiers, puis elle zoome pour montrer les dégâts causés par les ancres. Des traits beiges zèbrent les zones d'herbiers, et des secteurs entiers en beiges indiquent la "matte morte". "La matte c'est l'ensemble des rhizomes (tiges) de la posidonie. Elle séquestre le carbone, qui est ainsi piégé pendant des dizaines, centaines, milliers d'années. Or quand on détruit les herbiers, on libère ce C02", explique Jo-Ann Schies.
Comment ça marche?
Il suffit de télécharger l'application gratuitement sur les stores Android https://play.google.com/store/apps/details?id=fr.donia.app&hl=fr ou Apple https://apps.apple.com/fr/app/donia/id751225905. Puis d'afficher les cartes et de choisir le secteur où l'on prévoit de mouiller.
"On zoome pour aller chercher la tâche de sable où jeter son ancre."
L'application est disponible en français, anglais, italien et espagnol.
Spots de plongée, météo… sont aussi proposés sur l'application. "Il y a toute une partie communautaire, de partage d'informations", note Jo-Ann Schies.
Quels résultats?
Plus de 10 ans après sa mise en service, Donia compte aujourd'hui plus de 65.000 utilisateurs. "On a pu comparer les zones d'ancrage de ceux qui utilisent l'application et de ceux qui ne l'ont pas. Et on observe un meilleur comportement chez les personnes qui se servent de Donia."
De plus, les informations collectées permettent de mieux comprendre comment protéger ces zones. "Elles ont aidé à de nouvelles réglementations comme celle de 2019: les yachts de plus de 24 mètres n'ont plus le droit d'ancrer trop près de la Côte", souligne Jo-Ann Schies.
Donia morring a été mis en place afin de permettre aux yachts de 24 à 70 mètres, via l'application, de réserver une bouée d'amarrage, dans des zones où ils ont l'interdiction d'ancrer.
"Ceux qui l'utilisent paient ce service. La bouée est assez innovante: l'ancrage au fond, fait une espèce d'araignée en acier avec 8 bras qui va en profondeur, ce qui évite une pression sur le sédiment, et résiste à une traction d'un yacht de 70 m."
Dix bouées ont ainsi été installées à Beaulieu, Villefranche-sur-mer et Golfe Juan
Lors des prochaines manifestations sur sa commune, il portera désormais un petit ruban rouge sur la boutonnière de son costume. Maire de Mougins et conseiller régional, Richard Galy est officiellement chevalier de la légion d’honneur depuis ce mardi 9 juillet et la publication des promotions et nominations par décret du 3 juillet dernier.
"C’est un honneur auquel je suis extrêmement sensible, car avec mon père officier de gendarmerie, j’ai grandi avec une certaine éducation, le sentiment de la Nation, de la patrie, et le respect de la République, souligne l’heureux élu, qui reçoit aussi cette distinction « avec humilité, car je l’obtiens à titre civil, quand mon grand-père, qui était dans les tranchées de Verdun durant la première guerre mondiale, et mon père, colonel de gendarmerie qui a combattu durant la seconde guerre mondiale et la guerre d’Indochine, l’ont reçu à titre militaire, au péril de leur vie!"
Engagement, vocation, et passion!
Cela n’enlève évidemment rien au mérite de ce médecin qui fêtera ses 70 ans le 18 juillet prochain, mais aussi 35 ans de vie publique, puisqu’il est entré au Conseil municipal de sa commune en 1989, avant d’en porter l’écharpe tricolore de maire depuis 2001.
"Il est important de s’engager dans la vie, c’était pour moi naturel. En tant qu’élu, je me suis attaché à défendre l’intérêt public et cette belle République qui a été chahutée ces derniers temps", justifie sobrement Richard Galy.
Le docteur (qui exerce toujours à son cabinet cinq jours par semaine) n’en oublie pas moins sa vocation professionnelle, lui qui est entré "au service santé des armées, avant de reprendre mes études de médecine en faculté. Je me suis tourné vers le service aux autres. C’est un engagement, mais aussi une passion, même dans les moments difficiles."
La légion d’honneur vient justement récompenser tous ses efforts, "elle me fait énormément plaisir, mais je n’en tire pas gloriole pour autant."
Le hasard fait que Bertrand Cochard, agrégé et docteur en philosophie et enseignant la philosophie esthétique à l’école municipale d’arts plastiques de Nice (Villa Thiole), vient de publier un ouvrage, "Vide à la demande", qui traite de notre rapport chronophage aux séries télés en plein festival de Canneseries. Alors que le jeune doctorant est en rencontre à la librairie Masséna de Nice, ce mardi, pour son ouvrage, il nous semblait important de dialoguer avec lui autour des séries mais surtout de la manière dont leur surconsommation durant notre "temps libre" dit quelque chose de notre époque.
Comment est née l’idée de ce livre?
J’avais écrit un ouvrage sur Guy Debord (‘‘Guy Debord et la philosophie’’) et je préparais un autre livre destiné à faire connaître ses thèses sur le temps libre à un plus grand public. C’est lors d’un dîner avec un directeur de collection des éditions L’Échappée, Patrick Marcolini, que l’on m’a proposé d’écrire spécifiquement sur les séries. Durant la nuit, j’ai écrit l’introduction, qui n’a pas beaucoup bougé depuis, et on s’est lancé.
À qui s’adresse ce livre?
À ceux qui s’intéressent aux séries mais également à ceux qui essaient de comprendre comment les séries sont devenues une activité chronophage dans une époque où plus personne n’a le temps de rien. Je ne suis pas là pour faire culpabiliser ceux qui aiment les séries mais plutôt pour engager une réflexion sur le temps libre, en montrant qu’il s’agit d’un enjeu éminemment politique.
Qu’est-ce que le temps libre?
C’est d’abord le temps hors travail, et celui dont on dispose quand nous ne sommes pas astreints par les tâches nécessaires du quotidien. Le temps libre peut être pensé comme un ‘‘budget temps’’ dont on peut disposer à sa guise. Or, le propre d’une série, c’est bien de consommer du temps, de faire passer le temps. Et je crois que cela signale une forme de vide que l’on cherche à combler. C’est un phénomène analogue à celui des smartphones, que l’on utilise systématiquement dans les transports en commun, dans une file d’attente.
Les séries serviraient-elles uniquement à combler un vide? Une activité passive en quelque sorte?
