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1# Protéger l’environnement de l’arbre
"Il faut prendre soin de l’environnement de l’arbre car c’est un être vivant qui va s’adapter continuellement, toute la vie, à son milieu, à savoir le vent, la pluviométrie, la qualité du sol…
Quand on a un arbre, dans un premier temps, il ne faut pas faire de travaux à proximité, dans son environnement, car cela peut le fragiliser.
Par exemple, en ajoutant de la terre autour, on ne s’en rend pas compte, mais on enterre davantage les racines et on entraîne une surélévation du sol ce qui, par conséquent, en cas de pluie, entraîne une moins bonne pénétration de l’eau vers les racines et fragilise l’arbre.
Par la suite, l’arbre risque de vivre sur ses réserves et petit à petit, de dépérir.
C’est un cercle vicieux qui se met en place: en devenant plus fragile, l’arbre va attirer des insectes. On a vu ce phénomène avec les scolytes, un insecte dont la larve va creuser des galeries sous l’écorce et couper les vaisseaux conducteurs. L’arbre ne pourra plus absorber d’eau et donc se dessèche."
2# Eviter d’occasionner des plaies sur l’arbre
Egalement, il faut éviter d’occasionner des plaies sur le tronc. En occasionnant un choc, on enlève les couches protectrices qui peuvent favoriser l’installation de champignons.
On voit souvent des propriétaires qui réalisent des tailles très sévères, c’est-à-dire, sur de gros diamètres, sur des surfaces importantes. Cela entame les réserves de l’arbre. Car il faut bien comprendre que l’arbre met des réserves partout dans ses branches, son tronc… Si on en coupe une grande partie, cela entraîne un déstockage de ses réserves.
Des tailles sévères risquent également de favoriser l’installation de champignons.
Normalement, il faut comprendre que l’arbre gère très bien son développement tout seul. L’idée est donc d’intervenir plutôt sur de petits diamètres de branche si on souhaite le tailler. Bien entendu, s’il y a eu des dégradations importantes et que cela peut mettre en péril notamment les personnes qui habitent à proximité, alors il faut agir.
3# Créer un environnement favorable à son développement
Bien choisir où l'on va planter son arbre, c’est important. Si on le plante trop près de sa maison, par exemple, et qu’avec la croissance les branches viennent frotter les murs, cela risque d’occasionner une gêne.
Quelle envergure mon arbre fera-t-il? Quelle hauteur va-t-il avoir à l’âge adulte? Ce sont des questions qu’il faut se poser au moment de planter.
Pour ce qui est de l’entretien quotidien, on peut aussi faire des choses simples pour, par exemple, conserver l’humidité à son pied, on peut entourer le tronc de mulch, une sorte de "paillage".
4# Surveiller la santé de ses arbres
Pour voir si son arbre est en bonne santé, il faut le regarder régulièrement.
Un feuillage qui change de couleur ou se flétrit, un soulèvement du sol autour de l’arbre, la présence de fissures sont autant de petits changements qui doivent alerter.
Des cavités, par exemple, peuvent être le signe de la présence de champignons.
Parfois, certains changements sont le signe de l’adaptation de l’arbre à son environnement. Mais d’autres fois, ils peuvent révéler un problème plus important et seul un œil averti saura poser le bon diagnostic.
5# Réaliser un état des lieux
Si on a un arbre avec un feuillage qui se dessèche, par exemple, il faut en trouver la cause.
Récemment, nous avons eu le cas d’un pin qui était complètement desséché. Après un diagnostic, nous nous sommes rendus compte qu’il avait concentré tout son système racinaire vers un point où s’était tenue, pendant très longtemps, une fuite d’eau. En faisant réparer cette fuite, les propriétaires ont coupé l’arbre, sans le vouloir, de sa principale source d’eau.
Si une personne achète un terrain avec beaucoup d’arbres, il vaut mieux faire un état des lieux pour être sûr qu’il n’y a pas de soucis.
Il faut en effet savoir que le propriétaire ou le gestionnaire sont responsables de leurs arbres et des dégâts qu’ils pourraient occasionner."
Contact
Arbre Conseil(r) est une prestation de l’ONF Vegetis, filiale de l’ONF, qui propose un accompagnement pour évaluer la santé des arbres et accompagner leurs propriétaires ou gestionnaires.
Pour en savoir plus, vous pouvez consulter leur site ici.
L’un est sapeur-pompier, l’autre cardiologue. Le cœur de leur métier, c’est sauver des vies. Et tous deux militent sans relâche et depuis des années pour combattre une réalité dramatique: chaque année, des milliers de personnes victimes d’un arrêt cardiaque meurent, faute de gestes ou d’actions adaptées.
"Parmi les 15.000 à 20.000 décès pour ce motif dénombrés chaque année en France, beaucoup sont imputables à l’absence d’intervention ou à des actions inappropriées de la part des premiers témoins", martèle le commandant Philippe Cecconi, infirmier anesthésiste sapeur-pompier.
"Moins de 4% des Français victimes d’un arrêt cardiaque sont aujourd’hui ‘‘ressuscités’’, contre 35 à 45% dans d’autres pays, en grande partie grâce à l’intervention efficace de témoins", complète le Dr Claude Mariottini, cardiologue à l’Institut Arnault-Tzank de Saint-Laurent-du-Var et président de l’association 20.000 vies.
Une fois encore, ils appellent les citoyens à se mobiliser en s’inscrivant sur l’une ou l’autre des applications capables de sauver des vies, à commencer par Staying Alive.
Pourquoi est-ce aussi essentiel de s’inscrire sur ce type d’appli?
Grâce à l’application, on a accès à une carte des défibrillateurs les plus proches, mais on permet aussi aux services d’urgence de déclencher les sauveteurs de proximité, "les bons samaritains" en cas d’arrêts cardiaques. Or, dans les faits, il n’y a pas assez de personnes qui s’inscrivent sur les applications qui permettent de sauver des vies ou passent à l’acte.
Pourtant, le délai d’intervention est crucial dans ces situations
Absolument. Les services de secours arrivent sur les lieux en moyenne 7 minutes plus tard, mais il est fréquent, notamment lorsque l’accident s’est produit dans un lieu très éloigné, que ce delta temps soit beaucoup plus important.
Il est alors trop tard?
Généralement, on dit qu’au-delà de 4 à 5 minutes d’arrêt du cœur, si on ne fait rien, les lésions cérébrales sont irréversibles; on a donc un délai très court pour réaliser les premiers gestes et/ou poser un défibrillateur. Et il faut savoir que, statistiquement, dans 70% des cas de mort subite, il y a un ou des témoins.
Un témoin doit-il s’empêcher d’intervenir si le délai de 5 minutes est dépassé?
Non, dans la mesure où il peut se produire des faits étonnants; il arrive ainsi que des personnes, dont le cœur a été à l’arrêt pendant un temps assez long, reviennent très vite à la vie quand on les masse. À l’opposé, malheureusement, certaines, même massées précocement, ont des séquelles au niveau cérébral.
Vous vous êtes beaucoup mobilisés pour augmenter le parc de défibrillateurs. Quelle est la situation aujourd’hui?
