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Un territoire qui s’adapte au changement climatique garde ses terres agricoles et les cultive. Or, partout dans nos départements, elles ne cessent d’être grignotées.
Depuis 1950 dans le Var, l’espace agricole est passé de 35% à 12%. La friche s’est installée, là où le paysan est parti. Le béton s’est coulé le long d’axes routiers.
"Le constat national se vérifie ici, soupire Fanny Alibert, chef du service foncier à la Chambre d’agriculture varoise. Cette forte baisse a deux causes : le recul de l’agriculture et l’exode rural d’une part ; l’urbanisation et l’étalement urbain d’autre part." "Depuis 2005, on dit qu’il ne faut plus perdre de terre agricole", plaide la sous-directrice de la chambre d’agriculture varoise. Un vœu pieux.
"Dans les Alpes-Maritimes, la perte a été plus importante, et cela pose des soucis en termes de repositionnement des filières." Positionner une filière, c’est permettre à l’agriculture d’atteindre une surface suffisante pour être viable.
"L’intérêt de la COP"
Maraîchage, élevage, viticulture "ont besoin d’espace". "On a de la chance d’avoir des filières qui fonctionnent sur le plan économique." Mais les nouveaux exploitants se heurtent à un mur. "La flambée des prix est en lien avec l’urbanisation, il est de plus en plus compliqué de trouver des terres, constate Sylvain Apostolo, à la tête de la Confédération paysanne du Var. Un peu partout, les pouvoirs publics n’ont pas préservé les terres agricoles. Aujourd’hui encore, des zones commerciales sortent sur des terres agricoles."
Pourtant, le contexte évolue. "On constate une prise de conscience sur le foncier agricole, estime Fanny Alibert. C’est aussi l’intérêt d’événements comme la COP27. Reste ensuite à mettre en place des actions concrètes." Et, "des élus à convaincre", car ce sont eux qui ont la main sur les documents d’urbanisme.
"Au-dessus de la moyenne nationale"
"Le problème est dans la différence entre les discours et les actes. Pour beaucoup, l’enjeu économique sera prépondérant", analyse la Confédération paysanne, selon qui la prise de conscience avance "moyennement".
Pourtant, "on ne va pas manger du béton !", s’exclame Sylvain Apostolo, qui se souvient d’une bataille emblématique autour d’un projet d’extension de centre commercial sur 16 hectares à Rocbaron, dans le centre Var. Promesse de plusieurs centaines d’emplois.
"Ils ont essayé d’obtenir l’utilité publique. On avait des terres plates, arables, un vrai scandale", narre Sylvain Apostolo. Finalement, c’est la justice administrative qui a sonné le glas du projet, en 2021. Sur le point essentiel de l’expansion des crues et du risque d’inondations. La terre agricole absorbe l’eau de pluie, le béton la fait ruisseler.
Voilà une autre donnée, dans un département vulnérable au risque inondations, où le pourcentage de surfaces artificialisées "est au-dessus de la moyenne nationale".
C’est ce qu’a calculé l’association France nature environnement (FNE), dans une étude récente sur la "Sobriété foncière". Aujourd’hui encore, "un tiers des artificialisations nouvelles se fait sur les terres agricoles, note Paul Naglik, chargé de mission aménagement à FNE Paca. Cela a un impact sur la production alimentaire et la biodiversité".
1,5 million d'euros l’hectare
En soi, le classement en terre agricole n’a rien d’immuable. "Nous sommes à un tournant, où il faut essayer de se limiter et de construire sur ce qu’on a déjà consommé, plaide Paul Naglik. Cela veut dire changer de paradigme. On ne peut pas toujours être dans l’extension."
Près de Toulon, le domaine des Olivades a lutté pendant 25 ans contre le tracé d’un tramway, devenu "bus en site propre". "Les terres étaient coupées en tranches par le passage des voies", résume Daniel Vuillon. Grâce à une intense mobilisation citoyenne, le domaine a fini par obtenir, en septembre, la garantie de ne plus être exproprié. Mais ce ne fut pas le seul combat pour ces 6,5 hectares de champs, qui étaient passés constructibles en 1987. Pas un choix, mais la conséquence de l’arrivée d’un hypermarché et d’un échangeur autoroutier.
"Les décideurs nous ont considérés comme des arriérés", rigole encore Daniel Vuillon, installé en Amap (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne). Les sillons de légumes auraient pu rapporter "1,5 million d’euros l’hectare pour un futur centre commercial". La famille a tenu bon. La terre continue d’être nourricière, depuis 1804. Bientôt classée zone agricole protégée.
Une crème à appliquer, deux fois par jour. L’Opzelura devient ainsi le premier et le seul traitement approuvé par la FDA pour la repigmentation chez les patients atteints de vitiligo. Une victoire pour les patients, à laquelle le CHU de Nice a participé en 1re ligne.
"J'ai fait le deuil de mon avenir." Comment faire face à l’éco-anxiété chez les jeunes? - Nice-Matin
Sofiane a 23 ans et est étudiant en fac de lettres à Nice. Assis à une table, il profite du soleil pour déjeuner et lire un peu. Avec une voix douce et timide, il évoque ses sources d’anxiété. "Ce sont l’écologie et l’environnement… La situation est grave, dramatique même." Il poursuit : "Les saisons sont en décalé"... Avant de s’interrompre. "Il n’y a plus vraiment de saisons en fait… Sans compter les tornades, les cyclones, les intempéries… Et les incendies aussi…"
Pour parer à la situation, le jeune homme prend sur lui. Comme manger plus de légumes qu’il essaie d’acheter bios et sans emballage, "dans la limite de mes moyens d’étudiant", sourit-il.
"Le climat c’est de notre faute… Je ne me déplace plus du tout en voiture, j’ai acheté une voiture et j’essaie de la vendre pour utiliser seulement les transports en commun…"
Pour venir de Mougins à Nice, le jeune homme utilise désormais le train.
45% de jeunes souffrent d’éco-anxiété
Comme Sofiane, ils sont nombreux à se préoccuper de l’environnement. Selon une étude menée dans une dizaine de pays dont la France et relayée par la revue scientifique The Lancet, ils sont même 45% à souffrir d’éco-anxiété, un terme utilisé pour désigner "la peur chronique des catastrophes environnementales".
En Italie, en 2019, une enquête a été réalisée auprès de 800 jeunes adultes. Il en est ressorti que pour 51% d’entre eux, le changement climatique représentait la principale source de leur détresse.
"L’éco-anxiété est une anxiété qui concerne surtout l’avenir", explique Célie Massini, médecin psychiatre et auteur d’une thèse sur le sujet. "Un stress pré-traumatique", précise encore Véronique Lapaige, chercheure en santé publique belgo-canadienne, qui a théorisé le phénomène dès 1997.
Grandir avec la crise climatique
Le sujet s’est, depuis, largement imposé dans la recherche. Les préoccupations environnementales? Les jeunes baignent dedans depuis presque toujours. Comme "un bruit de fond depuis l’enfance", qualifie même la Fondation Jean Jaurès à l’origine d’une étude intitulée "Dans la tête des éco-anxieux. Une génération face au dérèglement climatique".
Dans le cercle familial, tout au long de leurs parcours scolaires ou encore sur les réseaux sociaux ou dans les médias traditionnels, difficile de passer outre ces problématiques.
Publiée en 2020, une enquête du CREDOC (Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie) désignait la cause environnementale comme la première préoccupation des jeunes adultes de 18 à 30 ans.
"Depuis quarante ans que cet indicateur est suivi (…), la proportion n’a jamais été aussi forte", détaillait encore l’organisme tout en remarquant que le phénomène Greta Thunberg n’était probablement que la pointe de l’iceberg d’un mouvement de fond concernant les jeunes face au climat.
Boom de consultations
De jeunes adultes préoccupés, la psychologue Charline Schmerber en voit défiler dans son bureau. Depuis 2019, cette psychothérapeute a fait de l’éco-anxiété sa spécialité. "Les rapports du Giec m’ont particulièrement alertée et j’ai eu, on va dire, un réveil écologique compliqué."
A Montpellier où elle exerce, de plus en plus de jeunes franchissent le pas, "parce qu’ils prennent conscience des difficultés." Cet été, avec son lot de températures caniculaires, a poussé bon nombre d’entre eux à consulter.
"Aujourd’hui? Je ne prends plus de patients, note Charline Schmerber. Et nous sommes de nombreux psys spécialisés sur ce thème dans le cas."