Elles nous portent dans le temps car elles nous permettent d’oublier, parfois, nos soucis du quotidien; elles nous délivrent aussi de cette lourde tâche d’avoir à penser à nous-même. Je pense ici à la théorie développée par Alain Ehrenberg dans ‘‘La fatigue d’être soi’’. Dépression et société. Au fond, notre temps libre l’est faussement car il y a une forme de passivité quand on regarde une série, il n’y a pas besoin de trouver une motivation inouïe pour lancer un épisode. Quand on a beaucoup d’énergie et envie de se dépenser, on ne lance pas un épisode. Dans nos sociétés modernes, il est structurellement difficile de s’ennuyer car les tentations, notamment numériques, sont partout. Et ce d’autant plus que l’on considère le temps libre comme un temps que le travail libère, comme un temps produit par le travail. Ce temps durement acquis, chacun veut le mettre à profit, il faut le rentabiliser. Regarder une série donne cette sensation.
Pourquoi juge-t-on différemment un consommateur de séries et un lecteur?
Par le rapport à l’écran. C’est scientifiquement prouvé que la surexposition aux écrans a des incidences sur le sommeil, l’attention, la sédentarité. On ne sollicite pas les mêmes zones du cerveau quand on lit et quand on regarde un écran.
Qu’est-ce que la consommation des séries raconte de notre époque?
En 2019, 60% des Français disaient suivre une série au moins une fois par semaine, 30% tous les jours. Des chiffres qui montrent que les séries sont devenues le passe-temps préféré des Français. Il y a un vrai attachement au récit, à la narration, tout doit raconter une histoire, c’est sans doute lié à notre époque où il y a une forme de paralysie historique: l’histoire semble se répéter, les guerres, l’enlisement. On se rattache à des récits, à la forme du récit, dans une époque historique caractérisée par l’inertie et la crise permanente. Le confinement a été un marqueur fort de la consommation des séries, cela a amplifié la popularité des séries auprès des gens. On consomme des séries à chaque moment de notre vie, quand on fait la cuisine, quand on s’endort, quand on prend les transports…
Comment éviter cette surconsommation?
C’est une question plus large qui concerne le temps de travail, le temps d’écran, le fait de privilégier des activités avec une forme d’accomplissement. On dit parfois que les séries nous donneraient à penser mais elles ne sont souvent que l’illustration de théories déjà existantes. Une série n’est pas autosuffisante: elle peut donner lieu à une prise de conscience, soit, mais c’est le passage à l’action historique qui est sujet à caution. Les séries disent ce qu’est notre société actuelle, avec une forme d’individualisation, car nous les consommons souvent seuls, à domicile, il y a une forme de repli sur soi, c’est une activité solitaire même si on en parle beaucoup avec nos proches mais on se regroupe très rarement pour regarder un épisode.
"Vide à la demande - Critique des séries".
Éditions L’Échappée. 176 pages. 17 euros.
A 61 ans, Françoise Loquès est une docteure en biologie marine passionnée. Et passionnante. Formée sur les bancs de l’Université de Nice dans les années 1980, elle n’a depuis cessé de mettre sa réflexion et sa méthodologie au service de la Méditerranée. Impact des micro-plastiques, des rejets médicamenteux, du surtourisme, de la culture aquacole… Inlassablement, la scientifique interroge, dissèque, étaye les menaces qui guettent nos rivages.
Palmes au pied prête à plonger, moulinet en main ou lames de scalpel au bout des doigts sur une paillasse de labo… D’apparence discrète, cette femme brillante, souvent surnommée "le couteau suisse", a aussi su s’imposer avec force dans le monde très masculin de la science. Nous l’avons rencontrée à Nice Ouest, dans la maison du quartier de Carras où elle vit… et a vu le jour. Dans cet îlot de quiétude, jadis entouré de champs, aujourd’hui cerné d'immeubles, elle cultive son jardin - bio - et ses travaux pour un futur moins destructeur du vivant.
Le déclic
A Carras, Françoise Loques grandit avec la mer comme terrain de jeu. Les soirées sur la plage à jouer en famille, les baignades… ont façonné l’enfance de cette Niçoise. Mais c’est un souvenir plus traumatique qui constitue sans doute la première pierre de son engagement au service de la Méditerranée.
"J’étais petite, je nageais là, en face, à Carras quand j’ai été prise dans une grosse vague, sans plus savoir comment en sortir. Depuis, le côté tempétueux de la mer me fait peur, sa force… Trouvant cet élément un peu dangereux, aller expliquer ce qui s’y passe m’a sans doute semblé important", analyse-t-elle à posteriori.
Éprise de nature, la voilà plus tard embarquée dans un cursus de physiologie végétale à bachoter les hormones contenues dans les plantes, le processus qui amène les feuilles à rejoindre le sol à l’automne, les fruits à s’y écraser quand ils sont trop mûrs. C’est là, dans un couloir de l’université de Nice, qu’elle croise, au milieu des années 80, la route du professeur Alexandre Meinesz. "Une thèse sur la posidonie, ça vous intéresse?", lui lance le biologiste marin, réputé comme l’un des meilleurs spécialistes azuréens de la Méditerranée. Le début de son odyssée sous-marine…
"Lors d'une plongée mémorable en Corse, elle a bossé jusqu'au bout de ses forces. Elle avait déjà une grande endurance", Alexandre Meinesz, professeur en biologie marine qui l'a côtoyée étudiante
"Je l’ai lancé sur l'étude des petites plantes à fleurs marines, se souvient volontiers le professeur, aujourd’hui émérite. La posidonie était la plus connue. Françoise Loquès a découvert, au fil de ses recherches dans notre labo, que d’autres ne germaient que quand la salinité de l’eau était faible, dans les zones d’arrivée d’eau douce", retrace-t-il. 40 ans après, il se souvient encore de cette étudiante très opiniâtre. Et d’une plongée "mémorable" en Corse, pour replanter de la posidonie, ce poumon de la mer qui séquestre le carbone en plus d’abriter une riche biodiversité.
"C’était la fin de l’automne, la mer était mauvaise, l'eau froide. Elle a bossé jusqu'au bout de ses forces, on l’a récupérée complètement affaiblie mais elle a tenu jusqu’au bout. Elle avait déjà une grande endurance", salue-t-il.