Il y a de plus en plus de défibrillateurs dans les lieux publics. La nouvelle urgence, c’est qu’il y en ait davantage à proximité des domiciles, en particulier dans toutes les copropriétés.
Pourquoi est-ce si important?
La majorité des morts subites se produisent au domicile. Si dans la cage d’escalier, à côté de l’extincteur, se trouve un défibrillateur, un proche, un voisin, peut intervenir en moins de 5 minutes.
Un message en conclusion?
Il n’y a pas assez de passages à l’acte des témoins, pas assez de personnes formées et inscrites sur les plateformes de citoyens sauveteurs; il faut qu’on incite le public à le faire, pour que lorsque les secours déclenchent un appel à agir, ils aient du répondant. Aujourd’hui, quand les sapeurs-pompiers déclenchent ce type d’appel, au mieux, obtiennent-ils une, deux ou trois réponses.
Et il faut rappeler ces chiffres terribles; en cas de gestes inadaptés, de non-recours à un défibrillateur dans les premières minutes, le taux de survie est de 3%. Avec pour ces 3%, un risque majeur de séquelles neurologiques très graves. Par contre, si on fait ce qu’il faut, ce taux de survie grimpe à 30, 40% voire au-delà. C’est énorme. En France, l’hôpital, les pompiers viennent à votre chevet vous soigner. Mais à condition qu’ils y aient des personnes à proximité. Sinon, on ne sert à rien.
Pour devenir Bon Samaritain, vous devez simplement télécharger l’application Staying Alive, disponible sur Google Play (Android) et l’App Store (iOS), et vous inscrire.
ChatGPT est un robot en ligne capable de rédiger dissertations, exposés, ou même mémoires. Apparemment, il réussirait mieux que certains étudiants.
Et si c’était vrai? Pour le savoir, j’ai testé ses services.
Étape 1: se connecter sur le site
Je me connecte sur le site assez facilement, il suffit de cliquer sur le lien https://chat.openai.com puis de créer son compte 100% gratuitement. J’indique mon adresse mail qui est ensuite vérifiée en quelques secondes puis mon numéro de téléphone. J’ai trouvé ça étrange de devoir communiquer mes données personnelles.. L'adresse mail à la rigueur… mais mon numéro de téléphone pourquoi faire?
Pour en savoir plus, je jette un œil à la politique de confidentialité et de respect à la vie privée renseignée sur le site. Le groupe OpenAI fait savoir clairement dans sa charte personnelle ses intentions: "Si vous communiquez avec nous, nous pouvons recueillir votre nom, vos coordonnées et le contenu des messages que vous envoyez." En matière de confidentialité, on repassera.
Mais pour pouvoir utiliser le robot, je n’ai pas d’autre choix que de communiquer mes données personnelles. Ça y est! J’ai accès au lien qui me dirige vers une page de discussion.
Je soumets au robot mon sujet d'économie
Je commence par lire les informations renseignées sur la page d’accueil, pour pouvoir utiliser ChatGPT au mieux.
Une première partie liste des exemples de questions qu’on pourrait poser au robot. Des plus simples aux plus complexes: "Donne des idées créatives pour un anniversaire d’un enfant de 10 ans"; ou sujet plus sérieux: "Explique ce qu’est l’informatique quantique avec des termes simples."
Cette page d'accueil détaille aussi ses compétences: ChatGPT peut, par exemple, "se souvenir de ce que l'utilisateur a dit précédemment dans la conversation", "décliner des demandes inappropriées", etc.
Néanmoins, il a également ses limites. Des "informations incorrectes ou incomplètes" peuvent être générées occasionnellement.
Je me lance. Je donne mes consignes précises: mon sujet et mon volume de texte.
Dans la barre de discussion, je tape: "Écris une dissertation de terminale de deux pages et répond à la question: Quelle est la place de l'Union européenne dans l'économie globale?"
Puis j'attends.
Devoir rendu en… moins de 2 minutes
Le texte s'affiche sur mon écran. Je me plonge dans la rédaction concoctée par le robot. Attentive, je suis à l'affût de fautes d’orthographe, ou d’erreurs de syntaxe. La rapidité à laquelle le chatbot rédige cette dissertation est époustouflante. En un rien de temps, il articule les paragraphes de façon cohérente et pertinente. Et hop! En moins de deux minutes chrono, mon devoir d’économie est prêt.
Déjà, l’entrée en matière me semble être prometteuse: "L’Union européenne (UE) joue un rôle majeur dans l'économie mondiale, grâce à son marché unique et à sa large base économique. En effet, l'UE est l'une des économies les plus développées au monde, et elle est considérée comme l'une des plus grandes puissances économiques. Tout d’abord, l’UE dispose d’un marché unique qui permet aux entreprises de la zone due vendre librement leurs produits dans l’ensemble de l’Union."
C’est généralement ce qu’on demande en terminale pour une introduction: une accroche qui plonge dans le vif du sujet et une définition des mots clés.
Pour les nuls en économie, utiliser cette IA apparaît comme une aubaine. Mais je sollicite tout de même l’avis d’un professionnel, un professeur niçois d’économie, pour évaluer la dissertation.
Verdict d'un professeur d'économie
Son évaluation est plutôt positive. Pour lui, "hormis une erreur factuelle (Les entreprises de l’UE peuvent accéder à un marché de 447 millions de consommateurs, sans être confrontées à des barrières commerciales depuis la sortie du Royaume-Uni. Alors que ChatGPT a écrit: "plus de 500 millions de consommateurs") , je n'ai pas relevé d'erreurs manifestes."
ChatGPT serait-il donc imprécis?
Pas vraiment, c'est simplement parce que la base de données qui alimente ChatGPT n'est pas réactualisée depuis fin 2021. Une information à prendre en compte quand on fait travailler cette IA.
Dans son évaluation du devoir d'économie signé ChatGPT, le professeur poursuit: "Sur le fond, cet article ressemble plus à une "communication" qui aurait pu être proposée par les services de l'Union Européenne qu'à une analyse scientifique rigoureuse et "neutre". Mais, une fois de plus, il n'y a pas d'erreurs juridiques ou économiques."
Cette expérience a clairement montré la puissance et l’efficacité de ce robot numérique. Ce qui fait sa force, c'est le fait d'évoluer à chaque seconde en apprenant sans cesse de ses erreurs, et grâce aux questions des utilisateurs. Ainsi, elle sera toujours plus performante. Espérons tout de même, ne pas créer une nouvelle Tay. Cette intelligence artificielle créée par Microsoft avait été nourrie en 2016 par les propos racistes et haineux des internautes et par conséquent mise urgemment hors ligne. Tout dépend en réalité de la façon dont on l'utilise.
Un appauvrissement des connaissances
Pour ma part, en utilisant ChatGPT, je n'ai pas approfondi mes connaissances sur l'Union Européenne, puisque je n'ai effectué aucune recherche. Et je n'ai pas fait travailler mes méninges.
En revanche, je pense que si on l'utilise intelligemment en exerçant son esprit critique, en prenant soin de vérifier les données, de restructurer le texte, ça permet rester actif dans le processus d'apprentissage, et de livrer une dissertation plus personnelle.