"Faire le deuil de son avenir"
Charline Schmerber raconte : "J’ai des patients qui ont moins de 25 ans, engagés dans des parcours d’études et qui remettent tout en question."
Avoir des enfants, orientation professionnelle, foi en l’avenir, vivre ensemble, la jeune génération n’en finit pas de s’interroger.
"Le pire que j’ai entendu, c’est "J’ai fait le deuil de mon avenir", raconte la psychothérapeute qui note également, une tendance, parfois, à l’isolement "car ils se sentent incompris par leur entourage".
Dans une étude réalisée par Qare, la plate-forme de téléconsultations médicales en ligne, on peut lire également que les jeunes ont une tendance à "s’agacer des pratiques anti écologiques de leurs parents et être anxieux de leur avenir."
Stratégies mises en place
S’exprimer sur le sujet, explorer ses émotions, réussir à les nommer, c’est le travail que mettent en place les professionnels pour contrer l’éco-anxiété.
Comment agir? Voici la question que se posent le plus les personnes qui ont participé à l’enquête réalisée par Charline Schmerber. Et celle pour laquelle ils ont passé le plus de temps à répondre.
Verbaliser la souffrance, ne pas culpabiliser, définir ce qui fait sens pour soi, aller au contact de la nature sont autant de pistes qu’elle recommande d’explorer.
Charline Schmerber encourage également à s’informer et partager son expérience avec d’autres personnes concernées, notamment au travers de groupes de paroles.
Elle-même a d’ailleurs écrit un ouvrage sur le sujet, "Petit guide de survie pour écoanxieux".
Elle ajoute : "Il faut créer des lieux propices à la verbalisation, se rapprocher de réseaux qui vont permettre d’agir ensemble".
Ce péage ne serait pas indispensable, car il se trouve entre deux autres péages, celui de la Turbie et celui d'Antibes sur l'A8.
Les tarifs sur l'autoroute ne devraient pas changer, puisque les deux péages qui entourent celui de Saint Isidore pourraient augmenter.
L'inauguration du dépôt du réseau de transport urbain Envibus s'est déroulée ,ce mercredi 2 novembre, à Antibes. Un dépôt de six étages avec des parkings aériens, sur 6.000 m² de terrain. Ce dépôt propose 22.000 m² de plancher utilisable. Toute la maintenance des bus se fera ici.
Label "Bâtiments Durables Méditerranéens"
Ce nouveau dépôt des Trois Moulins se veut plus respectueux de l'environnement : "il contribue d'un point de vue environnemental à la préservation de territoire, notamment par la baisse des émissions de gaz à effets de serre" se félicite la mairie d'Antibes. Il intègre ainsi tous les critères du label "Bâtiments Durables Méditerranéens" : panneaux photovoltaïques, plancher en béton bas carbone, cloisons en bois recyclés etc.
Un dispositif de recyclage de 95% des eaux de lavages des carrosseries de bus a aussi été mise en place pour ne pas dépasser 3.500 m3 d'eau.
Evan Adelinet fait chaque jour, sur France Bleu, le Tour de France des Initiatives. Vous pratiquez peut-être la randonnée, mais avez-vous déjà pensé à devenir bénévole pour le club des marcheurs de votre village ? Evan met en lumière le rôle de baliseur au sein de la Fédération Française de Randonnée. Pas moins de 8900 bénévoles se chargent de baliser les 215 000 kilomètres de chemins reconnus par la Fédération à travers le pays. Autant dire qu’ils ne chôment pas !
Si l'aventure vous tente, rendez-vous sur le site ffrandonnee.fr, rubrique "Bénévoles“ pour vous inscrire en ligne, et entrer en contact avec le club près de chez vous. Des missions spécifiques sont également proposées, comme prendre le poste de trésorier, ou gérer le parc informatique d’un comité régional de randonnée. Si vous avez un peu de temps à donner, vous trouverez forcément chaussure à votre pied !
Le patron d’Amadeus France évoque l’obligation du télétravail pour recruter des talents - Nice-Matin
Crise et rebond
Au sein d’Amadeus, on crée des solutions qui permettent aux compagnies aériennes, aux aéroports, aux hôtels, compagnies ferroviaires, moteurs de recherche, agences de voyages, d’assurer leur activité et d’améliorer l’expérience de voyage, et ce, dans le monde entier. Échaudé par la crise Covid qui a mis à mal le monde du voyage et plus généralement notre façon d’appréhender le déplacement, Amadeus a su rebondir. Des lignes de crédit renégociées, des coûts ajustés et un plan de départ volontaire plus tard, Amadeus redécolle et fait le point sur le télétravail.
70% de télétravail
Il a fallu recruter. Facile? Denis Lacroix répond franchement: "Le télétravail, chez Amadeus, ça existe depuis plus de dix ans. Nous avons signé un accord au printemps 2021 et 70% de nos salariés sont en télétravail trois jours par semaine. On teste le 100% sur 200 personnes et nos nouvelles embauches se font à 100% en télétravail. Pour recruter, c’est incontournable aujourd’hui. Après, à titre personnel, sur le long terme, je ne suis pas serein avec cette pratique. Quelle capacité pour ces personnes d’intégrer une culture d’entreprise? Comment s’attacher à Amadeus? Et puis notre cœur de métier, c’est l’innovation: des cerveaux qui s’entrechoquent dans une réunion Teams... ça ne fait pas trop de bruit." En termes de productivité, il n’est pas inquiet car les salariés travaillent, même chez eux. En revanche, il le redit, il est inquiet sur la culture d’entreprise, la notion de bien-être au travail quand on a peu ou plus de présence physique au bureau, et, donc sur la façon de "collaborer" pour les équipes.
Épluchures, morceaux de viande, de pain… Nos poubelles regorgent d’aliments. "Ils représentent 30% des déchets des particuliers, 12% de ceux générés par les professionnels, hors BTP", constate Davide Raffini, directeur d’exploitation des Alchimistes Côte d’Azur. Lancée en 2018, cette association tou
Avoir pris de plein fouet la crise énergétique incite naturellement les communes à se tourner vers des entreprises de conseil et de veille technologique. Objectif? Développer des Process d’économie d’énergie. Les illuminations de Noël ne font pas exception à la règle. Spécialiste de la question, s
Nice-Matin
RÉGION FRANCE CÔTE D'AZUR
Où en est l’opération Repic initiée sur nos côtes en 2019 pour sauver la posidonie?
ON Y REVIENT. Depuis 2019, selon une méthode qui leur est propre, ils récoltent et repiquent de la posidonie sur les fonds marins partiellement dénudés d’Antibes, de Golfe-Juan et de Beaulieu-sur-Mer. Trois ans que les scientifiques d’Andromède Océanologie donnent un coup de pouce à la nature. Avec quel objectif? Celui de permettre à la plante aquatique aux milles fonctions utiles, de reprendre possession de son espace naturel. Et d’ainsi pleinement jouer son rôle de poumon vert de la Méditerranée.
Gaëlle Belda
Publié le 02/11/2022 à 11:30, mis à jour le 02/11/2022 à 08:50
Zone en cours de restauration. Beaulieu-sur-Mer, 2022. Photo Laurent Ballesta, Andromède Océanologie
Qui sont ces huits plongeurs, aux combis floquées Andromède, qui sillonnent, chaque été depuis 2019, nos côtes? Qui semblent particulièrement s’intéresser à Golfe-Juan et, depuis l’an dernier, à Beaulieu-sur-Mer. Ils composent, en fait, une équipe montpelliéraine qui repique de la posidonie, cette herbe marine protégée et considérée comme le poumon de la Méditerranée.
Hommes grenouilles, peut-être donc. Ou jardiniers du fond des mers. Mais scientifiques, surtout: les plongeurs repiquent des fragments de la plante aquatique, arrachés, flottants et récupérés sur place - pas question de déposer des plants cultivés en d’autres lieux - et étudient leur capacité de développement et de recolonisation.
Ils travaillent donc à combler le vide causé par les ancres marines et autres passages répétés d’engins motorisés. Ils participent ainsi à un programme de recherche et développement autour de la posidonie, signé Andromède Océanologie.
Des premiers résultats "encourageants"
Nous les avions rencontrés à Antibes il y a deux ans. Depuis, leur expérimentation a évolué. Elle s’est étendue géographiquement et dans le temps. "Nous avons obtenu les autorisations et les conventions de financement pour oeuvrer jusqu’en 2024", explique Gwenaëlle Delaruelle, chargée de projet. Possiblement parce que les premiers résultats sont plutôt concluants…
En effet, trois ans après le lancement de l’opération "Repic", il est question de 82,5% de taux de survie pour les 14646 fragments transplantés sur une surface d’environ 340 m². Ce qui représente 275 heures passées au fond de l’eau.