L’action
Dans le monde masculin des labos de recherche, Françoise Loquès se fraie son chemin. "Je suis un peu féministe et c’était un milieu très macho! J’ai eu des réflexions pas très agréables à mes débuts. Je me rappelle de porter mon matériel et de m’entendre dire: 'retourne à tes cuisines'. Ce genre de remarques qui vous donnent encore un peu plus de pêche."
Pas revancharde pour autant, la Niçoise garde pour fil conducteur de sa carrière sa curiosité insatiable. Son but: être utile, toujours, à la compréhension de cette mer qui la fascine, pour mieux la protéger. Experte en cheffe au sein du Conseil scientifique des îles de Lérins, qu’elle rejoint dans les années 1990, elle mène des études d’impact en amont, pendant et en aval d’aménagements côtiers, veille, évalue, conseille aussi la ville de Cannes sur le réensablement des plages, la mise en place de l’éco-musée sous-marin…
"Dans les eaux polluées, on retrouve notamment la présence de nos détergeants"
Vite, un dénominateur commun à ses travaux se dessine: l’impact de l’homme sur l’environnement. A travers, notamment, les rejets en mer des stations d’épuration. "Au sein du conseil scientifique, on a, par exemple, étudié les effets des embruns sur la végétation. Dans les eaux polluées, on retrouve notamment la présence de nos détergents, qui ont la capacité de dégrader les graisses. Au contact de la cuticule des feuilles des plantes, qui est une couche de lipides, ils vont l'abîmer, qui plus est avec l’effet combiné du sel. Aux îles de Lérins, sur 4 points d’analyses sur le rivage, la végétation était comme brûlée", détaille-t-elle.
Niçoise, Françoise Loquès habite à Carras, dans la maison de famille qui l'a vue naître. Photo Franck Fernandes.
"J'ai trouvé jusqu'à une quarantaine de microfilaments de plastique par moule, un problème de sécurité sanitaire"
C’est aussi elle qui met au jour la présence de microplastiques dans les sédiments et les organismes vivants de nos côtes. Pour cela, la voilà plongeant par 12 m de fond pour y déposer des cages de moules, destinées à nourrir ses analyses. "Mes rats de laboratoire", sourit-elle. Ainsi, elle révèle une contamination notable aux microfilaments en polyester, issus des vêtements synthétiques lavés en machine… "En 2021, j’ai trouvé jusqu’à une quarantaine de microfilaments par moule, un problème de sécurité sanitaire", met-elle en garde.
En parallèle, l’insatiable sentinelle, pêche au lamparo des poissons pour explorer une autre piste : la présence éventuelle de médicaments dans la mer et ses habitants. Une fois encore, seul un travail scientifique rigoureux le dira.
De 2018 à 2022, la scientifique bataille pour décrocher des financements indispensables à l’analyse des quelques 200 prélèvements qu’elle fait dans l’espace de dilution des rejets des stations d’épuration de Vallauris Golfe-Juan et de Cannes: eau, sédiments, foies et muscles de poissons, moules.
Verdict: des poissons de nos rivages contiennent bien… des anti-inflammatoires. La lanceuse d’alerte va alors plus loin et rédige un guide gratuit pour sensibiliser le grand public, le diffuse, le défend dans des conférences, des colloques de médecin pour inciter à des prescriptions plus responsables.
Et maintenant?
Vaillante, Françoise Loquès sait aller au bout de ses engagements. Et en reconnaître les difficultés. "Pour mes travaux sur les médicaments, je me suis heurtée au refus de financement de collectivités locales. Soutenir des études contres productives pour l’image de marque du territoire n'intéresse souvent pas…", pose-t-elle. Qu’importe, elle continue.
Depuis 2023, la scientifique a quitté le Conseil scientifique des îles de Lérins, monté Mission bleue, son cabinet de conseil en environnement. Avec pour unique objectif d’éclairer la société, les comportements.
"Je suis affolée par les crèmes solaires, un vrai poison. Quand vous voyez le film lipidique à la surface de l’eau les fins de journées d’été à la plage, évidemment que ça inhibe la photosynthèse!", lance-t-elle. Les fartage des skis la questionnent aussi. "Quand la neige fond, l’eau va dans les nappes phréatiques. Quels effets ont ces matières-là sur la nature?"
Autant de problématiques à explorer méthodiquement. A condition de trouver des financements. "Politiquement pour l’instant, je sens qu’il faut taire certains sujets. Mais la politique de l'autruche n’a pas de sens car elle oblige à traiter les problèmes dans l’urgence plutôt que de les anticiper", prévient-elle.
Passionnée de nature, elle randonne ou cultive son jardin - sans pesticides - quand elle n'est pas sur le terrain. Photo Franck Fernandes.
Mère de deux grands enfants, à qui elle expliquait, petits, "les atomes, les protons" à grand renfort de dessins tracés sur la plage, Françoise Loquès trouve satisfaction dans cette idée: "c’est pour la jeunesse que je fais tout ça."
Alors quand elle n’est pas en train de mener ses expériences, la voilà animant des conférences*, vulgarisant inlassablement. Le reste du temps? Vous la croiserez peut-être sur les sentiers de randonnée de l’arrière-pays ou sillonnant la côte à vélo. Avec toujours un œil sur la mer.
*Ce mardi 9 avril 2024, à 9 heures, conférence "La Méditerranée, ses richesses et ses menaces", par Françoise Loquès, espace Laure Ecard, quartier Saint-Roch à Nice. Plus d’infos ici. https://unia.fr/emploi-du-temps/
C’est une expérimentation qui pourrait faire des émules si elle fonctionne.
La Ville a voté, lors du dernier conseil municipal, la création d’un conseil de quartier responsable d’un budget participatif.
C’est le secteur Tassigny, Beauvallon, Petit Juas, Saint-Louis, Saint-Jean et avenue de Grasse qui a été choisi pour mener cette grande première.
Concrètement, la Ville va allouer 50.000 euros à cette nouvelle structure, composée d’habitants représentant la population.
Ce seront eux qui proposeront des projets visant à améliorer le cadre de vie des quelque 5.300 foyers et commerces concernés.
Culture, environnement, sport et famille
Les conditions de ces futures réalisations? Être gratuit pour les usagers, présenter un intérêt général pour le quartier et s’inscrire dans les thématiques suivantes: culture, environnement, sport, famille et cadre de vie.
Un courrier d’information devrait être adressé prochainement aux habitants pour présenter le dispositif et les modalités.
Les riverains pourront ensuite candidater.
Quelles conditions?
À condition d’être majeur, de résider, d’être scolarisé ou d’exercer une activité dans le secteur, d’être inscrits due les listes électorales.