A vos risques et périls
Face au nouvel outil de plus en plus utilisé par leurs élèves, les professeurs se font plus vigilants. Ainsi, par exemple à l'université de Lyon, un enseignant a constaté que plusieurs copies avait les mêmes erreurs (même syntaxe et mêmes arguments). Interrogés, les élèves ont avoué avoir utilisé ChatGPT pour rédiger leur devoir.
S'il n'a pas sanctionné les élèves, qu'en sera-t-il avec la montée en puissance de l'utilisation de ce robot par les étudiants ? Alors, si vous utilisez ChatGPT soyez conscients des risques.
On entend souvent parler les "anciens" de neiges profondes, de froid glacial ou de tempête dévastatrice... Et en ce qui concerne le mois de février 1956, ils sont nombreux à se remémorer cet hiver-là... "On n’a jamais vu ça! ", ou "il n’y a plus de saisons!", pouvait-on entendre alors. En effet, l’année 1956 a marqué les mémoires et, dans une certaine mesure, les paysages. Un épisode de froid exceptionnel s’est abattu sur la Provence durant tout le mois de février.
Vagues de froid soudaines
Durant cet hiver mémorable, on enregistre les températures les plus basses du siècle. Début février, et après un mois de janvier plutôt doux, un froid sibérien s’étend sur la France. Le Sud-Est change de physionomie. Ce sont trois vagues de froid successives qui ont touché la région, accompagnées d’abondantes chutes de neige et d’un vent violent et glacial. La première vague est arrivée le 2 février, avec un mistral qui souffle à 180km/h. La deuxième vague est arrivée dans la nuit du 9 au 10 janvier, accompagnée, elle aussi, de vents violents. La troisième vague touche la région le 19 février, après quelques jours de léger redoux. Avec elle, tombe encore une épaisse couche de neige.
Le 24 février, plusieurs centaines de localités sont encore isolées, notamment Draguignan, la préfecture du Var, et la presqu’île de Saint-Tropez, dont les villages sont ravitaillés par hélicoptères. Les rivières charrient des glaçons, les ports, dont ceux de Saint-Raphaël et Saint-Tropez, sont couverts de glace, tout comme l’étang de Fontmerle à Mougins. Phénomène unique, la mer, plus chaude que l’atmosphère ambiante, se met à "fumer". Tout prend un aspect irréel et la vie paraît tourner au ralenti. Au total dans la région, on comptabilisa vingt-cinq à vingt-huit jours de gel au cours de ce mois exceptionnel. La neige n’est pas en reste, avec de fréquentes chutes de plus de dix centimètres.
De graves conséquences
Dès le 9 février, voies ferrées et routes sont coupées, y compris la RN7. Des milliers de véhicules automobiles se retrouvent bloqués, sans compter les accidents et les toits effondrés. Les conséquences sur l’économie sont énormes.
Les cultures sont anéanties. Qu’il s’agisse de l’horticulture, la viticulture ou l’oléiculture dont vit alors la Provence. Les serres n’ont pas résisté au poids de la neige. Les maraîchers ont tout perdu. Même sur la côte, les mimosas et arbres fruitiers n’ont pas supporté les températures polaires. Des oliviers centenaires succombent, fendus par le gel. "Le bois hurlait", se rappellent les anciens. "De mémoire d’homme, on a rarement vu les oliviers geler en régions méditerranéennes. Pourtant, autour de nous, on entendait la plainte des oliviers qui agonisaient. En novembre et en décembre, il avait fait très doux. On était en manches de chemise dans les champs. Et puis c’est arrivé d’un coup, le 2 février. Le matin même, je me rappelle, on était encore bras nus. Mais dans l’après-midi, le froid est arrivé brusquement... La température a chuté très vite. Durant la nuit, il a fait jusqu’à moins 20°... Le plus surprenant, c’est que nous entendions les oliviers qui éclataient dehors. Ils étaient gorgés de sève à cause de l’hiver très doux qu’on avait eu jusque-là... C’était extraordinaire. On était dans la maison et les oliviers mourraient dehors, dans de grands craquements, comme ça, dans la nuit... Dans les jours qui ont suivi, il a fallu tous les couper... La plupart avaient plusieurs centaines d’années..."
L’arbre supporte habituellement un froid sec et de courte durée, mais pas celui, humide et de longue durée, de ce mois de février. La plupart des oliviers – aux alentours de cinq millions dans la région – devront être coupés. Beaucoup seront abandonnés.
Ce froid de 1956 accélère le déclin de l’oléiculture, commencée un siècle plus tôt, et l’abandon des terrasses sur lesquelles se trouvaient souvent les oliviers. Le ministère de l’Agriculture va offrir des primes à l’arrachage des oliviers dont quatre millions ont été détruits.
En contrepartie, on va planter de la vigne, dont le rendement est plus rapide. On faisait déjà du vin en Provence, bien sûr, mais essentiellement pour la consommation familiale. Dès lors, une nouvelle économie se développe.
Les paysages se métamorphosent et un autre système économique et social se dessine.
Dans les Alpes-Maritimes, c’est le mimosa, importante source économique, qui a souffert. Partout où les espèces se multipliaient, la totalité des feuillages a été roussie et les écorces ont éclaté. Les citronniers ont également été très atteints, même si dans la région de Menton, certains semblent avoir échappé aux effets de la gelée. Pour les mandariniers et les orangers de Nice et Cannes, les dégâts ont été plus sérieux et de nombreux arbres sont morts. De fait, pour certains producteurs, la perte a été lourde. De Menton au cap Ferrat, les jardins d’agréments des villas touristiques ont également été dévastés. À Antibes, les roses et les œillets ont également gelé, plongeant les producteurs dans le désespoir.
Le tableau s’assombrit lorsque quelques jours après la vague de froid, apparurent dans leur triste évidence les transformations imposées à certains aspects les plus séduisants et fructueux des paysages méditerranéens.
Entraide et système D
Face à cette situation dramatique, les moyens mis en œuvre paraissent dérisoires. Mais heureusement, l’entraide fonctionne. Tout comme la débrouille. Dans le Var, quelques chasse-neige et une dizaine de bulldozers, tentent de dégager les routes, mais les Ponts et Chaussées ne peuvent répondre à la demande, malgré la mobilisation de quelque sept-cents personnes. Grimaud, coupé du monde, est ravitaillé par des sauveteurs à skis et à dos d’âne. Tandis qu’à Saint-Tropez, isolé par un mètre de neige, et où les mouettes gèlent en vol, ce seront des hélicoptères. À Saint-Martin de Pallières, le village se rassemble pour dégager la neige sur les routes. Pour se nourrir, on vide les placards de leurs réserves, abondantes à cette époque à la campagne. On broie châtaignes et pois chiches pour faire du pain. Les glands torréfiés remplacent le café. Pour se chauffer quand le charbon vient à manquer, on brûle les meubles. Le dégel ne commencera que le 26 février. Il faudra plusieurs semaines pour réparer les dégâts. Certains se révéleront plus tard, ainsi la destruction des pins maritimes dans les Maures et l’Estérel, tués par une cochenille dont le prédateur naturel – une coccinelle – n’avait pas résisté au froid. Ainsi, février 1956 est devenu le mois le plus froid du XXe siècle. Pourtant, on a survécu... Et on notera, neuf mois plus tard, une nette augmentation des naissances.