"Nous n’aurons pas d'analyse fine des données que nous avons relevées cet été avant la fin de l’année. Mais j’ai eu le sentiment, visuellement, que les herbiers n’avaient pas bougé. C’est très encourageant", poursuit la scientifique.
Si posidonia vient de Poséidon, ce n’est pas pour rien. La plante aquatique - qui n’est pas une algue, attention - cumule les qualités. Cette plante à fleurs, qui se reproduit grâce aux fruits qu’elle produit, est une espèce endémique qui constitue une sorte de poumon vert, en Méditerranée.
L’herbier de posidonie stabilise les sols - luttant ainsi contre l’érosion des fonds marins -, modère la houle, constitue un habitat précieux pour pas mal d’animaux, fournit de l’oxygène - jusqu’à 14 litres par mètre carré et par jour -, est un puit de carbone, etc.
Andromède Océanographie recense plus de 25 fonctions essentielles au maintien de la qualité de l’écosystème sous-marin. C’est dire. Notons notamment qu’elle est un filtre naturel et, aussi, un indicateur de propreté puisqu’elle se développe bien dans une eau non polluée. On comprend mieux pourquoi elle est protégée.
Mais voilà, malgré les lois, la plante est gravement menacée. Les prairies diminuent à cause de la pollution, de l’activité humaine intense, de la pêche et des ancres. Un déclin estimé à 10% au cours des cent dernières années et à 34% pour les cinquante dernières (étude Tesleca et al. 2015)
"Rien qu’entre 2010 et 2018, nous avons observé la disparition de cent hectares de posidonie à Golfe-Juan et même si la zone est maintenant protégée, sans transplantation on ne va pas forcément pouvoir la recomposer et l’étoffer", détaille Gwenaëlle Delaruelle.
En damier, en cercles concentriques ou très serrés les uns aux autres, les fragments de posidonies sont transplantés de manière différente, selon le sol et la profondeur. L’experte spécifie: "À Beaulieu, nous intervenons à 18 mètres de profondeur." Ici, le mouillage de grandes unités, cause principale du saccage des prairies sous-marines, a été proscrit. Une dizaine d’hectares a régressé pendant la phase d’analyse (2010-2018). Elle continue: "Les conditions d’intervention ne sont pas du tout les mêmes qu’à Antibes, où l’on travaille entre un et quatre mètres de profondeur. Qui plus est, les dégâts causés sur la posidonie ne sont pas forcément identiques."
A Antibes ou Golfe-Juan, on observe des "tâches" vides qu’il faut combler en serrant les plants les uns aux autres. A Beaulieu, il y a de vastes parterres nus pour lesquels on va privilégier le damier, en espérant que la posidonie colonise rapidement les espaces vides, entre deux plantes.
"Nous utilisons des agrafes biodégradables, spécialement conçues pour le programme Repic. Et on plante de préférence dans de la matte morte - restes de rhizomes, racines des posidonies et sédiments -, qui constitue un excellent substrat." L’équipe peut planter environ 20 mètres carrés par jour.
Un chantier conséquent mais essentiel dont pourront se saisir des spécialistes une fois le dossier d'Andromède Océanologie bouclé. "Quand nos résultats seront scientifiquement robustes, nous nous mettrons en contact avec d’autres scientifiques encore pour aller encore plus loin dans notre réflexion. Mais ensuite, bien entendu, l'idée c’est que ce que nous allons produire soit utilisé et développé par d’autres."
La croissance de la posidonie reste lente. Impossible de tirer, d’ores et déjà des plans sur la comète, mais l’équipe est très positive.
Après cinq mois de travail, des dizaines d’auditions et "pas mal de certitudes bousculées", Éric Pauget présente ce vendredi au Palais-Bourbon son rapport parlementaire sur la lutte contre les feux de forêt. Un sujet d’une actualité brûlante, alors que 72.000 hectares sont partis en fumée cet été – six fois plus que la moyenne des dix dernières années.
Fin août, vous vous étonniez que la France ne dispose pas d’avions gros-porteurs pour lutter contre les incendies. Ce point ne figure finalement pas dans votre rapport?
En effet. Au fil de mes rencontres avec les responsables de la Sécurité civile, ma position a évolué. Ces avions, capables de transporter 20.000 litres contre 6.000 pour un canadair, ne correspondent pas à nos besoins. L’urgence, ce sont les hélicoptères bombardiers d’eau. Plus rapides à déployer, ils sont en première ligne pour intervenir vite et fort sur les départs de feu.
Vous citez l’exemple des Alpes-Maritimes…
Oui. Grâce à nos trois hélicoptères, vingt-quatre incendies ont été évités cet été. Mais tous les départements, malheureusement, ne sont pas aussi bien dotés que le nôtre. Nous avons l’habitude des feux de forêt; ce n’est pas le cas de la Bretagne ou du Jura.
Emmanuel Macron a annoncé, vendredi dernier, que le nombre de canadairs sera porté de douze à seize. C’est une bonne nouvelle?
Évidemment. Le problème, c’est que ce nombre ne sera atteint qu’à l’horizon 2027. Il nous reste quatre étés à tenir. De même, lorsque le chef de l’État promet l’acquisition de deux hélicoptères supplémentaires, c’est bien, mais pas suffisant. Il en faudrait le double pour être dans les clous.
Vous réclamez des moyens accrus pour les services départementaux d’incendie et de secours (Sdis). Le Président promet une enveloppe de 150 millions d’euros dès 2023…
Pour dégager des moyens supplémentaires, je suggère une méthode plus vertueuse: exonérer les Sdis de la TICPE, la taxe sur les carburants, comme c’est déjà le cas pour l’armée. Pour le Sdis 06, cela représenterait une économie de 600.000 euros par an! Je demande aussi la suppression du malus écologique qui devrait frapper, dès l’an prochain, les véhicules des sapeurs-pompiers. Il n’existe aujourd’hui aucun moyen d’intervention "écologique"; leur imposer cette taxe serait aberrant.
Vous proposez aussi de durcir les sanctions contre les pyromanes?
Le meilleur moyen de lutter contre les feux de forêt, c’est de les éviter. Savez-vous que 90% des incendies sont d’origine humaine, que 10% sont liés à des actes de malveillance? Les sanctions contre ceux qui mettent volontairement le feu ne sont pas assez dissuasives. J’ai déposé une proposition de loi pour renforcer les peines encourues. Un jet de mégot en forêt, aujourd’hui, c’est une amende de 4e classe (135 euros); il faudrait passer à une amende de 5e classe (1.500 euros). Je plaide pour que tout pyromane soit condamné à une peine de prison et pour que la récidive soit plus sévèrement réprimée.
Oubliés, entassés. Des centimes qui traînent? On en a tous. À la maison, dans la voiture, au fond d’un sac. Avec l’avènement du paiement sans contact, les petites pièces semblent plus que jamais encombrantes. Et pourtant, cela reste bel et bien de l’argent! En mode aventurier de la monnaie perdue, P
Nice-Matin
RÉGION FRANCE VAR
Laurence Thiébaut: “Il faut mettre à la disposition des gens les outils du changement“
Héros ordinaires. Qui sont les hommes et les femmes qui façonnent nos territoires? Parce qu'ils s'engagent par conviction ou dans leur travail, ils changent notre quotidien, le repensent et l'améliorent. Nous avons décidé de les rencontrer. Dans cet épisode, Laurence Thiébaut, militante écologique à Vence.
Flora Zanichelli
Publié le 23/10/2022 à 19:00, mis à jour le 24/10/2022 à 16:06
Laurence Thiébaut habite à Vence et met à disposition des citoyens, des outils pour s'engager écologiquement. Dylan Meiffret
Qui est-elle?
Figure locale de Vence, Laurence Thiébaut a une fibre militante qu’elle met volontiers au service de l’écologie. Cette chargée de mission à l’environnement à la mairie de Vence, qui essaime ses bonnes pratiques depuis plusieurs années maintenant, notamment au travers de son association Vie initiatives environnement, habite au pied du Baou.
Une maison tout en longueur entourée d’un potager en restanque, restaurée de ses propres mains. Et d’un poulailler. Cinq poules y caquètent joyeusement. Chez Laurence Thiébaut, l'écologie se vit au quotidien. On mange local, végétarien et on consomme zéro déchet. Une philosophie de vie pour cette Parisienne qui a grandi dans le 15ème arrondissement et qui vendait l’Huma, âgée de 10 ans, en Seine-et-Marne.