Au total, le conseil sera composé de vingt personnes maximum reparties en deux collèges, pour une durée d’un an.
Les projets proposés seront étudiés par la Ville afin de valider la faisabilité juridique, technique et financière.
Retenir l’eau à l’heure des sécheresses à répétition, capturer du CO2, stocker des nutriments essentiels à la croissance des plantes, résister aux épisodes extrêmes provoqués par le changement climatique… Autant de missions cruciales que peuvent assurer les sols. S’ils sont en bonne santé.
Dans le Var, à La Londe-les-Maures, les viticulteurs chevronnés du domaine de Figuière, bio depuis 1979 (un an avant qu’une loi d’orientation agricole ne reconnaisse ce modèle sans produits chimiques), l’ont compris depuis longtemps. Au sein de ce domaine familial, il n’y a pas que l’une des prestigieuses cuvées de rosé AOC Côte de Provence, baptisée "Pionnière" qui peut se prévaloir du qualificatif.
"Mon père disait toujours que, agronomiquement, ces sols ne valent pas un coup de cidre", François Combard, directeur d’exploitation du domaine de Figuière
Directeur d’exploitation, François Combard a fait de ces terres, reprises avec ses sœurs à la mort de leur père en 2015, le terrain de multiples expérimentations, partageant toutes le même but: rendre les sols plus résilients et fertiles.
"Mon père disait toujours que, agronomiquement, ces sols ne valent pas un coup de cidre. Le massif des Maures, ce sont des terres de schiste, on y trouve la plus grande forêt de chênes lièges de France [métropolitaine], des arbres qui ne poussent que sur des sols acides, sans calcium ni argile de qualité, détaille le vigneron. Les terres de la région sont pauvres. Avec le chef de culture, on essaye de mettre en place des techniques pour les enrichir."
Une ferme pour reproduire… des lombrics
"Le graal pour des sols en bonne santé, c’est d’y voir des vers de terre." C’est sur ce constat qu’il y a 7 ans, François Combard s’est lancé dans un drôle d’élevage… de lombrics. Dans des caisses de 6 m par 6 m, remplies de terre et de matière organique, lui et ses équipes ont ainsi rapidement vu apparaître des vers en surface. "On les a nourris pendant 1 an, puis mis sur une parcelle et on s'est dit: on va voir ce qu’on va voir", retrace François Combard.
Pour consolider ces recherches empiriques, le vigneron s’adjoint les services d’Yvan Capowiez, directeur de recherche à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) d’Avignon, au sein d’une équipe en pointe sur l’étude des précieux asticots.
"Les vers de terre sont des architectes des sols. Sans eux, et d’autres petits organismes microscopiques, ils ne seraient pas fertiles", nous expliquait récemment Céline Pelosi, chercheuse au sein de cette équipe. Ces derniers jouent, en effet, un rôle crucial de mini-laboureurs, digèrent la matière organique puis en restituent les nutriments dans la terre, aident aussi à retenir l’eau via le réseau de galeries qu’ils creusent.
"Quand la température dépasse les 28°C, les vers de terre descendent dans les profondeurs et ne bougent plus", François Combard, domaine de Figuière
Quels résultats? Sur les conseils des chercheurs, le domaine varois a mesuré l’efficacité de l’apport de lombrics sur la vigne en réalisant de nombreux "tests bêche" sur une parcelle d’1m². Il s’agit de prélever de petits cubes de terre et de compter un à un les vers à l’intérieur. "Cela n’a pas vraiment été probant. En fait, on s’est rendu compte que, dans des sols pauvres, qui plus est exposés à la chaleur, les vers de terre ne pouvaient pas survivre. Quand la température au sol dépasse les 28°C, les lombrics descendent dans les profondeurs et ne bougent plus", détaille François Combard, qui avait déversé 100 kilos d'asticots dans une parcelle test il y a 7 ans. Mais pas question pour lui d’en rester là…
Du seigle pour aérer les sols et en limiter l’érosion
"On s’est intéressé à ce qui correspondait le mieux aux vers de terre et on s’est aperçu que l’enherbement jouait un grand rôle", poursuit le viticulteur. A Figuière, les vaillants explorateurs du vivant misent ainsi depuis 5 ans sur un "enherbement maîtrisé": semer des espèces végétales précises entre les pieds de vignes, plutôt que de laisser les herbes pousser au petit bonheur la chance.
"On a opté pour du seigle, une céréale qui va se lignifier, c’est-à-dire se transformer en paille en se décomposant et apporter ainsi une texture au sol, ajoute François Combard. Son système racinaire a aussi de la puissance, il se développe sur 50 cm de profondeur et permet à l’eau de s'infiltrer."
Une fois de plus, les équipes de Figuière plantent et prennent le temps d’observer la nature faire son œuvre.
"Chez nous, les parcelles non irriguées ont une résistance plus importante à la sécheresse", François Combard, domaine de Figuière
Quels résultats? Les vers de terre, ambassadeurs des sols vivants, ont, là encore, donné le tempo. "On s’est aperçu qu’on en trouvait beaucoup là où on avait planté le seigle, on s’en sert désormais sur les plants les plus faiblards, pour les booster", explique François Combard. Sa recette: "Laisser pousser jusqu’à ce que l’épi fleurisse. Puis, comme c’est une plante annuelle, elle meurt et, en mai, on forme un couvert de paille pour le sol en pliant ses brins. Il crée de l’ombre et une zone humide où l’évaporation se condense, permettant à de nombreux insectes et microorganismes de se développer", détaille le vigneron avec une précision d’ingénieur agronome.
Autre atout collatéral: les racines profondes de la céréale ont considérablement aéré les terres du domaine. "En cas de grosses pluies, elles résistent nettement mieux à l’érosion, car l'eau ne ruisselle pas mais s’infiltre. De plus, la matière organique retient 6 fois son volume d’eau, donc les parcelles non irriguées chez nous ont une résistance plus importante à la sécheresse", ajoute-t-il.
"Se contenter de déverser des vers n’est en effet pas suffisant. Ce qu’il faut, c’est en effet améliorer le gîte et le couvert pour qu’ils puissent vivre durablement dans les sols et y jouer leur rôle", confirme Lucas Petit dit Grézériat, doctorant au sein de l’équipe avignonnaise de l’Inrae, sur le point de boucler une thèse de 5 ans sur l’apport des lombrics sur les sols viticoles.