Source: Observations générales sur la gelée de février 1956 dans les départements du Var et des Alpes-Maritimes par Alfred Dugelay (Hal - archives ouvertes).
Une modification du paysage méditerranéen
Malgré son climat réputé privilégié, la région n’a pas échappé aux funestes effets de la vague de froid de février 1956. Les abaissements sensibles de température ont largement porté atteinte à sa parure végétale. La flore indigène se caractérise par la prépondérance d’espèces à feuilles persistantes verdoyantes qui confèrent au paysage une douceur de printemps permanente. Or, par endroits et dès les premières atteintes du froid, le roussissement des feuillages, bientôt suivi de leur chute, a modifié cet aspect.
Couverts de neige, palmiers, mimosas alors en fleurs, orangers, citronniers chargés de fruits, offrirent le spectacle d’un rare et éphémère contraste de couleurs. Mais les conséquences du froid se mesurèrent lorsque, peu de jours après, il n’en restait qu’une vision affligeante de feuilles, fleurs ou fruits, gelés et roussis pendants des branches. De plus, les chutes de neige persistantes ont ajouté leurs effets à ceux de la gelée, les amplifiant parfois.
À des degrés variables, eucalyptus, faux poivriers, lauriers roses et tant d’autres espèces arborescentes qui y avaient acquis droit de cité, subirent aussi des dégâts.
Au final, sur les deux départements, on peut dire que les températures qui ont atteint une côte exceptionnelle pendant le mois de février 1956, ont modifié à jamais la physionomie du paysage méditerranéen.
Quel est l’impact environnemental et social du gel douche que vous utilisez? De votre crème de jour? Ou de vos compléments alimentaires? Continueriez-vous à les acheter s’ils étaient nocifs pour la biodiversité? Si leur bilan carbone était catastrophique?
Autant de questions que se sont posés les Laboratoires pharmaceutiques et dermocosmétiques Pierre Fabre [propriétaires des marques Avène, Aderma, Klorane, Naturactive…, ndrl] et qui ont décidé de développer en interne un outil, le Green Impact Index, mesurant l’impact socio-environnemental de leurs produits. Semblable au Nutriscore pour les produits alimentaires, il comporte vingt critères – quatorze environnementaux et six sociétaux – qui analysent aussi bien la formule du produit, sa fabrication que son emballage, sa distribution et fin de vie… La génération 1 du Green Impact Index a été lancée en juin 2021 et s’applique à plus de 2.700 produits commercialisés en France et à l’international.
Consortium
Pour aller plus loin, vingt-cinq acteurs représentant plus de mille entreprises, plusieurs bureaux d’études et une structure académique se sont réunis au sein d’un consortium. Au nombre desquels le laboratoire de Carros Arkopharma spécialisé dans la phytothérapie, les médicaments naturels et les compléments alimentaires.
"Nous avons toujours été dans le végétal et la naturalité et avons été l’un des premiers à faire du bio, explique Aurélie Guyoux, directrice R&D chez Arkopharma qui pilote le projet. Mais pour nous qui proposons différentes variétés de produits (compléments alimentaires, cosmétiques, dispositifs médicaux, médicaments…) répondant à différentes réglementations, il nous fallait regrouper la manière dont on évalue nos impacts environnementaux et sociaux.On a donc décidé d’être proactifs en participant à ce collectif."
Pas évident pourtant quand on est des industriels et concurrents de s’unir pour développer une méthodologie commune. La directrice R&D n’y voit pas de problème. Au contraire. "L’aberration est d’y aller seul; dans le grand secteur de la santé familiale et du bien-être au sens large, on a les mêmes problématiques et valeurs. Au sein du collectif, nous sommes tous complémentaires et représentons toute la chaîne.Arkopharma apporte par exemple son expertise en compléments alimentaires, les autres dans les cosmétiques ou les parfums. On a également réussi à embarquer avec nous des fabricants de matières premières, des sociétés de test."
Éveiller les consciences
Le plus de ce Green Impact Index Consortium ? Cette collaboration se fait sous l’égide de l’Afnor Normalisation et dès la fin de ce 2e trimestre, l’Index revu et amélioré sera mis gratuitement à la disposition de toute entreprise – de la TPEau grand groupe international – soucieuse de mesurer, améliorer et afficher l’impact environnemental et social de ses produits.
Ce scoring, à terme, aidera à améliorer le produit final et diminuera notre empreinte globale. "Notre utopie est que 100% des industriels dans le monde prennent conscience de leurs impacts environnementaux et aient un plan d’amélioration continue", reprend Aurélie Guyoux. Et d’éveiller les consciences des consommateurs pour qu’ils achètent en toute transparence. Ces derniers font déjà face à une déferlante de labels et de normes différentes; c’est compliqué pour eux de s’y retrouver.
"Certains articles peuvent être clean et avoir un impact négatif sur l’environnement." Si les industriels ont parfois déjà revu leur formule, ce n’est pas toujours le cas des process de fabrication et des emballages. Parfois, il suffit de réduire les températures, d’acquérir un nouveau matériel… "Ce sont de petites choses mais mises bout à bout, elles modifient l’impact sur l’environnement", assure-t-elle.
Éviter le mur
Pour les laboratoires et autres marques, cette démarche n’est pas anodine; revoir leurs process est coûteux mais "la durabilité de nos innovations et de nos produits est chronométrée si, par exemple, on continue à fabriquer des monodoses en plastique. On voit le mur et on ne peut pas continuer à avancer dans sa direction."
Certes, un produit écoconçu est encore plus cher qu’un autre "normal mais la flambée des prix de la pétrochimie est plutôt une bonne nouvelle non pas pour notre porte-monnaie mais la planète, affirme Aurélie Guyoux. Si tous les industriels s’y mettent, certains matériaux alternatifs – comme les biomatériaux d’origine végétale – qui n’étaient pas compétitifs vont voir leur prix descendre." Et de citer le retour au vrac, la consigne du verre…
Et une fois la méthode rédigée en avril? "Il faudra ensuite la faire connaître et continuer à l’améliorer…" Pour le bien des consommateurs et de la planète.
Une valise satellite distribuée à Tende, Venanson et Valdeblore pour permettre de maintenir le réseau téléphonique en cas de nouvelle tempête.
C'est une petite valise qui pèse tout de même 70 kilos, distribuée par Orange à plusieurs communes de la Roya. Deux ans après la tempête Alex qui avait coupé du monde les communes de la Roya et privé de téléphone les habitants de Tende, voilà qui rassure le maire Jean-Pierre Vassalo.
"C'était le plus dur la coupure de téléphone. On ne pouvait pas téléphoner hors de la commune".
Avec cette valise, une bulle wifi pourra être créée en cas de nouvelle tempête autour de la mairie. Ainsi les habitants pourront venir se connecter et passer des communications vers l'extérieur et les secours.