Son engagement militant? C’est à son père, communiste, ancien résistant, qu’elle le doit. Mais aussi à son métier d’ouvrière dans l’imprimerie du livre de poche. "J’ai occupé tous les postes de la chaîne", se remémore-t-elle. A cette époque, en entreprise, il y avait une véritable conscience de classe, remarque-t-elle. Tout ça, avant que l’entreprise ne se délocalise à Laval, en Mayenne, dans les Pays de la Loire.
Sa démission en poche, Laurence Thiébaut prend la direction du Sud-Est et s’installe dans l’arrière-pays niçois. "Avec mon mari, on voulait faire toute une série de petits boulots", explique-t-elle. Férue de lectures et de réflexions, cette fine observatrice du quotidien vit toujours à cent à l’heure. Avec deux questions en filigrane: "Qu’est-ce qui peut être moteur du changement? Et comment embarquer les gens?"
Le déclic
Dans les Alpes-Maritimes, et à Vence, où elle a élu domicile, les combats ne manquent pas. Le territoire et ses défis l’animent, qu’ils touchent l’environnement, le scolaire, le quotidien tout simplement. Les années 70 marquent un tournant.
"J’ai grandi avec la guerre au Vietnam, le combat des Lip, tout ça m’a profondément marquée", raconte-t-elle. A Vence, elle s’engage pour la création d’un lycée, auprès des parents d’élèves. "Les gens avaient peur que le quartier soit dévalué, mais il fallait une proximité, un lien avec l’éducation qui permette aux gens de rester dans la ville", note-t-elle.
Dans la foulée, le projet de l’A8 bis qui devait passer au pied de Vence fait l’effet d’une décharge électrique. "Que veut-on? Un territoire tourné vers la voiture? Je suivais les réunions d’opposition au projet, c’était très informel mais dynamique, ça réunissait les petites communes."
Et d’ajouter: "Quand on a la conscience aiguë d’un problème, la seule manière de survivre, c’est de s’engager." Elle qui se nourrit des émissions de Denis Cheissoux, spécialiste des questions d’environnement sur France Inter, affirme que cela lui a ouvert l’esprit. "On peut avoir une prise de conscience affective, sensible ou encore politique. Il faut arriver à ce que tout se conjugue pour passer à l’action."
L'action
Comme un fil rouge, une question s’impose: comment créer du lien autour des questions environnementales? On a peine à imaginer cette passionaria de l'écologie, boire du coca et aller au supermarché. Elle sourit. "Tout ça, c’était avant".
Désormais, on la croise avec ses contenants faire le tour des commerces de proximité pour des courses "zéro emballage".
Des petites annonces peuvent être épinglées pour échanger du matériel ou des services. "Une manière de créer du lien, ce qui me tient à coeur", commente-t-elle.
Mais pas seulement. Bacs à compost en ville, repair café, conférences sur l’environnement et les grandes questions de notre temps rythment le quotidien des Vençois. Faire venir des gens, pour discuter, échanger, se confronter et peut-être faire émerger une conscience écologique et citoyenne, c’est ce à quoi elle s’attache.
Actuellement chargée de mission environnement à la mairie de Vence, elle a fait mettre en place des navettes gratuites pour se rendre dans le centre-ville. Une action trois en un. "Avec ses navettes, on fait marcher les petits commerces, les gens se rencontrent et ils évitent d’utiliser leur voiture pour faire cinq kilomètres."
Agir sur les citoyens mais aussi sur les agents des services publics. "Les élus locaux sont un levier, explique-t-elle. Dans une mairie, il y a la force des habitudes. Pour la mise en place des composteurs, les agents ont eu huit jours de formation." Aider les gens à faire du lien entre toutes les problématiques, voilà ce qui l’anime. "Les gens sont conscients des problèmes mais ce qui bloque est idéologique, c’est l’image. Ils pensent qu’avoir de la valeur, c’est consommer."
"Je suis désemparé par le développement du photovoltaïque dans notre territoire, ça part dans tous les sens", c’est le cri d’alarme que lance Philippe Blanc, directeur de recherche au sein de l’école d’ingénieurs MINES-Paris PSL, basé à Sophia-Antipolis. Cet expert en énergie solaire s’inquiète: "
"Dans le moyen et haut pays, on assiste à un développement de nombreux projets de grandes tailles sur des espaces naturels agricoles ou forestiers sans concertation et sans consistance pour le territoire. Tandis que la dynamique de développement sur le littoral reste bien faible“, Philippe Blanc, expert en énergie solaire
Au Nord ouest du département, aux frontières du Var et des Alpes-de-Haute-Provence, un petit cercle concentrique autour de Valderoure est devenu l’épicentre de ce développement tout azimut. Et ça se voit. En longeant la route départementale en direction de cette commune, face au village d’Andon, la forêt a ainsi largement été grignotée par des panneaux photovoltaïques, transformant radicalement cette colline, située au cœur du Parc naturel régional des Préalpes d’Azur.
Installé sur des terrains privés à Andon, ce parc photovoltaïque affiche des mensurations XXL : 61 hectares de panneaux au sol (plus de 87 terrains de foot), auxquels s’ajoutent 30 hectares de débroussaillement. Une installation qui produit "environ 50 000 MWh par an et [peut] alimenter près de 30 000 foyers", peut-on lire sur l’arrêté préfectoral donnant feu vert au projet. Signé par le préfet le 29 octobre 2019, il donne aussi "dérogation à l’interdiction de destruction et de perturbation d’espèces animales protégées", actant le défrichement de la forêt.
Pour accueillir notamment l’électricité produite par ce parc, RTE et Enedis ont inauguré le 13 juillet 2022, un "poste source au service des énergies renouvelables" à Valderoure, un transformateur qui a pour but d’acheminer l’énergie sur tout le territoire. "Il permettra de raccorder, in fine, plus de 50 projets photovoltaïques", dixit le communiqué de presse de RTE et d’Enedis.
Une concentration qui inquiète
Et les panneaux fleurissent autour de cet équipement: il y a quelques jours, un parc d’une dizaine d’hectares a ainsi été inauguré par le Conseil départemental à Saint-Auban. Tandis que plusieurs projets sont en cours sur des espaces naturels des villages alentours : 20 hectares à Valderoure, 16 hectares à Séranon, une vingtaine à Peyroules…
"Autour du poste source, les porteurs de projets ne sont pas là par hasard. C’est une stratégie initiée par l’État. Les Alpes-Maritimes sont une péninsule énergétique qui ne produit qu’environ 11 % de l’énergie consommée. Les objectifs de production d’énergies renouvelables à l’échelle régionale pour atteindre le 0 carbone d’ici 2050 y sont donc importants", explique un entrepreneur du solaire, qui a travaillé sur plusieurs projets de centrales dans cette zone rurale.
C’est justement cette concentration qui interroge: "Monter des projets d’énergies renouvelables, pourquoi pas. Mais attention à ne pas transformer le haut pays en tout ce que le littoral ne veut pas", met en garde Sylvie Raffin Callot. Avec une quinzaine de citoyens, élus et spécialistes du solaire, elle vient de déposer les statuts de l’Association pour la préservation du cadre de vie des communes des parcs naturels régionaux des Pré-Alpes d’Azur et du Verdon.
Objectif: mieux comprendre les enjeux complexes du photovoltaïque, "sans être systématiquement contre", et se faire "l’interface entre les élus, les porteurs de projets et la population qui voit pousser ces panneaux sur son territoire et écarquille les yeux en se demandant ce qu’on est en train de faire aux paysages, sans oser nécessairement en parler", détaille-t-elle.
"Lors de l’enquête publique sur le projet de Seranon, seules 5 personnes ont laissé des contributions. Le dossier en consultation était très dense, technique. Il faut plus de vulgarisation, pourquoi pas des conférences", abondent Florence Dalmasso et Sarah Ghiglione, élues d’opposition de ce village.
Éleveur et brasseur bio à Valderoure, Stéphane Maillard est engagé depuis longtemps dans une démarche de sobriété énergétique. Chauffe eau solaire pour produire sa bière, panneaux en toiture financer sa consommation… Le paysan, locataire de son terrain détenu par le mouvement de préservation du foncier agricole Terre de liens, s’est équipé pour tendre vers l’autonomie. Mais il s’interroge sur la solidarité entre zones urbaine et rurale.