Des légumineuses comme engrais azoté 100% naturel
Sur ce domaine précurseur en agriculture biologique, l’enjeu, c’est aussi d’enrichir des sols naturellement pauvres… sans utiliser de produits phytosanitaires. Pour cela, les Combard ne sont pas à court d’idées. Entre les rangées de vignes, un nouveau test a ainsi été mené: "semer de la vesce, une légumineuse qui va fixer l’azote de l’atmosphère puis la libérer dans les sols et faire office d’engrais naturel", explique le vigneron. Depuis, 28% de la surface du domaine en est recouverte.
"L’Homme doit encore découvrir les grands fonds marins, mais dans les sols aussi, on en n'est qu'aux balbutiements!", François Combard, domaine de Figuière
Quels résultats? Pour le savoir, pas de place au hasard. Les Varois ont opté pour un test MERCI, une méthode méticuleuse développée en 2010 par la Chambre régionale d’agriculture de Nouvelle-Aquitaine pour mesurer dans les champs l’apport en éléments minéraux de ces "cultures intermédiaires".
A Figuière, "on a coupé la vesce sur un m² et puis pesé et analysé la récolte. Résultat: la vesce permet d’avoir 14 unités d’azote par hectare, plus de la moitié des besoins de la vigne. C’est top!", se réjouit François Combard. Après 5 ans d’enherbement maîtrisé, le PH des sols, naturellement acides, du domaine est aussi en train de remonter. Et les Combard, dont de nombreux crus sont primés, ne comptent pas se reposer sur leurs lauriers.
"On testera de nouvelles techniques, c’est certain", glisse François, à la curiosité piquée par la mycorhization, l’utilisation de champignons microscopiques pour permettre aux racines de la vigne de s’ancrer plus profondément encore dans la terre. "L’Homme doit encore découvrir les grands fonds marins, mais dans les sols aussi, on en n'est qu'aux balbutiements!"
Pourquoi c’est important
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Pesticides, perturbateurs endocriniens, polluants éternels (PFAS) dans les emballages alimentaires…En France, une personne sur deux dit ne plus savoir de quoi se composent les produits qu’elle mange, selon une étude Ipsos.
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Reconnue comme un plus pour la santé et l’environnement, l’alimentation bio et locale n’est pourtant pas à la portée de tous. Ainsi, 50% des Français estiment que les aliments locaux sont plus chers, 62% que le principal levier pour consommer mieux serait des prix plus bas.
A Hyères, dans le Var, au sein de l’éco-lieu du Plan-du-Pont, c’est pour lutter contre ce constat qu’une poignée de motivés met la main à la terre.
Sur une dizaine d’hectares agricoles, un projet collectif et associatif a vu le jour en 2021: apprendre à des citoyens du coin à cultiver des légumes et des fruits, pour repartir gratuitement avec. Fraises à foison, tomates, poivrons, plantes aromatiques, fruitiers… En ce début d’été, l’endroit, luxuriant, a des allures de corne d’abondance.
Renouer avec le manger sain et local, pour tous
Une idée signée d’un ex-journaliste parisien (Les Echos, Ouest-France), au parcours assez peu banal… Son nom: Jean-Ronan Le Pen. Cousin éloigné des caciques du RN, avec qui il n’a bien en commun que le patronyme, ce passionné d’océan et de nature a quitté la capitale en 2014 pour vivre 5 ans sur un bateau. Avant de bâtir cette utopie (très) concrète sur un terrain "en jachère depuis 30 ans", appartenant aux grands-parents de sa compagne.
"Toute cette plaine, à une époque pas si ancienne, c’était des vergers : pommes, pêches, cerises, abricots… Et puis la concurrence de ‘la mondialisation heureuse’ a fait le reste, ironise-t-il. Aujourd’hui, le territoire de la métropole Toulon Provence Méditerranée, c’est 1% d’autonomie alimentaire."
Pour y faire refleurir une agriculture bio, le Parisien n’a pas présumé de ses compétences. Même s’il s’est lui-même formé à la permaculture, c’est à Terry Charles, un voisin, diplômé en agroécologie, qu’il a confié l’aménagement du terrain. "Au début, il nous regardait un peu comme des néo-ruraux beatnik", se souvient Jean-Ronan en se marrant.
Apprendre à faire soi-même
Quoi planter et où, quelles variétés de végétaux associer pour tirer les meilleurs bénéfices de ce terroir méditerranéen, exposé aux fortes chaleurs et au manque d’eau, mais aussi comment construire un espace convivial, où jardiner ensemble, se rencontrer. C’est la mission qu’a relevée Terry, 24 ans, avec entrain. "Cette plaine, c’est mon terrain de jeu depuis que je suis né", glisse le jeune Varois, qui assure aujourd’hui le rôle de coordinateur agricole, salarié de l’association.
"Le but n’est pas de se mettre en difficulté mais de prendre plaisir à cultiver ce qu’on va manger", Terry Charles, coordinateur agricole
C’est lui qui fixe le calendrier des plantations, des récoltes ou liste les actions à faire sur le jardin collectif pour que tout pousse correctement. Lors des sessions hebdomadaires de jardinage avec les adhérents (180 actuellement), il est aussi là pour accompagner et donner les bons tuyaux.
"Je pars de leurs envies, toujours: ils sont là bénévolement, le but n’est pas de se mettre en difficulté mais de prendre plaisir à cultiver ce qu’on va manger. Certains, par exemple, ne peuvent pas trop se baisser, etc. C’est à la carte", explique Terry Charles.
Cultiver le lien social, lutter contre les préjugés
En ce moment, la joyeuse bande, emmenée par leur coordinateur, est en plein semis de choux (romanesco, kale, de Bruxelles…). "C’est aussi le grand avantage d’être en dehors de tout système de commercialisation : découvrir des variétés qu’on n’a pas l’habitude de manger", sourit-il. Des ateliers cuisine apprennent aussi aux adhérents à cuisiner leurs récoltes.
Béatrice Vidonne-Malaise, Hyéroise de 70 ans et adhérente depuis 2022 de l’écolieu, compte parmi ses membres les plus assidus. Presque aucune des sessions de jardinage collectif (les lundis et jeudi après-midi + un samedi sur deux) ne lui échappe. C’est au beau milieu des plants de tomates qu’on la retrouve. Avec dextérité, cette coquette retraitée les accroche au tuteur pour les maintenir bien droits.