Alors même que la neige est tombée en abondance ces derniers jours, quittons les stations maralpines pour prendre encore plus de hauteur… Du côte d'un des sommets les plus hauts, La Cime du Diable ou la « Cima Dòu Diau » en Nissart.
« Un soum que si trova soubre la valada de la Roia : la Cima dòu Diau » la cime du diable, une montange de grès qui termine la chaîne du mont Clapier, de la vallée des merveilles. Pas si loin du littoral à vol d'oiseau… Rien avoir avec le temps qu'il vous faudra pour retrouver la Cime du Diable, d'ailleurs, on peut même l'apercevoir du littoral.
L'origine de son nom serait liée à la météo et l'environnement de cette cime du Diable. Les orages y sont d'une violence inouïe et les impacts de foudre très nombreux, « à l'época, lu ancian eron touplen impressiounat ». À une époque, l'on s'est même demandé si le diable n'y était pas pour quelque chose. L'environnement de la Haute Vallée de la Roya n'en n'est pas moins inquiétante.
« Lou laus de l'infern », le lac de l'enfer, « lou pas dòu trem » le passage du trem... Les noms donnés aux lieux de la Vallée des Merveilles ne sont pas franchement rassurants et ça du sens. Dans l'expression « Vallée des Merveilles », c'est le sens italien du mot « merveille » qui prime, à savoir le lieu impressionnant par son étrangeté et qui a effectivement donné des toponymes à faire froid dans le dos…
Un matin ensoleillé à Grasse. Derrière un vaste portail, des jeunes s’activent, traversent la cour.
La bâtisse, un ancien couvent, abrite le tiers lieu Sainte-Marthe, géré par la SCIC (société coopérative d'intérêt collectif) Tetris (Transformations Écologiques Territoriales par la Recherche et l’Innovation Sociale).
Au premier étage, une trentaine de participants s’activent au cours d’une formation aux métiers du numérique.
Au rez-de-jardin, Nadine, médiatrice numérique, dispense des cours d’informatique. Au milieu, des habitants de Grasse passent prendre un café.
Cet ancien couvent et orphelinat, d’abord reconverti en école, voit désormais défiler habitués et curieux. Le lieu détonne, au milieu des habitations grassoises.
Centre de recherche autour de la transition
Ce tiers-lieu puise sa source dans une démarche initiée en 2009 par Geneviève Fontaine, docteur en sciences économiques.
"A l'époque, les lycéens qu’elle accompagnait avaient élaboré un outil pour encourager la démarche de développement durable au sein des établissements scolaires", explique Carole, présente elle aussi, presque depuis le début de l’aventure. Une sorte de grille pour évaluer et guider une action dans sa globalité, du début à la fin du processus. Et ne pas faire les choses à moitié, en quelque sorte.
"Les lycéens étudiaient, par exemple, les effets de la production de l’huile de palme que cela soit au niveau santé, économie, inégalités, environnement", poursuit Carole.
Une démarche autour de laquelle s’est construite la Scic Tetris, qui, depuis 2018, abrite un repair café, des cours de formation low tech et un vaste espace extérieur dont un potager.
"Nous sommes le seul tiers-lieu en France à être piloté par un centre de recherches", explique Christophe Giroguy, l’un des animateurs qui résume ainsi l’esprit du lieu : "un espace dédié à l’éducation populaire et au développement durable, à l’heure de la transition des territoires."
Nice-Matin
RÉGION FRANCE NICE
A Grasse, face aux enjeux écologiques, ils expérimentent la démocratie participative
A Grasse, le tiers-lieu Sainte-Marthe abrite un atelier de réparation de matériel électronique, des salles de cours, des activités d’agriculture urbaine, d’alimentation durable, de gestion des biodéchets et un centre de recherches. L’idée : réfléchir au territoire de demain dans sa globalité. Une démarche qui s’inscrit dans une réflexion, plus globale, sur la transition des territoires. Animateurs, chercheurs et observateurs racontent et analysent.
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Flora Zanichelli
Publié le 23/01/2023 à 19:00, mis à jour le 23/01/2023 à 19:01
(Photo Franck Fernandes)
Pourquoi c’est important?
Partout en France, de plus en plus de citoyens, touchés de plein fouet par le réchauffement climatique, s’interrogent sur l’avenir de leurs territoires.
Dans une étude du Credoc (Centre de Recherche pour l'Étude et l'Observation des Conditions de Vie) publiée en 2022 pour le compte de l’ANCT (Agence nationale de cohésion des territoires), 60% des personnes interrogées estiment que la transition écologique constitue l’enjeu principal de la politique territoriale.
Réflexions sur le thème de la transition écologique, achats groupés de produits du terroir, monnaie locale, les tiers lieux se veulent des relais de la société civile et des interrogations qui les animent. Ils s’attachent à proposer d’autres modèles de vivre-ensemble dans un monde parfois à la peine.
Ancrés dans un territoire donné, ils peuvent permettre aux habitants d’accéder facilement à des réflexions et initiatives adaptées aux besoins de leur environnement.
Mais avec une limite, jugent certains observateurs, inquiets d’une possible récupération politique de ces lieux et de leur parfois relative indépendance face aux pouvoirs publics locaux et logiques de marché.
Un matin ensoleillé à Grasse. Derrière un vaste portail, des jeunes s’activent, traversent la cour.
La bâtisse, un ancien couvent, abrite le tiers lieu Sainte-Marthe, géré par la SCIC (société coopérative d'intérêt collectif) Tetris (Transformations Écologiques Territoriales par la Recherche et l’Innovation Sociale).
Au premier étage, une trentaine de participants s’activent au cours d’une formation aux métiers du numérique.
Au rez-de-jardin, Nadine, médiatrice numérique, dispense des cours d’informatique. Au milieu, des habitants de Grasse passent prendre un café.
Cet ancien couvent et orphelinat, d’abord reconverti en école, voit désormais défiler habitués et curieux. Le lieu détonne, au milieu des habitations grassoises.
Le tiers-lieu dispense des cours d'informatique. (Photo Franck Fernandes).
Centre de recherche autour de la transition
Ce tiers-lieu puise sa source dans une démarche initiée en 2009 par Geneviève Fontaine, docteur en sciences économiques.
"A l'époque, les lycéens qu’elle accompagnait avaient élaboré un outil pour encourager la démarche de développement durable au sein des établissements scolaires", explique Carole, présente elle aussi, presque depuis le début de l’aventure. Une sorte de grille pour évaluer et guider une action dans sa globalité, du début à la fin du processus. Et ne pas faire les choses à moitié, en quelque sorte.
"Les lycéens étudiaient, par exemple, les effets de la production de l’huile de palme que cela soit au niveau santé, économie, inégalités, environnement", poursuit Carole.
Une démarche autour de laquelle s’est construite la Scic Tetris, qui, depuis 2018, abrite un repair café, des cours de formation low tech et un vaste espace extérieur dont un potager.
"Nous sommes le seul tiers-lieu en France à être piloté par un centre de recherches", explique Christophe Giroguy, l’un des animateurs qui résume ainsi l’esprit du lieu : "un espace dédié à l’éducation populaire et au développement durable, à l’heure de la transition des territoires."
