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Le changement climatique nuit gravement à la santé : anxiété, troubles du sommeil et baisse de la vigilance, problèmes cardiovasculaires, etc.. La bonne nouv...
Portrait-robot Originaire d’Amérique centrale et du sud, la fourmi électrique est une minuscule insecte orangé, de moins de 2 millimètres, reconnaissable aussi à son déplacement lent et en colonne. Comment elle est arrivée
"Après avoir colonisé de très nombreux pays (Etats-Unis, Antilles, Australie, Polynésie française…), elle fut introduite en Afrique pour lutter contre un ravageur de culture mais se révélera pire que lui. Fin 1990, elle arrive en Israël puis est détectée à Malaga en 2018. Et enfin, l’an dernier à Chypre et dans une résidence de Toulon, où un passionné d'insectes l’a repérée et a eu le bon réflexe de prévenir les autorités", détaille Olivier Blight, enseignant-chercheur à l’université d’Avignon. "Elle est très probablement arrivée à cause du commerce de plantes ornementales en pot vendues en jardinerie", ajoute le scientifique, rattaché à l’Institut méditerranéen de biodiversité et d’écologie et référent sur cette espèce en France métropolitaine.
L’état des lieux
Dans la résidence toulonnaise où elle est présente, la fourmi électrique a pris ses aises. "On y trouve plusieurs nids: dans le jardin et les bâtiments. Soit plusieurs millions d’individus", selon Olivier Blight.
La menace sur la biodiversité locale
"La fourmi électrique est dans le top 3 des pires espèces de fourmis envahissantes au monde. Elle réduit systématiquement la biodiversité, ici les fourmis et arthropodes locaux (cloportes, mille-pattes…). Dans le Var, on a constaté sur la zone envahie une présence moindre des fourmis locales, détaille le spécialiste Olivier Blight. Mais elle pose aussi problème à des vertébrés, comme les reptiles car la faune contourne ou fuit les endroits qu’elle envahit, modifiant l’équilibre des écosystèmes. En Nouvelle Calédonie, des forêts sont ainsi devenues silencieuses. Là-bas, on sait qu’elle nuit aussi aux oiseaux en envahissant les nids."
L’humain peut également en faire les frais: dans les zones agricoles, elle occupe les champs et inflige des piqûres au venin assez fort, provoquant une brûlure encore plus violente qu’une piqûre d’ortie.
Comment agir
Depuis l’arrivée de la fourmi électrique dans le Var, une cellule, pilotée par la Direction régionale de l’environnement (DREAL) et associant la ville de Toulon, une association spécialisée et des universitaires planchant sur l’espèce a vu le jour. "La fourmi électrique fait partie de la liste des espèces préoccupantes de l’Union européenne qui impose une action dans les 3 mois suivants sa détection aux États membres. Mais dans les faits en France, l’Etat n’a pas alloué de vrai budget pour la lutte contre les espèces exotiques envahissantes. Il nous faut monter des dossiers de financements, ce qui est dommageable pour agir vite", pointe le chercheur Olivier Blight, membre de la cellule de la DREAL.
A l’échelle individuelle, il est conseillé aux particuliers achetant des plantes en pot en jardinerie de vérifier qu’elles ne contiennent pas d’insectes avant de les ramener chez eux et d’avoir la plus grande vigilance si toutefois ils ramenaient des fruits, légumes ou plantes d’un pays étranger. "Quand on habite une zone déjà envahie, il faut bien gérer ses espaces verts et déchets. Et éviter de donner des boutures de végétaux à son entourage pour ne pas déplacer l’espèce", préconise Olivier Blight, référent de cette espèce exotique envahissante en France métropolitaine.
Si vous souhaitez signaler la présence de fourmis électriques près de chez vous, rendez-vous sur l’application mobile INPN espèces du Muséum national d’histoire naturelle disponible gratuitement sur Apple et Android.