J’habite dans une cité HLM. Pendant longtemps, j’ai cherché un coin pour jardiner mais je ne voulais pas de ces parcelles individuelles qui mettent, encore une fois, les gens en concurrence: c’est à celui qui cultive le mieux, qui a la meilleure récolte, qui peut s’acheter les bons outils…", confie cette "gilet jaune constituante".
Cette ex-coiffeuse, puis employée du secteur du tourisme, a été l’une des coordinatrices du Référendum d’initiative citoyenne [RIC], "présenté au gouvernement pour que les gens retrouvent leur capacité à agir", elle a aussi co-organisé des réunions "gilets jaunes et militants écolo". Et elle en est fière.
Ce qu’elle trouve ici? "Du concret! Il ne faut pas attendre que d’autres fassent le changement, il faut en être acteur", dit-elle.
Ce jour-là, elle s’affère avec Agnès, habitante du village de Pierrefeu ou encore Lucas, 30 ans, sa compagne Charline, et Marius, le fiston, de 7 ans et demi qui se délecte des fraises, avalées à peine cueillies, "tellement bonnes qu’elles sont même un peu trop sucrées", lance le petit garçon, rieur.
Son père, éducateur à la base, est tombé amoureux du lieu. A tel point qu’il a, depuis qu’il l'a découvert, passé une formation en permaculture au lycée agricole de Hyères et travaille actuellement en apprentissage à mi-temps sur le lopin du Plan-du-pont. "Des gens viennent même de Marseille, plus ponctuellement", se réjouit Jean-Ronan Le Pen.
Car ici, on ne cultive pas que des légumes mais aussi du lien social. Et ça transpire, ce midi, autour de la table du repas partagé d’après cueillette. Une tradition, très souvent renouvelée, y compris après les nombreux chantiers participatifs: de construction de la cuisine, de la bergerie-guinguette "qui accueille 50 chèvres hors saison et d’autres types de chèvres qui s’y dandinent le reste du temps", dixit Jean-Ronan. En créant cet endroit, lui avait à cœur de briser "l’entre-soi" que peut parfois générer ce type de lieux engagés.
Un espace multiculturel
Ces repas, c’est ce qui plaît le plus à Terry Charles, le coordinateur agricole. "Ici, il y a vraiment une mixité sociale et c’est ce qui me fait vibrer." Et le jeune homme de raconter un gueuleton mémorable avec "des mamans précaires, originaires d’Afrique du Nord, qui avaient partagé ici leur savoir-faire culinaire traditionnel". Et régalé toute l’assemblée.
Ces rencontres, c’est l’ADN du lieu. Vu du ciel, le jardin collectif forme un mandala, comme les pétales d’une marguerite : chacune des rangées de culture se rejoignent en son centre. "C’est esthétique mais cela permet aussi de jardiner vraiment ensemble, en cercle. C’est aussi pratique, car tout converge vers le milieu où sont posés les outils", détaille Jean-Ronan Le Pen, salarié "au Smic" de l’association (à but non lucratif) aux 150.000 € de budget annuel.
"Avec ce projet, on ne veut pas gagner plein de sous, on est riche d’autre chose", Jean-Ronan Le Pen, créateur de l'éco-lieu du Plan-du-pont
"40% proviennent de subventions (région, métropole, Ademe, direction contre la précarité alimentaire du ministère des Solidarités), 40% du mécénat, le reste des fêtes et des évenements qu’on organise, détaille-t-il. Avec ce projet, on ne veut pas gagner plein de sous, on est riche d’autre chose."
Béatrice, son Opinel calligraphié à son nom en main, s’extrait de ses plants de tomates pour nous emmener vers un petit pont, qui relie le jardin collectif à la cuisine ouverte sur une grande tablée.
"Au début, il n’y avait pas de passage. Les garçons d’une association de réinsertion ont creusé les marches que vous voyez là pour qu’on puisse passer les énormes tuyaux en fonte qui soutiennent le pont. Ce jour-là, ils étaient plusieurs d’un côté et de l’autre, dans l’effort. J’ai pleuré dit-elle, les yeux humides, confiant avoir fait voler ici "beaucoup de [ses] préjugés". Elle marque un silence, puis conclut. "Vous savez, c’est très beau ce qu’on vit ici!"
Vous souhaitez en savoir plus sur l'Écolieu de Plan-du-pont ou aller mettre, vous aussi, la main à la terre? https://www.google.com/url?q=https://ecolieu-plandupont.org/&sa=D&source=docs&ust=1720107758202629&usg=AOvVaw2mR4enQOSj9VJZncdDcC6
Opération nettoyage des fonds marins à Antibes ce vendredi sur le quai du Port Gallice. Des déchets sous-marins ont été retirés, comme une épave navire de plus de 4 mètres.
Pas facile de faire son choix quand on veut une protection solaire respectueuse de sa santé et du milieu marin. "Un quart des crèmes appliquées sur la peau se retrouve dans l'eau après 20 minutes de baignade, et il y a un lien entre notre santé et l'environnement", pose le docteur François Desruel
S'aider d'applications comme Inci beauty ou Yuka
Pour se faciliter la vie et ne pas se perdre dans la lecture des composants de laits de protection, on peut s'appuyer sur des applis qui ont déjà analysé la composition des produits. Le spécialiste en recommande deux.
INCI beauty est une appli gratuite spécialisée dans les cosmétiques. Elle prend en compte l'impact sur la santé et sur l'environnement des produits.
Une fois téléchargée, vous pouvez scanner le code-barre de votre crème solaire avec votre smartphone pour obtenir les informations sur les ingrédients, et une note comprise entre 0 et 20.
Si votre produit est mal noté, des alternatives vous sont proposées.
Yuka, appli généraliste, propose aussi une section "cosmétiques", avec une base de données de 2 millions de produits. Cette appli évalue l'impact des produits sur la santé. "Pour les produits médiocres ou mauvais que vous avez scannés, Yuka recommande en toute indépendance des produits similaires meilleurs pour la santé", explique l'appli sur son site.
Quel contenant privilégier?
"Il n'y a pas d'emballage idéal, pointe François Desruelles. Avec les sprays, il faut faire attention au risque d'inhalation, notamment par les enfants."
Il met aussi en garde contre les emballages plastiques.
Il ne faut pas laisser son tube au soleil parce que les phtalates contenus dans le plastique et qui sont des perturbateurs endocriniens, pourraient migrer dans la crème.