Formation, potager, réparation
"Ici, on s’intéresse à la capacité réelle à mettre en place quelque chose", explique Manon.
Par exemple, comment se déplacer autrement à Grasse et encourager le vélo? "Cela sous-entend, qu’il faut savoir faire du vélo, qu’il faut pouvoir s’en procurer un, pouvoir l’entretenir, qu’il y ait les infrastructures pour." A chaque fois, le problème est tourné dans tous les sens.
Parmi les projets soutenus et développés par la SCIC: une monnaie locale, la réutilisation des huiles des fritures sur le modèle de l’association "Roule ma frite" à Marseille.
En déambulant dans le tiers-lieu, la variété des formations proposées saute aux yeux.
"Une fois par mois, on fait un repas des simples et sauvages (*)", souligne Christophe Giroguy.
Prochainement, le tiers-lieu devrait recevoir des retraités. "Ce seront des ateliers organisés sur une dizaine de jours, explique Christophe. Pour étudier leurs droits, les aider dans cette nouvelle vie."
Une requête toujours plus forte
Le tiers-lieu de Sainte-Marthe n’est pas un cas isolé. La France en compte plus de 1400, "inégalement répartis sur le territoire", estime l’Agence nationale pour la cohésion des territoires (ANCT).
Si l'île-de-France en compte 316, la région PACA arrive en dernière position avec 127 tiers-lieux recensés.
Nice-Matin
RÉGION FRANCE NICE
A Grasse, face aux enjeux écologiques, ils expérimentent la démocratie participative
A Grasse, le tiers-lieu Sainte-Marthe abrite un atelier de réparation de matériel électronique, des salles de cours, des activités d’agriculture urbaine, d’alimentation durable, de gestion des biodéchets et un centre de recherches. L’idée : réfléchir au territoire de demain dans sa globalité. Une démarche qui s’inscrit dans une réflexion, plus globale, sur la transition des territoires. Animateurs, chercheurs et observateurs racontent et analysent.
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Flora Zanichelli
Publié le 23/01/2023 à 19:00, mis à jour le 23/01/2023 à 19:01
(Photo Franck Fernandes)
Pourquoi c’est important?
Partout en France, de plus en plus de citoyens, touchés de plein fouet par le réchauffement climatique, s’interrogent sur l’avenir de leurs territoires.
Dans une étude du Credoc (Centre de Recherche pour l'Étude et l'Observation des Conditions de Vie) publiée en 2022 pour le compte de l’ANCT (Agence nationale de cohésion des territoires), 60% des personnes interrogées estiment que la transition écologique constitue l’enjeu principal de la politique territoriale.
Réflexions sur le thème de la transition écologique, achats groupés de produits du terroir, monnaie locale, les tiers lieux se veulent des relais de la société civile et des interrogations qui les animent. Ils s’attachent à proposer d’autres modèles de vivre-ensemble dans un monde parfois à la peine.
Ancrés dans un territoire donné, ils peuvent permettre aux habitants d’accéder facilement à des réflexions et initiatives adaptées aux besoins de leur environnement.
Mais avec une limite, jugent certains observateurs, inquiets d’une possible récupération politique de ces lieux et de leur parfois relative indépendance face aux pouvoirs publics locaux et logiques de marché.
Un matin ensoleillé à Grasse. Derrière un vaste portail, des jeunes s’activent, traversent la cour.
La bâtisse, un ancien couvent, abrite le tiers lieu Sainte-Marthe, géré par la SCIC (société coopérative d'intérêt collectif) Tetris (Transformations Écologiques Territoriales par la Recherche et l’Innovation Sociale).
Au premier étage, une trentaine de participants s’activent au cours d’une formation aux métiers du numérique.
Au rez-de-jardin, Nadine, médiatrice numérique, dispense des cours d’informatique. Au milieu, des habitants de Grasse passent prendre un café.
Cet ancien couvent et orphelinat, d’abord reconverti en école, voit désormais défiler habitués et curieux. Le lieu détonne, au milieu des habitations grassoises.
Le tiers-lieu dispense des cours d'informatique. (Photo Franck Fernandes).
Centre de recherche autour de la transition
Ce tiers-lieu puise sa source dans une démarche initiée en 2009 par Geneviève Fontaine, docteur en sciences économiques.
"A l'époque, les lycéens qu’elle accompagnait avaient élaboré un outil pour encourager la démarche de développement durable au sein des établissements scolaires", explique Carole, présente elle aussi, presque depuis le début de l’aventure. Une sorte de grille pour évaluer et guider une action dans sa globalité, du début à la fin du processus. Et ne pas faire les choses à moitié, en quelque sorte.
"Les lycéens étudiaient, par exemple, les effets de la production de l’huile de palme que cela soit au niveau santé, économie, inégalités, environnement", poursuit Carole.
Une démarche autour de laquelle s’est construite la Scic Tetris, qui, depuis 2018, abrite un repair café, des cours de formation low tech et un vaste espace extérieur dont un potager.
"Nous sommes le seul tiers-lieu en France à être piloté par un centre de recherches", explique Christophe Giroguy, l’un des animateurs qui résume ainsi l’esprit du lieu : "un espace dédié à l’éducation populaire et au développement durable, à l’heure de la transition des territoires."
(Photo Franck Fernandes).
Formation, potager, réparation
"Ici, on s’intéresse à la capacité réelle à mettre en place quelque chose", explique Manon.
Par exemple, comment se déplacer autrement à Grasse et encourager le vélo? "Cela sous-entend, qu’il faut savoir faire du vélo, qu’il faut pouvoir s’en procurer un, pouvoir l’entretenir, qu’il y ait les infrastructures pour." A chaque fois, le problème est tourné dans tous les sens.
Parmi les projets soutenus et développés par la SCIC: une monnaie locale, la réutilisation des huiles des fritures sur le modèle de l’association "Roule ma frite" à Marseille.
En déambulant dans le tiers-lieu, la variété des formations proposées saute aux yeux.
"Une fois par mois, on fait un repas des simples et sauvages (*)", souligne Christophe Giroguy.
Prochainement, le tiers-lieu devrait recevoir des retraités. "Ce seront des ateliers organisés sur une dizaine de jours, explique Christophe. Pour étudier leurs droits, les aider dans cette nouvelle vie."
Le tiers-lieu Sainte-Marthe accueille des services civiques (Photo Franck Fernandes).
Une requête toujours plus forte
Le tiers-lieu de Sainte-Marthe n’est pas un cas isolé. La France en compte plus de 1400, "inégalement répartis sur le territoire", estime l’Agence nationale pour la cohésion des territoires (ANCT).
Si l'île-de-France en compte 316, la région PACA arrive en dernière position avec 127 tiers-lieux recensés.