Espèces exotiques invasives: la perruche à collier à l’assaut des villes et des vergers - Nice-Matin
Publié le 10/09/2023 à 15:00, mis à jour le 11/09/2023 à 16:43
La perruche à collier est originaire d'Afrique et d'Amérique du sud. Photo OFB
Portrait-robot
Originaire principalement d'Afrique et d’Amérique du Sud, la perruche à collier est une sorte de petit perroquet avec une longue queue et un bec rouge. Les males arborent un collier noir. Avec son cri strident et sa propension au "bavardage", c’est un oiseau qui ne passe pas inaperçu.
Comment est-elle arrivée?
Les spécialistes datent son arrivée sur la Côte d’Azur au début des années 1980. Là encore, tout est venu de l’usage domestique. "Ces oiseaux étaient vendus, il n’y a pas si longtemps encore, dans des animaleries sans aucun contrôle. Or, en captivité, ils ne se tiennent pas très bien et ont des facilités pour s'échapper. Ils sont intelligents, savent résoudre les problèmes, ouvrir une cage…", explique Alexandre Viguier, de l’Office français de la biodiversité.
L’état des lieux
"On en est au stade où toute la bande côtière est prise, jusqu’à Montpellier. Et où la perruche à collier commence à remonter dans les terres, jusqu’à Caussols. On a des signalements sur Grasse, Roquefort…", prévient Alexandre Viguier de l’OFB.
La menace sur la biodiversité locale
Si elle n’opère pas de prédation directe sur la faune, la perruche à collier est très invasive. "Elle a la particularité de vivre en colonie, hormis les périodes de reproduction. On peut ainsi avoir 10, 15, 20 nids par arbre. Et elle peut tout à fait déloger des occupants des cavités qu’elle souhaite occuper, comme de petits oiseaux locaux (le petit duc, un rapace nocturne ; le pic épeiche…) et certaines espèces de chiroptères qui se reposent dans ces trous à la belle saison. À Antibes, quand elles arrivent sur de grands platanes occupés par des étourneaux, ceux-ci s’en vont immédiatement", constate le spécialiste de l’OFB.
Friandes de fruits, surtout quand ils sont peu mûrs et croquants, les perruches à collier sont les terreurs des vergers. "Quand il y a trop de perruches présentes sur une zone, inutile d’espérer récolter quoi que ce soit sur ses fruitiers. Un maraîcher de Vallauris a récemment dû arracher tous les siens", ajoute Alexandre Viguier.
Comment agir
Dans les Alpes-Maritimes, un arrêté préfectoral permet d'effectuer des régulations de perruches au cas par cas. Agents de l’OFB et bénévoles formés peuvent faire des prélèvements auprès de maraîchers ou de particuliers qui en expriment le besoin. "Mais le sujet est tellement clivant que rien n’est fait. A Mougins, nous avions organisé une opération de prélèvements. Au deuxième jour, nous avons reçu des menaces de mort de militants écologistes, déplore Alexandre Viguier. Avec les espèces exotiques, il peut exister un seuil acceptable quand elles remplissent le vide de ce qu’on a perdu en biodiversité depuis 20 à 30 ans. Mais ce que les gens ne veulent souvent pas voir, c'est qu’une fois ce seuil dépassé, il y a une forte menace pour l’équilibre des écosystèmes locaux. Il est alors trop tard pour espérer les éradiquer."
Si vous souhaitez signaler la présence de perruches à collier près de chez vous, rendez-vous sur l’application mobile INPN espèces du Muséum national d’histoire naturelle (disponible gratuitement sur Apple et Android) ou directement auprès du référent région Sud espèces exotiques envahissantes de l'Office français de la biodiversité: alexandre.viguier@ofb.gouv.fr
Portrait-robot L’écureuil de Pallas est une espèce originaire du Sud-Est asiatique. Il est généralement gris verdâtre sur le dos, avec un ventre rougeâtre ou jaunâtre. Sa taille est similaire à l'écureuil roux européen. Dans son aire de répartition, il vit dans des forêts tropicales et subtropicale où il est en compétition avec d'autres espèces. "L’espèce présente dans les Alpes-Maritimes a le ventre rougeâtre, contrairement à la colonie qu’on trouve à Istres dans les Bouches-du-Rhône, au ventre jaunâtre", détaille Olivier Gerriet, directeur du Muséum d’histoire naturelle de Nice.