Le spécialiste conseille de pas conserver sa crème d'une année sur l'autre.
"Quand on s'applique le produit sur le visage et le cou, la quantité recommandée correspond à deux doigt et demi. A réappliquer toutes les 2 à 3 heures."
En conclusion, le dermatologue rappelle que la "première protection solaire reste la protection vestimentaire."
Murs bleus Klein, suspension en liège, bibliothèque partagée, grandes fresques colorées… En périphérie de Solliès-Pont, à l’étage d’un bâtiment d’une zone commerciale sans charme, ça phosphore dans un joli cadre.
En cette matinée de fin de printemps aux vrais airs d’été, nous poussons la porte (ouverte aux quatre vents, en vérité) du tiers-lieu varois Kanopée. Un atelier d’écriture est sur le point de commencer, les tasses de café se vident tandis que des binômes prennent place dans l’espace coworking, devant des écrans d’ordinateur.
L’endroit a été créé il y a deux ans par des citoyens engagés, à l’origine, en 2016 de l’association La vallée du Gapeau en transition.
"C’était l’époque du documentaire Demain [de Cyril Dion et Mélanie Laurent]. Une réunion s’était improvisée, réunissant des gens de Solliès et de toute la vallée. On partageait tous l’envie d’une transition écologique, sociale, solidaire, qui ne vienne pas d’en haut mais des citoyens", retrace Jean-Pierre Luquand, co-président de l’association.
Se connecter au numérique… aux autres
Pour la mettre en œuvre à l’échelle de leur territoire, ces motivés ont monté une myriade de groupes et autant de projets: épicerie collaborative, coopérative d'énergie renouvelable citoyenne, jardins partagés, monnaie locale, éco-construction… Mais aussi des actions en faveur de l’inclusion numérique.
"L’idée, c’était de mixer les publics. Mais aussi de prôner le juste équilibre entre connexion au numérique et avec les autres, expliquer comment fonctionnent ces outils mais aussi quels sont leurs dangers si on pousse le curseur trop loin", explique Léa Letellier, coordinatrice de l’association.
Derrière une porte entrouverte, Luis Grasa, animateur bénévole de l’équipe de GapOrdi, s’attèle justement à faire baisser l’addition écologique… Cette petite pièce, c’est son fief, où se relaient aussi 5 volontaires pas rebutés par la bricole.
Car ici, tous les lundis et mardis matins, on répare des ordis, on nettoie des disques durs, on installe des logiciels. "On les gratte à droite à gauche, par notre réseau. L’an dernier, l’université Aix-Marseille nous a donné 50 PC, ça peut-être des entreprises, des administrations, des écoles…", explique-t-il.
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Reconditionnement d’ordinateurs, cours individuels à petits prix… Dans le Var, ce tiers lieu conjugue transition écologique et inclusion numérique
Depuis mars 2022, dans le Var, le tiers-lieu solidaire Kanopée, créé par l’association La vallée du Gapeau en transition à Solliès-Pont, agit tout azimut pour construire un modèle de société plus soutenable. Parmi ses actions: réduire la fracture numérique. Un enjeu "environnemental autant que social". On y a passé une matinée.
Aurélie Selvi - aselvi@nicematin.fr
Publié le 15/06/2024 à 17:00, mis à jour le 15/06/2024 à 17:00
Ouvert en mars 2022 à Solliès-Pont, le tiers-lieu Kanopée propose notamment des cours particuliers dédiés à l'inclusion numérique. Photo Aurélie Selvi
Murs bleus Klein, suspension en liège, bibliothèque partagée, grandes fresques colorées… En périphérie de Solliès-Pont, à l’étage d’un bâtiment d’une zone commerciale sans charme, ça phosphore dans un joli cadre.
En cette matinée de fin de printemps aux vrais airs d’été, nous poussons la porte (ouverte aux quatre vents, en vérité) du tiers-lieu varois Kanopée. Un atelier d’écriture est sur le point de commencer, les tasses de café se vident tandis que des binômes prennent place dans l’espace coworking, devant des écrans d’ordinateur.
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Kanopée Photo Aurélie Selvi.
L’endroit a été créé il y a deux ans par des citoyens engagés, à l’origine, en 2016 de l’association La vallée du Gapeau en transition.
"C’était l’époque du documentaire Demain [de Cyril Dion et Mélanie Laurent]. Une réunion s’était improvisée, réunissant des gens de Solliès et de toute la vallée. On partageait tous l’envie d’une transition écologique, sociale, solidaire, qui ne vienne pas d’en haut mais des citoyens", retrace Jean-Pierre Luquand, co-président de l’association.
Se connecter au numérique… aux autres
Pour la mettre en œuvre à l’échelle de leur territoire, ces motivés ont monté une myriade de groupes et autant de projets: épicerie collaborative, coopérative d'énergie renouvelable citoyenne, jardins partagés, monnaie locale, éco-construction… Mais aussi des actions en faveur de l’inclusion numérique.
"L’idée, c’était de mixer les publics. Mais aussi de prôner le juste équilibre entre connexion au numérique et avec les autres, expliquer comment fonctionnent ces outils mais aussi quels sont leurs dangers si on pousse le curseur trop loin", explique Léa Letellier, coordinatrice de l’association.
"En faisant aussi passer le message que le numérique a un coût environnemental", abonde Jean-Pierre Luquand.
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Prolonger la vie des ordinateurs
Luis Grasa, bénévole, dans l'atelier de reconditionnement d'ordinateurs. Photo Aurélie Selvi.
Derrière une porte entrouverte, Luis Grasa, animateur bénévole de l’équipe de GapOrdi, s’attèle justement à faire baisser l’addition écologique… Cette petite pièce, c’est son fief, où se relaient aussi 5 volontaires pas rebutés par la bricole.
Car ici, tous les lundis et mardis matins, on répare des ordis, on nettoie des disques durs, on installe des logiciels. "On les gratte à droite à gauche, par notre réseau. L’an dernier, l’université Aix-Marseille nous a donné 50 PC, ça peut-être des entreprises, des administrations, des écoles…", explique-t-il.
"Pour fabriquer une tour, avec son clavier, sa souris, c'est 900 kg de CO2", Luis Grasa, animateur bénévole.
A l’aide d’une check-list, Luis et sa bande veillent à supprimer les données des ordi, réinstaller Windows, s’assurer que tout fonctionne avant d’offrir aux machines une deuxième vie, qui a du sens.