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Je suis CONTRE le port de l'uniforme car, ayant vécu dans un pays où il était obligatoire, j'ai constaté : il est cher, d'abord à acheter, ensuite à e ...Lire plus
On est pris entre des injonctions contradictoires entre transition écologique et société de consommation, les gens ne savent pas forcément comment s’y prendre." Nathalie Lazaric, chercheuse au Gredeg (Groupe de recherche en droit, économie et gestion)
Nathalie Lazaric, chercheuse au Gredeg (Groupe de recherche en droit, économie et gestion), à Sophia-Antipolis, voit dans ces lieux alternatifs une opportunité de réfléchir aux lendemains: "On est pris entre des injonctions contradictoires entre transition écologique et société de consommation, les gens ne savent pas forcément comment s’y prendre. Il faut qu’on nous donne les outils pour apprendre, qu’on nous donne des objectifs à atteindre, sinon on ne sait pas où l’on va."
C’est ce qu’observe également attentivement l’association Les localos. Basée à Limoges, elle accompagne les différents acteurs locaux, des citoyens aux associations et fondations, engagées dans un processus de transition écologique.
"Les territoires changent, certains ont envie d’expérimenter de nouveaux modèles et parfois, n’ont pas vraiment le choix, pour des raisons de ressources", explique Jean-Yves Pineau, directeur des Localos. Lui qui intervient régulièrement dans différentes universités officie aussi dans de nombreux cabinets d’experts et connaît bien le sujet. Au départ ouverts aux seuls citoyens et associations, les Localos agissent désormais aux côtés de certains pouvoirs locaux.
“Aujourd’hui, explique-t-il, les communes peuvent adhérer à notre projet et trouver avec nous, une manière différente d’agir et de réfléchir.“
Créer des lieux d’échanges de bonnes pratiques, engager des réflexions sur les moyens des territoires qui s’amenuisent, tel est l’objectif des Localos.
"Comment mieux vivre quand on a peu de moyens? Comment cette commune a-t-elle fait pour remettre sur pied une boulangerie ou un commerce essentiel? Ce sont des choses qu’on observe et qu’on essaie d’appliquer."
Essaimer dans les Alpes-Maritimes
Le tiers-lieu de Sainte-Marthe possède, depuis peu, une antenne à Gréolières, le tiers-lieu des Grandes Roches.
Au programme, potager, plantation d’arbres, ateliers et formation d’écoconstruction, tourisme d’hospitalité.
Retrouver du sens, réfléchir, élaborer d’autres manières de vivre-ensemble, les objectifs des tiers-lieux sont nombreux.
Gare, cependant, à ne pas le vider de sa substance, rappelle le sociologue Michel Simonot, auteur d’une tribune au titre éloquent: "Tiers lieux ou l'art de la faire à l'envers".
Le tiers-lieu, alertait-il, doit rester un lieu d’expérimentation sans récupération des pouvoirs publics, ni une marchandisation des actions qu’ils proposent. Lieu d’innovation et de vivre-ensemble, ils ne sauraient être soumis aux lois du marché, concluait l’auteur.
(*) cueillette de plantes sauvages
Qui est-ce?
Nice-Matin
NICE CAGNES VALLÉES
Jeannine Blondel: "Défendre la Côte d’Azur contre la Côte d’usure, sans être passéiste pour autant"
[Héros ordinaires]. Qui sont les hommes et les femmes qui façonnent nos territoires? Parce qu'ils s'engagent par conviction ou dans leur travail, ils changent notre quotidien, le repensent et l'améliorent. Nous avons décidé de les rencontrer. Dans cet épisode, Jeannine Blondel, 84 ans, opiniâtre militante chez France nature environnement, engagée depuis des décennies pour la préservation des paysages azuréens et contre les dégradations qui les menacent, sur le littoral et en campagne.
Aurélie Selvi - aselvi@nicematin.fr
Publié le 22/01/2023 à 19:00, mis à jour le 22/01/2023 à 21:30
À 84 ans, Jeannine Blondel se bat contre les atteintes à l'environnement. Photo Frantz Bouton
Qui est-ce?
Dans les Alpes-Maritimes, elle est connue comme le loup blanc. Pour ses engagements et son franc parler. À 84 ans, Jeannine Blondel, vice-présidente de France nature environnement 06, est une figure atypique de la lutte pour la préservation des paysages azuréens. Son combat le plus emblématique: celui contre les dépôts sauvages du BTP dans l’arrière-pays qui l’a conduite jusqu'à l’émission d’enquête Envoyé spécial. Ses armes: "Ma grande gueule et mes gros sabots", se plaît-t-elle à lancer, gouailleuse.
Sa détermination, cette authentique Cagnoise la puise dans son enfance, au sein d’une famille de paysans de la commune, les pieds plantés dans la terre, "une vie où il ne nous a jamais rien manqué". Et dont elle n’a rien oublié: les poules, les lapins, jouer à la coiffeuse en tressant les fins filaments au bout des épis de maïs, sa mère qui part vendre les légumes sur le Paillon à Nice en charrette, tirée par Papillon, un Percheron blanc et gris…
J’ai appris à marcher le long de la Cagne, sur les terrains familiaux. J’étais tout le temps à la campagne, avec mes parents. Ramasser des haricots, me faire un gros bouquet de tournesols dans la rivière, tailler les pêchers, la vigne, c’était normal
"Mon père, qui était du village de La Penne, m’a appris à tout faire. En grandissant, mes parents nous emmenaient aux champignons", se souvient celle qui ne sent bien que dans les bois. "C’est ma force, c’est ma vie!"
Quand elle n’y est pas, cette ancienne employée de supermarché "bricole" ses fleurs dans le petit jardin de son chez-elle, en plein centre-ville de Cagnes-sur-Mer. "C'est ma détente, mon monde, même si, avec le changement climatique, les plantes ne tiennent plus comme elles tenaient avant."
Les bouleversements environnementaux et l’avenir qu’ils nous réservent, voilà du carburant pour l’action de cette retraitée aux 6 arrières-petits enfants, toujours prête à dresser la table pour accueillir l’un d’entre eux à déjeuner. "En préservant la planète, c’est eux que je préserve, c’est un acte d’amour."
Le déclic
"Il faut que je m’engage!" Un jour de 1989, cette évidence s’impose à Jeannine Blondel. "Mon père venait de mourir, je m’en étais beaucoup occupé. J’ai essayé deux ans d’affilée de travailler ses vignes seule mais ça n’a pas marché. Il me fallait de la vie, une occupation. Rester dans un fauteuil à tricoter devant la télé, ce n’est pas moi", confie-t-elle.
En 1993, elle s’implique à Cagnes dans le Comité de quartier centre-ville Logis-Lautin… qu’elle préside toujours 30 ans après.
"J’ai commencé à gérer les problèmes des habitants du centre, on n’était pas d’accord pour tout ce béton dans la ville", raconte-t-elle. Un engagement micro-local qui pique l’intérêt de France nature environnement (FNE) Paca. Le 28 février 2013, avec une poignée de citoyens impliqués dans la défense de leur cadre de vie à Cagnes, mais aussi Saint-Laurent ou Carros, elle dépose les statuts de FNE 06.
Il commençait à y avoir énormément de problèmes de biodiversité, d’environnement, d’eau, de qualité de l’air…
Sans ciller, Jeannine la courageuse se mue en lanceuse d’alerte: "Avec FNE, mon but a tout de suite été de dénoncer les choses, en faisant des courriers, en prévenant la presse. Pas pour faire parler de moi mais pour le rapport de force."