Comment elle est arrivée
En France, il a été introduit via le Cap d'Antibes dans le courant des années 1960, et a poursuivi son expansion. La population recensée dans les Bouches-du-Rhône a, elle, été introduite début 2000. "Leur arrivée est vraisemblablement due à des gens qui les avaient en animal de compagnie. Par le passé, ces animaux ont été vendus en animalerie, notamment en Europe du Nord", précise Olivier Gerriet.
L’état des lieux
Aujourd’hui, on le trouve à Antibes mais aussi à Vallauris, Cannes, Biot, Mougins… "Dans les Alpes-Maritimes, on peut le trouver dans des zones résidentielles où il y a des jardins d’ornement, dans les vergers (notamment d’agrumes), les zones de maraîchage, autour des oliviers", selon Olivier Gerriet.
La menace sur la biodiversité locale
Cette espèce exotique prolifère dans un écosystème où l'écureuil roux d’Europe régnait en maître, pas habitué à la compétition. "L'écureuil de Pallas occupe des densités très importantes, avec un nombre d'individus par hectare 10 à 50 fois supérieur à celui de l'écureuil roux. Ainsi, il va le stresser et stopper sa reproduction, provoquant l’extinction de petites populations isolées", explique Olivier Gerriet.
L’espèce exotique niche dans les arbres, "en prospectant le territoire forestier" et menace aussi les oiseaux dont il peut manger les œufs. Il aime aussi les fruits. Dans les zones de maraîchage, autour des oliviers ou des jardins d’ornement, il s’attaque parfois aux tuyaux d’arrosage, câbles électriques... "A terme, la menace induite, c’est la disparition de fruitiers et des écureuils roux", prévient Alexandre Viguier, chargé des espèces exotiques envahissantes de la région Sud pour l’Office français de la biodiversité (OFB).
Comment agir
Depuis 2012, un plan de lutte contre l’écureuil de Pallas a été mis en place avec le concours du Muséum national d’histoire naturelle, de son homologue niçois et de l’OFB, soutenu par le gouvernement. Mais les fonds n’ont pas suivi. "Cette année, notre budget est de 5000€. Avec cette somme minime, on prélève entre 800 et 1000 écureuils par an, pas suffisant pour juguler une seule des reproductions annuelles. Et nous manquons aussi d’effectif", souligne Alexandre Viguier de l’Office français de la biodiversité, qui multiplie les actions de sensibilisation auprès des acteurs locaux, avec les moyens du bord.. Quant aux citoyens, ils peuvent aider les scientifiques à cerner la prolifération de cet envahisseur, en signalant sa présence sur ce site dédié. https://ecureuils.mnhn.fr/enquete-nationale/
Pourquoi on vous en parle
Moustique tigre, rats noirs, écrevisses grises, écureuils gris, frelons asiatiques, ragondins… 37 000 espèces exotiques envahissantes posent problème dans le monde. Selon le récent rapport de l’IPBES, le GIEC de la biodiversité de l’ONU, 60% sont impliquées dans l’extinction de plantes et d’animaux. Le fruit d’un travail de 4 ans et demi mobilisant près de 90 experts, issus de 49 pays.
Introduites dans des écosystèmes étrangers aux leurs par l’activité humaine, ces plantes, animaux ou bactéries peuvent causer d’énormes dégâts. "Pour nous spécialistes, les conclusions de ce rapport n’ont rien d’étonnantes. Comme le réchauffement climatique, annoncé depuis des décennies. Mais il y a une latence des autorités à réagir et à investir les moyens nécessaires, ce qui permet à ces problèmes de s'amplifier", constate Alexandre Viguier, chargé des espèces exotiques envahissantes pour la région Sud au sein de l’Office français de la biodiversité (OFB).
