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Le monde de la finance verte s’étoffe avec l’apparition, ces dernières années, de nouveaux organismes de paiement, comme Helios. Ces banques 100 % en ligne promettent transparence et prise en compte de l’environnement dans la gestion des fonds confiés par leurs clients. Promesses tenues ? Nous faisons le point.
Helios et Green-Got
Des engagements concrets
Les deux fintechs Helios et Green-Got offrent aux particuliers la possibilité d’ouvrir un compte courant, mais aussi de placer leur épargne dans une assurance vie. Dans les deux cas, elles jouent la transparence en indiquant la destination des sommes placées, sous l’une ou l’autre de ces formes.
L’épargne
S’agissant de l’argent épargné au sein de leur assurance vie, les prestataires de paiement affichent des engagements précis : 100 % des fonds disponibles via l’assurance vie ont une dominante verte, et une grande majorité affichent un label solidaire et responsable officiel (ISR, Greenfin ou Finansol). On trouve par exemple le fonds Mandarine Global Transition de Mandarine Gestion, le fonds BNP Paribas Funds Aqua de la BNP ou encore le fonds Novaxia FA (fonds privé spécialisé dans l’immobilier durable). Tous interdisent déjà les investissements dans les énergies fossiles et l’armement. En outre, Helios comme Green-Got affirment faire eux-mêmes un tri supplémentaire au sein des fonds labélisés, afin de déterminer (avec l’aide d’experts de la finance verte comme Carbon4) les plus vertueux en termes de transition énergétique.
Les dépôts bancaires
S’agissant des fonds déposés en compte courant, là aussi, l’information concernant l’utilisation est transparente. Comme ni Green-Got ni Helios ne possèdent pour l’instant d’agrément bancaire (ce ne sont que des prestataires de paiement), ils ne peuvent conserver les dépôts de leurs clients. Les sommes sont donc reversées à des banques d’adossement, le Crédit mutuel pour Green Got et le Crédit agricole pour Helios. L’argent est déposé sur un compte de cantonnement ou d’attente. « Depuis le lancement de nos comptes de paiement, il y a 3 ans, 85 millions d’euros de liquidités sont actuellement déposés chez Green-Got et ont donc été retirés des banques traditionnelles exposées aux énergies fossiles », affirme notamment la start-up Green-Got.
Quels effets ?
Première question que l’on se pose rapidement : existe-t-il un intérêt concret à mettre de l’argent sur un compte cantonné auprès du Crédit mutuel ou du Crédit agricole ? Car cet argent n’est pas réinvesti, il dort, en quelque sorte. De façon générale, les sommes en comptes courants ne sont pas utilisées par les banques de dépôt. Elles possèdent malgré tout un impact sur la capacité de financement de ces établissements. Leur montant est en effet pris en compte pour calculer le ratio de solvabilité à court terme de la banque. Ce ratio entre actifs et passif détermine la limite jusqu’à laquelle elle peut prêter. Donc, en retirant son argent des banques commerciales, on leur retire théoriquement une part de leur capacité d’investissement. « Dans les banques traditionnelles, votre argent ne dort pas, il pollue », résume à sa façon Helios sur son site.
Les néobanques vertes offrent une alternative intéressante aux consommateurs soucieux de l’impact de leur argent. Reste à savoir si leur montée en puissance suffira à peser réellement sur l’impact des grandes banques traditionnelles sur les énergies fossiles et les industries lourdes.