"On a assez de toitures en zones industrielles, urbaines et agricoles pour installer des panneaux là où il y a de la consommation. En ville, on éclaire des passages cloutés, des églises la nuit, il suffit de passer près de Cap 3000 le soir… On nous parle de led, d’énergies renouvelables, alors ça va? On se rue vers l’électricité comme on l’a fait avec le pétrole, en consommant trop", pointe Stéphane Maillard, pas opposé cependant à ce que la montagne prenne sa part. À condition que cela serve la collectivité et de vrais engagements écologiques.
En tant qu’adjoint au maire de Valderoure, il défend ainsi un projet de parc photovoltaïque de 20 hectares sur des terrains communaux. Une installation qui s’ajoute à celle de 5 hectares inaugurée dès 2012 par la municipalité dans l’une de ses clairières, au rendement équivalent à la consommation d’une commune de 1000 habitants.
"La société consomme de l’énergie donc il faut en produire mais pas n’importe comment. Le projet municipal, c’est que l’argent perçu grâce aux loyers [payés par les maîtres d’ouvrage] finance la rénovation du bâti vieillissant, de logements insalubres, le passage d’un système de chauffage au gaz vers le bois, avec une vraie stratégie de sobriété. Et à l’heure où l’État baisse ses dotations, comment faire?", questionne, pragmatique, Stéphane Maillard.
Une manne financière
À Valderoure, par exemple, la municipalité indique percevoir 50 000€ de loyer annuel pour son parc de 5 hectares, tandis que celui en projet devrait lui rapporter 175 000€ par an.
"Je fais énormément le distinguo lorsque le projet est sous la maîtrise d’une commune car il y a des instances de contrôle: un conseil municipal, des citoyens, du dialogue possible", rebondit Pierre Fabre, ex-agriculteur au Hameau de la Sagne qui fut l’un des pionniers, il y a 12 ans, à équiper sa ferme en panneaux et en tire aujourd’hui environ 700 € par mois, l’équivalent de sa retraite agricole.
"Au sein du conseil de développement du Parc naturel régional des Préalpes d’Azur [une association d’usagers indépendante], on veut créer un espace de concertation. Car il aurait été préférable qu’il y ait une réflexion globale plutôt que des projets lancés commune par commune. Le photovoltaïque doit être un bien commun", met-il en garde, très inquiet que des centrales d’ampleur puissent voir le jour sur des terrains privés au cœur du PNR, à l’instar de celui d’Andon.
"Carence énergétique"
"Le projet d'Andon est un coup parti qui a été lancé il y a plus de 15 ans lorsque le parc naturel n’existait pas encore", tient à préciser Eric Mèle, président du PNR des Préalpes d’Azur. Mais comment expliquer que les parcs au sol se multiplient ici quand la charte du parc précise que "les installations doivent être envisagées en priorité sur les bâtiments agricoles ou industriels existants, ou sur un ensemble de toitures", notamment "pour la préservation des terres agricoles [et] le respect des milieux naturels"?
"Il faut savoir évoluer. Les équipements en toiture sont plutôt destinés à de l’autoconsommation. Or, aujourd’hui, le département, vue sa carence énergétique, se doit d’ouvrir ses espaces au photovoltaïque et nous essayons d’intégrer tout cela au paysage", assume le dirigeant. Quitte à faire grincer quelques dents...
Menace sur la forêt et la biodiversité
Élu maire d’Aiglun il y a 2 ans, Anthony Salomone est aussi référent patrimoine au sein du PNR. En novembre 2021, inquiet de la prolifération des projets sur ce parc naturel et du démarchage dont il faisait l’objet de la part de fournisseurs d’énergie lui proposant des projets clés en main sur sa commune en échange de loyers juteux, lui a choisi de proposer en conseil municipal un arrêté d’interdiction des parcs photovoltaïques au sol de grande ampleur, voté à l’unanimité.
L'élu déplore que "les projets dérogent aux études environnementales en s’engageant à apporter des compensations. Mais à l’échelle de l’urgence environnementale qui est la nôtre, je ne pense pas que ce soit la bonne solution", s’alarme-t-il, confiant se sentir "esseulé en tant que maire" dans cette position.
Pour voir le jour, chaque projet de parc au sol doit faire l’objet d’une étude d’impact très détaillée de la part des sociétés qui en sont les maîtres d’ouvrage. Quand celles-ci révèlent des atteintes de grande ampleur à des espèces animales protégées ou à leur habitat naturel, la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL) saisit alors le Conseil national de protection de la nature, un collège de scientifiques indépendant nommé par le ministère de l’Environnement.
Biologiste, Michel Métais en fut le président de 2017 à 2022. On retrouve sa signature en bas des avis défavorables produits par ce conseil national pour les projets d’Andon ou encore de Saint-Auban, qui ont tous deux vu le jour sur dérogation du préfet des Alpes-Maritimes.
L'élu déplore que "les projets dérogent aux études environnementales en s’engageant à apporter des compensations. Mais à l’échelle de l’urgence environnementale qui est la nôtre, je ne pense pas que ce soit la bonne solution", s’alarme-t-il, confiant se sentir "esseulé en tant que maire" dans cette position.
Pour voir le jour, chaque projet de parc au sol doit faire l’objet d’une étude d’impact très détaillée de la part des sociétés qui en sont les maîtres d’ouvrage. Quand celles-ci révèlent des atteintes de grande ampleur à des espèces animales protégées ou à leur habitat naturel, la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL) saisit alors le Conseil national de protection de la nature, un collège de scientifiques indépendant nommé par le ministère de l’Environnement.
Biologiste, Michel Métais en fut le président de 2017 à 2022. On retrouve sa signature en bas des avis défavorables produits par ce conseil national pour les projets d’Andon ou encore de Saint-Auban, qui ont tous deux vu le jour sur dérogation du préfet des Alpes-Maritimes.
Dans ce contexte, plusieurs associatifs, scientifiques ou citoyens appellent à une vraie concertation à l’échelle des Alpes-Maritimes, à l’instar de Stéphane Amour, du GADESCA, un groupement de plusieurs associations engagées dans la défense de l’environnement à Menton, Contes ou encore Biot. "Les énergies renouvelables, c’est de l’écologie. Mais attention: si cela n’est pas fait de manière réfléchie, cela leur fera une mauvaise pub. Il ne faut pas tout le temps sacrifier la nature au profit des aménagements. Nous pensons qu’il faut rapprocher la production de la consommation, sur le littoral, et engager un vrai dialogue à l’échelle du département."
Multiplier les installations modestes
Membre de la Coopérative PEP2A, qui mène des projets photovoltaïques en toitures sur le territoire des Préalpes d’Azur en y associant les citoyens, René Perrier estime aussi qu’on pourrait accélérer en ville. "Les installations modestes sur toitures, si vous les multipliez par 1000, ne le seront plus du tout. Si on voulait être à la hauteur des enjeux vitaux pour notre société, il faudrait que dans la Plaine du Var une sorte de décret impose à tous les industriels de ne pas laisser un parking sans ombrière ni un toit sans panneaux. Pourquoi ne le fait-on pas?"
Une interrogation partagée par ces 3 Niçois croisés près de Saint-Auban en pleine pause pique-nique dans une journée cueillette de champignons: "On n’utilise pas assez nos toits en ville, on préfère plutôt détruire des hectares de forêts ici, c’est dommage!", lance l’un d’entre eux.
Le littoral à la traîne
Installer des panneaux photovoltaïques "sur toitures et ombrières de parking", c’est d’ailleurs la priorité affichée dans le "cadre régional" édité par la Direction régionale de l’environnement (Dreal).
"Le développement de l’énergie photovoltaïque en Paca [...] est amené à être accéléré dans les prochaines années. Les centrales photovoltaïques au sol, moins chères, pourraient sembler être la principale réponse à ces ambitions. Mais la consommation d’espace qui en résulterait (entre 1 et 2 ha par MW installé) ne saurait se faire au détriment de la préservation des espaces agricoles, naturels et forestiers, qui contribuent par ailleurs au stockage du carbone, à l’adaptation au changement climatique et au maintien de la biodiversité. [...] Pour ces raisons, le développement de l’énergie photovoltaïque doit être prioritairement axé sur les surfaces bâties ou anthropisées", peut-on lire noir sur blanc dans ce document.
Mais dans les faits, les sociétés du solaire se heurteraient à plus de difficultés en zone urbaine. "Friches, anciennes décharges, délaissés autoroutiers... En théorie, la liste des lieux propices pour faire du photovoltaïque est longue mais il y a la réalité du terrain: propriétaires qui gardent leur foncier pour un autre type d’urbanisation, terrains trop pollués, loi littoral, architectes des bâtiments de France restreignent énormément les projets. Et même si on les faisait tous, ce ne serait pas suffisant au regard des volumes de productions d’énergies renouvelables nécessaires pour assurer une transition", constate un entrepreneur du solaire.