En mer ou sur terre, les Alpes-Maritimes et le Var ne sont pas épargnés par ces ravageurs, même si tous ne les colonisent pas de la même manière. "Pour 1000 espèces qui entrent sur un territoire, 100 survivent et 10 posent problème", étayent tous les scientifiques contactés.
Et les dynamiques d’expansion de ces nuisibles sont complexes. "Quand l’espèce est introduite, il y a d’abord un temps de latence, puis il peut y avoir une explosion des populations et parfois une régression, dont les raisons sont souvent mystérieuses pour la science. Avant d’en arriver là, elle cause des dommages qui peuvent être irréversibles. Le coût de l’inaction est donc bien plus important que le celui de l’action", rappelle Olivier Blight, enseignant-chercheur à l’université d’Avignon et référent France métropolitaine pour le suivi de la fourmi électrique, présente dans le Var.
Découvert par article France Bleu Azur https://www.francebleu.fr/emissions/les-azureens-qui-s-engagent/les-azureens-qui-s-engagent-joffrey-peletier-de-projet-rescue-ocean-9975562
Project Rescue Ocean est une association de protection de l'environnement, avec des antennes dans plusieurs régions du globe, il en existe également un peu partout en France, dont une se trouve à Nice. À l'origine, l'asso s'est construit sur un constat simple : il y a de plus en plus de pollution dans les rivières, les fleuves, les mers et les océans et nettement moins de poisson, de biodiversité. « En étant plongeur, sur 20 ans la biodiversité, elle décroît, mais à vitesse grand V ! Et puis sont arrivés les nouveaux poissons en plastique. On n'avait pas autant de pollution avant », c'est le constat de Joffrey Peletier, ambassadeur de l'antenne niçoise de Project Rescue Ocean.
pour quelles actions ?
Chaque antenne dispose d'ambassadeur, dont le rôle est de s'organiser pour trouver des spots de récupération de déchets, de ramassage, mais aussi de créer des contacts avec des partenaires, des écoles, des structures et travailler avec les collectivités. Dans les Alpes-Maritimes, deux types d'actions sont menées : la première est véritablement tournée vers le ramassage des déchets, les actions de collecte et de nettoyage ; la seconde, c'est de l'éducation, de la prévention auprès des publics azuréens, que ce soit dans les établissements scolaires ou lors de journées thématiques.
La jeunesse au service de l'asso
En décembre 2022, l'antenne niçoise de Project Rescue Ocean a organisé un ramassage de déchets à Villeneuve-Loubet, avec une classe du lycée hôtelier Paul et Jeanne Augier. Il y a parmi cette classe d'âge, des jeunes qui se sont sentis particulièrement concernés par cette action, et ils ont décidé de rendre la pareille en organisant un repas de gala. Le vendredi 27 janvier, est organisé un Dîner de gala au restaurant La Rotonde, restaurant d'application avec un menu « terre-mer ». La moitié des bénéfices seront reversés à l'association.
L'avenir de notre planète passe par la jeunesse ! Océano pour tous avec le Musée Océanographique de Monaco sensibilise les pitchounes à éveiller leur conscience écolo et ça passe par toute une opération avec les établissements scolaires azuréens.
Océano pour tous, c'est un concours pédagogique organisé depuis près de 10 ans par le Musée Océanographique de Monaco avec la Fondation Princesse Charlène et l'Éducation Nationale en France et en Principauté.
Concrètement, depuis 2014, le Musée cherche à sensibiliser les plus jeunes en faisant connaître, en donnant le goût et l'envie de protéger les océans et les mers, dont celle qui nous concerne le plus sur le territoire azuréen, la Mer Méditerranée.
« Oceano pour Tous » et partout en France, Europe et plus
Si l'initiative est monégasque et en partie française, elle a su s'exporter. À la fois présente en Italie, dans huit départements français, dans les DOM-TOM, le concours se lance également sur le continent africain. Une classe sénégalaise et deux classes qui proviennent de quartiers difficiles de l'Afrique. Le concours s'adresse en priorité à des collèges qui sont en zone d'éducation prioritaire aussi, qui sont en zone rurale.