"Pour fabriquer une tour, avec son clavier, sa souris, c'est 900 kg de CO2. Les machines qu’on a là ont entre 6 et 7 ans et peuvent tout fait servir pour un usage simple. Avec, on fait du réemploi à objectif social", dit-il.
Familles aidées par les Restos du cœur, le Secours populaire, ex-détenus en réinsertion professionnelle, jeunes issus de quartier politique de la ville, réfugiés… "Récemment, on a préparé des claviers en cyrilliques ukrainiens", explique ce retraité de l’électronique, qui s’était promis, une fois sa carrière terminée, de se mettre au piano, au ping-pong et à l'engagement associatif.
La retraite a sonné un autre déclic pour Fabienne Pertoka, ex institutrice: l’envie de maîtriser, enfin, les outils informatiques, notamment pour écrire et mettre en forme un livre souvenir, à laisser à ses petits-enfants.
"J’avais vraiment un a priori très négatif sur le numérique. Pendant ma carrière de professeure des écoles, j’ai toujours demandé des formations axées sur les outils numériques… et elles m’ont toujours été refusées. Sans notion, je me suis refusée à utiliser le tableau connecté qu’on m’a proposé dans mes dernières années. Pas question de m’en servir à mauvais escient!"
Depuis 1 ans, à raison de 3 heures par semaine et pour une dizaine d’euros, elle bénéficie d’un cours particulier avec Thomas Favrot, 23 ans, l’un des deux jeunes conseillers numériques employés par Kanopée. Et la complicité entre ces deux-là saute aux yeux…
"J’ai une vie sociale, mais qu’avec des gens de mon âge, jamais de jeunes… Quand on ne travaille plus, on a l’impression que la société vous met au rebut. Ce que j’aime aussi dans cet échange, c’est l’aspect intergénérationnel. On rigole, on mange ensemble parfois", sourit Françoise, "fière" d’avoir gagné en autonomie sur l’ordi.
"Bien sûr, je savais déjà me servir d’une souris, préparer une séquence pour ma classe… Maintenant, je sais aussi faire des démarches en ligne, prendre des billets de train et plein d’autres choses", dit celle qui propose, en échange, des cours de yoga au sein du tiers lieu.
Plus 480 accompagnements individuels en un an
Fraîchement diplômé d’un Bac pro systèmes numériques, Thomas, "passionné d’ordi depuis petit", s’est aussi ouvert des perspectives avec cette mission. "On se déplace aussi dans les résidences seniors, dans un centre d'hébergement, avec des demandeurs d’emplois, ou encore des jeunes en situation de handicap, c’est toujours enrichissant", sourit-il.
Dans la salle à côté, le duo Charles, conseiller numérique, lui aussi âgé de 23 ans, et Dominique, 74 ans, est tout aussi attachant. Lui, posé, pédagogue, discret. Elle, comédienne, flamboyante "à l’esprit un peu trop arborescent", rigole-t-elle.
Aujourd’hui, elle travaille à transférer des données, des fichiers sur un nouvel ordinateur. "Le numérique a tendance à m’angoisser, j’ai l’impression qu’il me pique ma créativité, Charles me guérit un peu, ça va beaucoup mieux", lance-t-elle. "J’aime partager mes connaissances", glisse-t-il timidement.
En 2023, Thomas et Charles ont ainsi réalisé 481 accompagnements individuels et 57 ateliers collectifs. Avec toujours, comme fil rouge, le lien social.
Plus d’infos sur le site du tiers-lieu Kanopée, par mail à ateliersnumeriques83@gmail.com ou au 07.85.73.39.77.
Des chèvres, des ânes, des poules. Mais aussi des stands de sensibilisation à l’importance des abeilles ou encore de prise de conscience du recyclage des déchets, en passant par des créations végétales et originales…
La journée "Cannes Champêtre", organisée, hier, dans la basse vallée de la Siagne a rencontré un succès légitime. De nombreuses familles ont en effet fait le déplacement et ont pu être sensibilisées aux différents enjeux environnementaux.
L’occasion parfaite de faire prendre d’ores et déjà conscience aux plus jeunes de la valeur et de l’importance de la nature. " Ce que nous souhaitons, c’est éveiller les enfants à tout ce qui les touchera plus tard, confirme Violette Pessi, de l’association Graines de Fermiers. Découvrir l’environnement leur permettra de l’aimer et de le protéger, c’est un enjeu non négligeable ".
Une éducation ludique
Et pour ce faire, les professionnels et bénévoles possèdent plusieurs cordes à leur arc. "Nous réalisons une éducation à l’environnement par des jeux, confie Coralie, du stand tenu par Cannes Pays de Lérins. En faisant en sorte que les enfants soient sensibilisés tôt aux enjeux environnementaux, ils seront dans l’affect et dans l’émotion, et pourront même inciter leurs parents à l’être aussi."
Tri des déchets, responsabilité en termes de gaspillage, connaissance des animaux et de la nature… C’est d’ailleurs dès l’école que l’enfant acquiert les gestes et les connaissances justes.
"De nombreuses écoles à Cannes réalisent d’ailleurs le tri des déchets, avec les déchets alimentaires, recyclables, etc., reprend l’animatrice. Les enfants comprennent que c’est important et leurs gestes deviennent une habitude."
Montrer l’exemple
Quid des parents? "La base de l’éducation à l’environnement est de le faire soi-même et de montrer l’exemple, insiste Cathy Cuby qui, depuis 25 ans, initie petits et grands aux enjeux naturels, réalisant des créations basées sur le recyclage d’éléments végétaux et de matières naturelles. Lorsque l’enfant grandit dans un environnement qu’il connaît, la suite est tout de suite plus facile."
Si, au fil du temps, de nombreux liens avec la nature ont été rompus, la tendance s’inverse enfin avec une prise de conscience politique et sociétale.
"Par exemple, nous ne marchons plus pieds nus, c’est un fait, reprend l’artiste. Mais il ne faut pas oublier que notre vraie nature est de vivre en symbiose avec la nature. Si l’on explique aux enfants l’importance des arbres, des petits insectes et de tout ce qui se trouve autour de nous, nous aurons fait un grand pas. Et, il faut le dire, les enfants s’émerveillent lorsqu’on leur explique tout cela! Nous devons éduquer les plus jeunes et les sensibiliser à la nature."
Ce dimanche, la mission de sensibilisation a été réalisée avec brio.