"Aucune friche" apte au développement du solaire?
Contactée, la préfecture des Alpes-Maritimes indique que "le développement des projets [photovoltaïques] est particulièrement complexe dans les Alpes-Maritimes du fait notamment d’enjeux environnementaux prégnants, du relief du département mais aussi du coût d’accès au foncier", arguant qu'une étude de l'Agence pour la transition écologique et la Direction régionale de l'environnement souligne "qu’aucune friche n’était apte pour le développement d’un parc photovoltaïque".
"Il est important d’arriver à développer en parallèle des projets au sol et des projets sur toitures/ombrières qui pour ces derniers sont de plus en plus facilités, encouragés ou rendus obligatoires par la réglementation. Tout l’enjeu est d’arriver à identifier des secteurs de projets présentant un moindre impact environnemental, pour ce faire les collectivités territoriales ont toute leur place pour engager des études visant à planifier un développement des énergies renouvelables", abonde la préfecture.
Inextricable l’implantation du photovoltaïque sur le littoral? Des mairies, des entreprises font pourtant déjà preuve d’inventivité sur le sujet. À Mougins, depuis 2009, des panneaux s’invitent sur les toits d’un gymnase ou encore d’une école. À Valbonne, un projet de parc est en cours sur une ancienne décharge de 3 hectares pour produire une quantité d'électricité équivalente "à la consommation de 2 000 foyers", selon la municipalité.
Dans la Plaine du Var, l’immense toiture du stade Allianz riviera est doté d’une centrale de 7000 panneaux. Tandis que plusieurs supermarchés planchent sur des projets d’ombrières solaires pour leurs parkings. "Les zones urbanisées doivent être des terres d’expérimentation pour des projets futurs", lance Philippe Blanc, scientifique de l’école des MINES. Et si on passait (enfin) la seconde?
Richard Galy, le maire de Mougins (Alpes-Maritimes), présente l'institut du cancer à l'hôpital privé de sa commune. Un service supplémentaire pour les habitants et surtout un service plus rapide et simplifié.
Le parcours appelé "Tout en un jour" permet à un patient de passer par l'ensemble des services compétents en quelques heures. "La personne peut être dépistée et prise en charge dans la foulée pour les premiers diagnostics", explique Richard Galy, maire de Mougins et lui-même médecin. "C'est un gain de temps précieux, précise-t-il. Et c'est surtout 120 médecins sur le même lieu".
Nice propose déjà un institut du cancer mais avec ce lieu privé, la commune de Mougins, à l'ouest du département, espère rapprocher les soins du patient.
Un mardi matin dans les locaux de l’organisme de formation Isatis, spécialisé dans l’intégration des personnes souffrant de troubles psychiques à Nice. L’odeur du café imprègne la salle, au fond, un écran s’apprête à diffuser une vidéo. Douze participantes sont installées autour de trois tables.
Julie Barbe, 38 ans, les accueille. Cela fait deux ans que cette assistante sociale de profession dispense des formations de premiers secours en santé mentale.
"Dans le cadre de mon travail, j’ai affaire à des gens en détresse psychologique ou souffrant de troubles mentaux. Souvent, ils sont stigmatisés et ça ajoute à leur désarroi. La formation de premiers secours en santé mentale permet de déconstruire des préjugés."
Un premier pas pour prendre en charge les troubles mentaux.
Une prise en charge pas comme les autres
Né dans les années 2000 en Australie, ce programme a été inscrit parmi les 25 priorités du programme de santé publique adopté par le gouvernement le 26 mars 2018.
L’idée? Proposer à des citoyens de devenir secouristes en santé mentale, afin d’assister les personnes en difficulté. Une prise en charge qui présente certaines spécificités.
Un secouriste en santé mentale devra souvent intervenir à plusieurs reprises pour écouter, rassurer et accompagner la personne concernée vers le soin", écrit ainsi l’organisme Santé mentale France, qui coordonne le projet sur le territoire.
Une difficulté soulignée par les chercheurs et professionnels en santé mentale Jacques-Philippe Leyens et Nathalie Scaillet dans leur ouvrage phare "Sommes-nous tous des psychologues" : "Mieux sait-on ce qui se passe et comment fonctionnent les choses, mieux est-on à même de réagir".
Se forger une culture en santé mentale
Pendant deux jours, Julie Barbe propose, elle, la formation standard, réservée aux adultes.
Au programme, comprendre les troubles psychiques et les troubles anxieux, agir en cas de pensées et intentions suicidaires, distinguer une crise d’angoisse d’une attaque de panique. Une culture en santé mentale qui permet aux citoyens de se sensibiliser à des troubles souvent méconnus et stigmatisés.
"Les troubles psychiques? Ce sont de vrais problèmes de santé que les gens ne savent pas affronter. Chacun a sa sensibilité, ça dépend du parcours des personnes. Avec la formation PSSM, on est le premier maillon."
Apprendre à agir
Dans la salle d’Isatis, que des femmes. "Mais c’est la première fois que ça m’arrive", souligne Julie Barbe. Beaucoup ont fait la démarche, seules, de payer la formation au montant de 250 euros. Les motifs divergent.
"Je suis venue parce que je voulais apprendre les premiers gestes, explique Soizic, conseillère en insertion professionnelle. Un jour, j’ai assisté à une crise de panique et je ne savais pas du tout quoi faire."
Autour des tables, les participantes travaillent dans les Ressources Humaines, le milieu associatif. Certaines ont dû affronter la maladie de proches atteints de troubles psychiques.
Se glisser dans la peau de ceux qui souffrent en recréant des dialogues, commenter des témoignages de personnes atteintes de troubles, revenir sur les idées reçues, apprendre à amener le sujet sur la table, agir en cas de crise psychique, le problème est exploré sous toutes les coutures.
"Quand vous avez une vie normale, plein de subtilités vous échappent", poursuit Soizic.
Nice-Matin
RÉGION FRANCE VAR
Et si on se formait au brevet de premier secours en santé mentale?
Alors qu'un Français sur 5 est touché chaque année par un trouble psychique et que les syndromes dépressifs ont doublé après le 1er confinement chez les 15-24 ans si on misait sur la prévention? Il y a 3 ans, une formation aux premiers secours en santé mentale a été lancée en France, elle a été suivie par plus de 32.283 femmes et hommes. L'enjeu: comprendre les troubles pour assister les personnes en difficulté. On a participé à une session à Nice.
Flora Zanichelli
Publié le 13/10/2022 à 19:30, mis à jour le 13/10/2022 à 17:49
La formation permet de faire de la prévention en matière de souffrance psychique. Photo iStock
Un mardi matin dans les locaux de l’organisme de formation Isatis, spécialisé dans l’intégration des personnes souffrant de troubles psychiques à Nice. L’odeur du café imprègne la salle, au fond, un écran s’apprête à diffuser une vidéo.
Douze participantes sont installées autour de trois tables. Devant elles, des carnets déjà ouverts et un Manuel des premiers secours en santé mentale, distribué par Isatis.
Les gens en détresse psychologique sont souvent stigmatisés et ça ajoute à leur désarroi
Julie Barbe, 38 ans, les accueille. Cela fait deux ans que cette assistante sociale de profession dispense des formations de premiers secours en santé mentale.
"Dans le cadre de mon travail, j’ai affaire à des gens en détresse psychologique ou souffrant de troubles mentaux. Souvent, ils sont stigmatisés et ça ajoute à leur désarroi. La formation de premiers secours en santé mentale permet de déconstruire des préjugés."
Un premier pas pour prendre en charge les troubles mentaux.
La formation au Premiers secours en santé mental, qui a été suivie par plus de 32 000 personnes. Elle permet de faire de la prévention en matière de souffrance psychique. Cyril Dodergny.
Une prise en charge pas comme les autres
Né dans les années 2000 en Australie, ce programme a été inscrit parmi les 25 priorités du programme de santé publique adopté par le gouvernement le 26 mars 2018.
L’idée? Proposer à des citoyens de devenir secouristes en santé mentale, afin d’assister les personnes en difficulté. Une prise en charge qui présente certaines spécificités.
Mieux sait-on ce qui se passe et comment fonctionnent les choses, mieux est-on à même de réagir
"Un secouriste en santé mentale devra souvent intervenir à plusieurs reprises pour écouter, rassurer et accompagner la personne concernée vers le soin", écrit ainsi l’organisme Santé mentale France, qui coordonne le projet sur le territoire.