Projet pédagogique main dans la main entre les élèves et les profs
Les enseignants, les professeurs qui portent les projets, travaillent avec les élèves dans la découverte de l'océan et dans la mise en place d'actions concrètes pour sensibiliser d'autres élèves. Ils soulignent l'impact provoqué par la pollution plastique au niveau des écosystèmes des espèces marines, pour ensuite proposer des actions à mettre en place au sein du collège, soit au niveau du quartier. Au-delà du niveau scolaire, les équipes travaillent souvent en collaboration avec des associations locales ou même des mairies qui soutiennent leurs actions.
Il s'agit bien d'un concours ! L'idée, c'est d'accompagner au maximum toutes les classes via des ateliers à distance. Il y a un lien direct avec les objectifs de développement durable, pour la protection, la compréhension du monde marin, le changement climatique. Chaque classe va produire une vidéo dans laquelle elle va pouvoir présenter au jury, l'ensemble des actions menées. Résultat en juin !
Action +éducation = protection, c'est la devise d'SOS Grand Bleu. Basée à St-Jean-Cap-Ferrat cette association de protection des milieux marins s'engagent depuis 32 ans à sensibiliser le public aux bons gestes et à l'observation des dauphins et des baleines dans la Méditérannée. Pour ça, ils organisent des sorties en mer via un grand voilier, le Santo Sospir. Murielle Oriol dirige cette association depuis 21 ans, elle nous explique sa passion, son implication au quotidien et comment elle a réussi à faire d'SOS Grand Bleu, une référence parmi les associations environnementales basées sur la Côte d'Azur.
UPDATE : Nouvel Article SOS Grand Bleu : l'association qui s'engage pour la Méditerranée
Réservation de sorties en mer
https://www.sosgrandbleu.asso.fr/sorties-en-mer/sortie-cotiere/
SOS Grand Bleu propose des sorties en mer entre avril et novembre, avec l'opportunité d'observer des espèces maritimes fascinantes dans leur habitat naturel. Les excursions se déroulent à bord d'un voilier charmant, un vieux bateau en bois, capable d'accueillir jusqu'à 20 personnes.
Ces sorties d'une journée partent du port de Saint-Jean-Cap-Ferrat et se dirigent vers le large, jusqu'à 30 à 40 kilomètres des côtes. Les participants ont ainsi l'occasion de découvrir des dauphins, des cachalots et parfois même des baleines dans un milieu sauvage et préservé.
À Théoule-sur-Mer, on peut désormais apercevoir de gros filets noirs sur la plage : ils servent à récupérer les déchets issus des eaux de pluie et éviter qu'ils ne se déversent dans la mer.
Alors qu’un décret censé encadrer l’interdiction au 1er janvier 2023 de l’impression automatique des tickets en magasin est actuellement en consultation au Conseil national de la consommation, l’ADEIC, l’AFOC, l’ALLDC, le CNAFAL, la CNAFC, la CSF, Familles de France, la FNAUT, Familles Rurales, INDECOSA-CGT, l’UFC-Que Choisir et l’Unaf dénoncent un projet qui, en les supprimant par défaut, aboutit à priver les consommateurs d’un véritable choix et par voie de conséquence de leurs droits. À ce titre, les associations appellent le Gouvernement à revoir sa copie pour que le choix d’obtenir un ticket soit systématiquement proposé.
LES TICKETS EN MAGASIN SUPPRIMÉS PAR DÉFAUT À COMPTER DU 1ER JANVIER 2023
Avec pour objectif affiché de limiter les déchets et préserver le climat, la loi anti-gaspillage a prévu l’interdiction de l’impression automatique des tickets en magasin (ticket de caisse et carte bancaire) à compter du 1er janvier 2023. Ses modalités sont soumises à une consultation au Conseil national de la consommation, dont nos associations sont membres.
Le projet du Gouvernement prévoit que, sauf exceptions (1), l’impression des tickets serait supprimée par défaut, quels que soient le montant et la nature des achats. Les consommateurs seraient uniquement informés, par voie d’affichage en caisse, que s’ils souhaitent obtenir un ticket, ils devront en faire expressément la demande.
LES CONSOMMATEURS PRIVÉS D’UN VÉRITABLE CHOIX POUR UN BÉNÉFICE ENVIRONNEMENTAL TRÈS INCERTAIN
Si l’ambition de réduire le gaspillage est louable, le décret proposé par le Gouvernement n’en est pas moins inacceptable, a fortiori quand on sait que certains spécialistes évaluent que les émissions de gaz à effet de serre du ticket dématérialisé sont supérieures à celles du ticket traditionnel (2).
D’abord parce qu’on attendrait que les consommateurs soient systématiquement interrogés sur leur souhait d’obtenir ou non un ticket. Or, un seul affichage générique ne garantit pas le respect de leur choix. En effet, il s’ajoutera aux nombreuses mentions déjà présentes en caisse (promotions, produits au rappel, moyens de paiement acceptés, etc.) et sera d’autant moins visible qu’en l’état, les commerçants qui ne préviendraient pas leurs clients ne s’exposeront pas à des sanctions.
Ensuite, car cette mesure ouvre la voie à une dématérialisation à marche forcée du ticket. Elle est donc susceptible de faciliter via des techniques marketing la création de base de données par les commerçants et notamment d’entraîner l’essor de publicités intrusives ou non désirées.
L’EXERCICE EFFECTIF DES DROITS DES CONSOMMATEURS COMPROMIS
La suppression par défaut du ticket porte les germes d’une explosion des situations où le consommateur sera privé de la possibilité de faire valoir ses droits. En renonçant implicitement et par manque d’information sur l’utilité du ticket de caisse, les consommateurs se verront exposés au risque de ne pouvoir apporter la preuve de leur achat. Preuve d’achat indispensable pour se prévaloir des garanties légales ou commerciales, ou encore pour le remboursement en cas de rappel d’un produit alimentaire, ou même procéder à l’échange d’un vêtement que le vendeur avait proposé pour décider le consommateur au moment d’acheter.
Le ticket permet également de vérifier l’exactitude du montant de la transaction, une précaution loin d’être anodine pour éviter les erreurs en caisse, comme la non-prise en compte d’une promotion et surtout face au risque accru d’escroqueries aux paiements sans contact en cas de non-impression. En effet, pour ces opérations, rappelons qu’il n’est pas nécessaire de consulter le terminal où s’affiche le montant avant d’effectuer la transaction. Or le remboursement des escroqueries est encore plus incertain que celui des fraudes à la carte bancaire (3).
Enfin, le ticket de caisse constitue un outil de gestion du budget familial, qui permet aux consommateurs de matérialiser et de suivre leurs dépenses du quotidien. Dans un contexte d’érosion du pouvoir d’achat, cet élément ne peut être négligé.
Si l’ADEIC, l’AFOC, l’ALLDC, le CNAFAL, la CNAFC, la CSF, Familles de France, la FNAUT, Familles Rurales, INDECOSA-CGT, l’UFC-Que Choisir et l’Unaf promeuvent une consommation responsable, celle-ci ne saurait se faire au détriment des droits fondamentaux des consommateurs. Nous appelons donc le Gouvernement à revoir sa copie : le droit pour un consommateur d’obtenir un ticket de caisse ne sera réellement préservé que si le choix lui est systématiquement proposé.
L'appli qui vous aide à changer le monde, un défi à la fois. Utilisée par plus de 500 000 personnes, c'est la plus grosse communauté d'acteurs du changement en France.
Vous accompagner dans la compréhension et l’intégration des données ouvertes environnementales de l’ADEME afin de créer de nouvelles fonctionnalités ou applications.
Découvert par article Nice Matin https://abonnes.nicematin.com/article/6-manieres-de-reduire-son-empreinte-carbone-au-quotidien-et-les-applis-pour-y-arriver-724446