Une difficulté soulignée par les chercheurs et professionnels en santé mentale Jacques-Philippe Leyens et Nathalie Scaillet dans leur ouvrage phare "Sommes-nous tous des psychologues" : "Mieux sait-on ce qui se passe et comment fonctionnent les choses, mieux est-on à même de réagir".
Julie Barbe est formatrice au PSSM depuis 2020. Flora Zanichelli.
Se forger une culture en santé mentale
Pendant deux jours, Julie Barbe propose, elle, la formation standard, réservée aux adultes.
Au programme, comprendre les troubles psychiques et les troubles anxieux, agir en cas de pensées et intentions suicidaires, distinguer une crise d’angoisse d’une attaque de panique. Une culture en santé mentale qui permet aux citoyens de se sensibiliser à des troubles souvent méconnus et stigmatisés.
"Les troubles psychiques? Ce sont de vrais problèmes de santé que les gens ne savent pas affronter. Chacun a sa sensibilité, ça dépend du parcours des personnes. Avec la formation PSSM, on est le premier maillon."
Apprendre à agir
Dans la salle d’Isatis, que des femmes. "Mais c’est la première fois que ça m’arrive", souligne Julie Barbe. Beaucoup ont fait la démarche, seules, de payer la formation au montant de 250 euros. Les motifs divergent.
"Je suis venue parce que je voulais apprendre les premiers gestes, explique Soizic, conseillère en insertion professionnelle. Un jour, j’ai assisté à une crise de panique et je ne savais pas du tout quoi faire."
Autour des tables, les participantes travaillent dans les Ressources Humaines, le milieu associatif. Certaines ont dû affronter la maladie de proches atteints de troubles psychiques.
Se glisser dans la peau de ceux qui souffrent en recréant des dialogues, commenter des témoignages de personnes atteintes de troubles, revenir sur les idées reçues, apprendre à amener le sujet sur la table, agir en cas de crise psychique, le problème est exploré sous toutes les coutures.
"Quand vous avez une vie normale, plein de subtilités vous échappent", poursuit Soizic.
Pendant la formation, un manuel des Premiers secours en santé mentale est distribué. Flora Zanichelli.
Trouver les bons gestes et les bons mots
"Qu’est-ce qui te ferait du bien?", proposer son aide ou sa simple présence à une personne en crise, laisser place aux silences pour permettre à l’autre de se reprendre, l’orienter vers un professionnel, voilà quelques pistes abordées pendant le cours.
"Ce sont des pistes concrètes que nous explorons au cours des deux jours que durent la formation", poursuit Julie Barbe.
Offrir des pistes de réflexion, également, aux participants, afin de les orienter vers la méditation pleine conscience ou un professionnel adéquat.
Des spécificités que les publics peu avertis ne connaissent pas. Souvent.
Urgence d’agir auprès des jeunes
La formation a été déclinée pour un public jeune. "Un public qui présente ses propres spécificités, explique Mélanie Pasquer Miehe, responsable pédagogique et scientifique adaptation du module chez les jeunes.
La mozzarella se conserve bien au réfrigérateur : FAUX !
Que l’on préfère ce fromage à pâte filée au lait de vache (doux) ou à celui de bufflonne (plus prononcé), il est strictement déconseillé de le conserver au réfrigérateur.
"Pour profiter pleinement de sa saveur, il faut l’acheter fraîche en épicerie et la mettre dans un bol avec de l’eau, jusqu’au moment de la consommation, qui doit toujours avoir lieu dans les 24 heures suivant l’achat. Elle peut ainsi continuer à s’affiner", assure le chef.
Et si le mal est fait, la mozzarella – qui vient de mozzare, l’opération que le fromager effectue pour séparer les différents morceaux du mélange pendant la transformation – doit être sortie du frigo et plongée dans l’eau chaude (à 45°C degrés environ) une vingtaine de minutes avant la dégustation afin de se réchauffer à cœur.
C’est pasta et basta ! VRAI
"Les pâtes ne sont jamais, en aucun cas, un accompagnement de la viande ou du poisson. Et réciproquement, elles ne s’accompagnent jamais de légumes ou de salade."
Quand Giuseppe Arbia voit certains restaurateurs proposer des tagliatelles à côté de l’escalope milanaise, il crie au scandale. Il faut se pencher sur la structure des repas à l’italienne pour comprendre. Ils commencent traditionnellement par des antipasti puis se déroulent en deux plats : il primo et il secondo. Cette distinction est une des raisons du succès nutritionnel du régime méditerranéen, parce que le féculent servi en premier (des pâtes ou du riz) garantit de calmer son appétit tout de suite, et d’arriver aux protéines, et au gras, par gourmandise.
D’ailleurs, c’est pour cela que peu de féculents sont servis avec la viande ou le poisson : comme on en a déjà mangé avant, en accompagnement on choisira plutôt des légumes et d’autres choses vertes. Ce que l’on sait moins, c’est qu’il y a plein de secondi qui, pendant la cuisson, produisent des primi : une viande mijotée longtemps, donne ainsi une sauce avec laquelle on peut assaisonner des pâtes !
Il y a toujours de l’oignon dans la sauce tomate : FAUX
Alla gremolata, all’arrabiata… Là, oui, on émince un oignon avant d’attaquer la cuisson. Mais on ne versera aucune larme en épluchant le bulbe goûtu pour préparer la sauce amatriciana… « Pas d’oignon ! Même si on trouve beaucoup de recettes qui en contiennent », rouspète le chef.
Cette sauce doit son nom à Amatrice, une ville de la province de Rieti, en Italie. Les ingrédients ? Guanciale (joues ou bajoues du cochon salaisonnées), pecorino, vin et tomate. L’amatriciana est en fait une variante de la pasta alla gricia dans laquelle on ajoute de la tomate. La recette de la gricia a été inventée par des bergers, qui allaient aux pâturages avec du saindoux, des pâtes séchées, du guanciale, du poivre noir et du fromage pecorino romano. Rien de plus !
La mostarda est une moutarde : FAUX
Ce n’est malheureusement pas la mostarda italienne qui palliera la pénurie de moutarde de Dijon !
"Généralement consommée en période de fêtes de Noël, la mostarda est un condiment à base de fruits confits typique du nord de l’Italie… Il est piquant grâce à la présence de moutarde." Ce drôle de truc, sur le papier, marche très bien et est apprécié depuis des siècles !
Si la recette est peu ou prou celle des fruits confits que l’on connaît, la grande surprise vient à la fin du processus avec l’ajout de graines en poudre ou d’huile essentielle de moutarde venant donner un petit coup de fouet au produit. Ce condiment de luxe – surtout dans sa version de Cremona à base de fruits entiers comme les figues, abricots, cerises – se marie traditionnellement avec le bollito (une sorte de pot-au-feu), avec des fromages de brebis, du lard de Colonnata, etc.
La Genovese est en fait napolitaine : VRAI
Malgré son nom, la Genovese n’est pas un plat de Gênes, "il s’agit plutôt d’un des plats les plus traditionnels de l’antique cuisine napolitaine, toujours préparé selon un rituel ancestral. Son nom est dû aux marins génois qui étaient débarqués à Naples au long du XVIIIe siècle."
Il s’agit d’un ragù, c’est-à-dire une sauce dont la préparation est basée sur deux éléments : présence de viande et un procédé de cuisson très lent. On la mange sur des pâtes. Sur le plan symbolique, c’est le plat de la famille réunie.
Le tiramisu remonte le moral : VRAI
"Le mot tiramisu veut dire ‘’remonte moi le moral’’... Son histoire débute à Venise, au XIXe siècle", explique le chef.
Venise est alors une ville de marin et sur le Ponte Delle Tette (en français, « Pont des Tétons »), des prostituées exhibent leurs poitrines pour attirer les hommes vers les maisons closes. À l’intérieur, ces derniers se voient alors servir un dessert, l’ancêtre du tiramisu, qui se traduit littéralement par « remonte-moi le moral » en français.
En Italie ces lieux de « plaisir » sont fermés en 1958, mais le tiramisu, lui, perdure !
133% de l’objectif a été atteint en quelques jours et l’événement n’est pas terminé! Que propose Nolt? Paul Guinard et Olivier Guigonis, cofondateurs, ont imaginé une gamme de vêtements écoresponsables pour amateurs ou pros du running. Entièrement fabriqués en Europe (au nord du Portugal) avec des déchets plastiques provenant de la Méditerranée transformés en polyester recyclé, les T-shirts, shorts, vestes sont aussi confortables qu’éthiques. Paul Guinard, runner aguerri licencié au club d’athlétisme de Valbonne, est sensible à l’environnement. "On a commencé à vendre notre marque dans les clubs sportifs. Parce que ça avait du sens de cibler les sportifs licenciés, jeunes ou moins jeunes. Montrer que l’on peut avoir une véritable démarche écoresponsable sans se ruiner, avec des produits de qualité."
Un QR code pour recycler
C’est aussi cela la force de Nolt: l’accessibilité en termes de tarif. 30-35 euros pour un T-shirt et 20-25 euros pour un short. "Ce n’est pas en s’adressant à une élite que l’on va changer le monde. Bon, c’est un ambitieux mais c’est un peu l’idée." Donc les prix sont abordables et pour ça, pas de secret, "on baisse notre marge, de deux à trois fois par rapport à d’autres marques américaines par exemple. Ça nous convient." Avec une équipe aujourd’hui composée de six personnes, ils ont mis au point un QR code en place sur chaque pièce, qui permet, quand le vêtement est usé ou abîmé, d’être réparé ou recyclé. On scanne le QR code et on reçoit un bordereau de La Poste pour renvoyer gratuitement le vêtement à Nolt. "C’est ce qui nous manquait pour nous lancer vers le BtoC. Il fallait que nos produits soient recyclés ET recyclables." Nolt lance ainsi sa collection destinée aux particuliers, bientôt en vente sur le site. Prochaine étape une collection pour les cyclistes "qui se fera de toute façon, on en a trop envie!".
Un peu de sciure sur le tronc ou au niveau des branches, un écoulement de sève, des feuilles et des fruits grignotés, un jaunissement des feuilles... Le charançon noir du figuier aime la discrétion mais les dégâts qu’il inflige à l’arbre sur lequel il a jeté son dévolu finissent toujours par se voir. Malheureusement, à ce moment-là, il est déjà souvent trop tard. Qu’il pousse en plein champ avec des impératifs de production agricole ou à côté de la piscine pour accentuer le caractère provençal d’une villa, le figuier est peut-être condamné.
L’invasion du coléoptère donne des sueurs froides à la centaine d’arboriculteurs adhérents à la filière de l’AOP figue de Solliès.
Repéré en 2019
Depuis 2019, ils savent en effet qu’un monstre rôde. Le charançon se cache dans la cité des palmiers! Dans la vallée de Sauvebonne précisément. "C’est à 5 kilomètres tout au plus du cœur de bassin de production, frémit Cyril Kointz, responsable technique du syndicat de la figue de Solliès. Pour l’instant, on n’a pas vu de dégâts dans la vallée du Gapeau mais ça ne veut pas dire qu’il n’est pas déjà arrivé."
Le réseau d’alerte signale en effet des observations à La Crau, dans le quartier des Martins ainsi que de l’autre côté de la rade (La Seyne, Six-Fours et Sanary).
Selon les calculs de Cyril Kointz, quatre ans après la découverte du ravageur dans le Var, déjà au moins 10% des 130 hectares (et 30.000 figuiers) en production AOP sont voués à être arrachés.
Un drame d’autant plus cruel pour les agriculteurs, qu’ils ont l’impression que la menace passe sous les radars des politiques... comme des particuliers qui ont pourtant un rôle à jouer.
La Région, TPM ou la communauté de communes de la vallée du Gapeau ont bien débloqué quelques enveloppes, mais les crédits pour trouver une solution technique se font attendre. "On sait comment tuer le charançon, mais on n’a pas trouvé encore comment l’attirer", résume Cyril Kointz. Autour de lui, des producteurs s’agacent aussi des lenteurs administratives et de l’absence de réaction du ministère alors qu’outre le Var, le Lot-et-Garonne est aujourd’hui aussi en alerte. Ils aimeraient que les textes reconnaissent la calamité et ouvrent la porte à une compensation.
Mobiliser les particuliers
En attendant, le monde la figue tente de s’organiser pour y voir plus clair. "La Région nous finance à hauteur de 20.000 euros pour faire un état des lieux", annonce Daniel Bielmann, président de la Fredon Paca (1). Le réseau d’experts spécialisé dans la santé du végétal confie, en effet, être actuellement incapable de dessiner la carte précise de présence du coléoptère.
"C’est pour ça qu’il faut parler du problème, faire connaître la menace et convaincre les particuliers de nous laisser examiner leurs arbres. Il faut qu’ils comprennent que s’ils ne s’occupent pas du problème dans leur jardin, ils risquent d’une part de perdre leurs arbres, mais aussi de favoriser la multiplication des sites de reproduction et donc de finir par mettre en péril toute une filière".
"Un insecte que je ne connaissais pas"
"Au printemps 2019, ce qui m’a interpellé, c’est que j’avais des arbres qui étaient chétifs à la pousse alors que l’année d’avant, tout allait bien. Donc j’ai cherché et je me suis aperçu qu’il y avait un insecte que je ne connaissais pas."
Rémi Revest, agriculteur dans la vallée de Sauvebonne (Hyères) raconte sa découverte du charançon noir, ça ressemble à un début de film d’horreur... Un film qui finit mal puisque celui qui a le malheur d’avoir lancé l’alerte a déjà dû arracher 2,5 hectares de figuiers. "Et cet hiver, je vais faire le dessouchage des 2 hectares qui restent", soupire-t-il.
Une perte sèche pour l’exploitant, qui confie que la figue pesait 40% de son chiffre d’affaires. À cause de la bestiole, il doit additionner le coût de l’arrachage, la perte de production et la saignée dans le patrimoine lorsqu’il s’agit de raser des vergers plantés il y a des décennies et qui avaient encore de belles saisons à venir.
"Et n’y a aucune compensation financière. Il n’y a pas d’assurance, absolument rien puisque l’insecte n’est pas reconnu officiellement comme un danger. Je n’ai que les yeux pour pleurer", s’agace Rémi Revest. Pour tenir le coup, en urgence, il a opté pour une reconversion dans le maraîchage. "Mais avant, j’avais une trésorerie. Là, je n’ai plus rien".
- Fédération régionale de défense contre les organismes nuisibles.
Des conseils si vous voyez un figuier infesté de charançons noirs:
Si vous pensez avoir un figuier infesté de charançons noirs, vous devez le signaler et demander conseil en contactant la Fredon (04.94.35.22.84) ou la page facebook "Alerte charançon noire du figuier".
Pour repousser les invasions:
–Ne pas transporter de déchets contaminés pour éviter la dissémination de larves.
–Badigeonner de la chaux ou de l’argile sur les troncs et les branches des figuiers.
Pour chasser le coléoptère s’il est déjà présent:
–Supprimer les individus adultes et si l’infestation est peu importante: cureter les galeries où sont présentes les larves.
– Dessoucher la plante infestée pour éliminer le foyer si l’infestation est trop élevée. Puis envelopper les parties coupées dans une bâche noire à exposer au soleil afin de tuer les larves et les adultes.
– Les professionnels peuvent aussi tenter le piégeage à base de Beauvaria bassiana (champignon entomopathogène) ou utiliser les nématodes (ver rond) qui s’attaquent aux adultes et aux larves du charançon noir.
Qui est-il?
Nom: Aclees foveatus ou charançon noir du figuier, famille des coléoptères.
Origine: Asie.
Date de découverte en France: 2019 dans le Var mais compte tenu des dégâts, il était déjà là depuis plusieurs années, selon les experts. Sa présence était connue en Italie en 2015. Il est arrivé en Europe selon toute vraisemblance avec des importations de végétaux.
Taille: 2 centimètres.
Couleur: noir, avec des petits points sur les ailes.
Reproduction: la femelle dépose ses œufs entre l’écorce et l’aubier ou dans les plaies de taille. Les larves, blanc crème avec la tête noire, mesurent rapidement 2cm. Entre la ponte et l’âge adulte, il ne s’écoule que 16 semaines.
Dégâts provoqués: L’insecte creuse des galeries pour consommer l’aubier, affaiblissant l’arbre. Il dévore aussi les feuilles et les figues.
On se demanderait presque pourquoi cela n’a pas été fait avant?! À en croire David Lisnard, l’agglo Cannes Pays de Lérins était prête à le faire "dès 2018. Il suffisait de faire des branchements et on pouvait récupérer l’eau de la station d’Aquaviva pour plusieurs usages."
Article France bleu
https://www.francebleu.fr/infos/environnement/des-eaux-usees-traitees-pour-arroser-le-golf-de-cannes-mandelieu-une-premiere-1664987437#xtor=RSS-106