La sonnerie de son téléphone vient interrompre l’échange. Au bout du fil, un étudiant en journalisme. Jeannine dégaine son agenda bien rempli et lui trouve un créneau pour caler une interview.
L’action
Chez Jeannine, près de la table à manger, où cohabitent beau livre sur l’histoire de Saint-Paul, petits chocolats et noix, il y a ce petit bureau, impeccablement rangé où elle passe beaucoup de temps à avancer pas à pas sur ses dossiers. "Je suis un peu ficanas", aime-t-elle à plaisanter. Mais son action, elle, est on ne peut plus sérieuse.
"Dès qu’on a monté FNE, des gens se sont mis à nous appeler pour nous signaler des atteintes à l’environnement: des arbres abattus, des zones humides détruites", relate-t-elle.
C’est l’un de ces appels qui la met sur la piste d’une décharge sauvage du BTP à Spéracèdes. "Ça m’a provoqué une colère noire!
Comment on peut se permettre de détruire à ce point la nature?
Mais les abus se multiplient: Séranon, Andon, Peyroules ou encore Puget-Théniers où elle embarque Elise Lucet et l’équipe d’Envoyé spécial filmer les remblais pollués du BTP ayant permis à un viticulteur bio d’agrandir son exploitation.
"Sous ses airs de petite mamie tranquille, Jeannine coopère régulièrement avec les gendarmes pour traquer de gros trafiquants de déchets", posent les journalistes de France 2 dans leur reportage. Sur ces images, on la voit arpenter un sentier et y dénicher des poteaux de béton fracassés ensevelis dans la terre. Il y a deux ans, même combat quand un habitant de Bar-sur-Loup l’alerte d’un déversement de polluants émanant d’une grosse usine du coin. "On est monté à pied par Caussols au plus près, on a pris des photos, constaté... Et je repars avec un beau bouquet de bruyère blanche!"
Quand elle découvre le pot-aux-roses, Jeannine Blondel sait se tourner vers les autorités compétentes, monter des dossiers, appuyer des procédures judiciaires. "Avec les élus, en préfecture, je suis nature. C’est comme ça qu’on me connaît. Eric Ciotti, Louis Nègre, Christian Estroi, Charles-Ange Ginésy… Je m’adresse à eux un peu comme je m'adresse à mes enfants. Je les emmerde mais c’est ma force. Je ne suis pas exigeante, je ne demande rien pour moi personnellement, c’est toujours l’intérêt général qui prime", lance-t-elle.
La puissance de l’action de Jeannine tient aussi à son réseau. "Sigale, Conségudes, Aiglun… Il n’y a pas un village où je n’ai pas des amis ou de la famille." Une vie de liens entretenus, comme ses combats, avec constance.
Et maintenant?
"La suite? Je suis plus près du départ que de l’arrivée!", plaisante celle qui ne compte strictement rien lâcher de ses engagements, la force du paternel en bandoulière. "C’est l’homme que j’ai le plus aimé au monde, il m’a transmis sa droiture", glisse-t-elle, un brin émue.
Et même si son action n’a pas mis un point final aux atteintes à l’environnement, pas question pour Jeannine de baisser les bras.
"C’est vrai que c’est souvent le pot-de-terre contre le pot-de-fer mais j’ai la niaque, comme on dit chez moi! Et si j’arrive à sauver 3 arbres, c’est toujours ça de pris."
Mais les résultats de son action vont bien au-delà. À Saint-Jean-Cap-Ferrat, la militante écologiste est fière de mettre un coup d’arrêt à une plage privée qui grignotait allègrement le domaine public. "Quand on s'en prend à la nature, on prend à tout le monde. Je défends la Côte d’Azur contre la Côte d’usure, sans être passéiste pour autant", lâche-t-elle dans un sourire.
Assises départementales de l’eau, pollution lumineuse, réunions en visio ou en préfecture les après-midi… Jeannine Blondel a de quoi faire pour les mois à venir. Sans délaisser pour autant ses habitudes quotidiennes: aérer en grand, partir chercher son pain, ses légumes, en ville, faire une bonne sauce, un gratin de courge rouge, une daube… "Une vie simple mais pleine de sens", résume qui aimerait que jeunes s’engagent davantage. "On me dit souvent: oh, c’est magnifique ce que vous faites. J’ai envie de dire: bougez-vous Au nom de la nature, de l’environnement, de la vie."
Pour contacter France nature environnement 06, c'est par ici https://www.fne06.fr/
Quand l'urbanisation prend de plus en plus de place sur la Côte d'Azur… Celle des agriculteurs se réduit nettement. Mais alors quoi faire, lorsqu'en plus, les terrains ne sont pas fertiles ? La solution, c'est la tomette Éclo !
L'idée de Nicolas ressemble à une tomette des vieux immeubles bourgeois, ou du Vieux-Nice. C'est une tomette on ne peut plus classique, hexagonale, qui tient dans la paume de la main. Mais ce n'est ni du ciment, ni de la pierre. Non, c'est du compost. Local, qui plus est, il vient de Nice notamment, pioché dans les stocks de la Maison de l'Environnement, qui va venir régénérer les sols lorsqu'il est disposé.
La tomette Éclo partout, pour tous les sols
On va pouvoir la mettre soit chez soi directement, pour voir comment la tomette va évoluer dans le temps. Une fois disposée dans un pot de terre par exemple, elle va se transformer parce qu'à l'intérieur, il y a aussi des graines mellifères qui vont fleurir et ainsi apporter tout le vivant. C'est comme ça que l'on recrée un écosystème, avec des papillons par exemple. Mais on va pouvoir aussi les mettre dans tout ce qui est espace vert, ou tout simplement devant chez soi, ou dans un parc.
Des ateliers pour sensibiliser au Vivant et à la Biodiversité
Éclo propose également différents stages, notamment à la Maison de l'Environnement de Nice pour tous les publics. L'idée, c'est de sensibiliser les nouvelles générations à la biodiversité et au recyclage. Lors de ces ateliers, des tomettes sont également fabriquées, créées durant l'expérience avec le compost "frais". Une fois moulées, elles doivent sécher. La personne qui a réalisée la tomette repart avec, et il ne reste plus qu'à la disposer dans un pot, une jardinière ou un espace vert.
Plus d'infos sur Éclo :
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Instagram https://www.instagram.com/moob.designer/
Avec Ekoda, l’institut allemand Fraunhofer travaille sur une autre piste que le recyclage. Il s’agit du réemploi avec possible réaffectation des pièces.
Aujourd’hui, la voie privilégiée pour le traitement des pièces d’une voiture hors d’usage, par exemple à la suite d’un accident, c’est le recyclage. L’institut allemand Fraunhofer travaille sur une autre piste avec le projet Ekoda. Il s’agit du réemploi, éventuellement en retouchant les pièces pour une affectation différente.
Mobilité durable
Lutte contre le dérèglement climatique, hausse des prix de l’énergie, raréfaction de matières premières, difficulté à éliminer les déchets, perturbation de la chaîne d’approvisionnement : tous ces problèmes peuvent être aujourd’hui plus ou moins résolus par le recyclage. L’opération consiste à détruire pour refabriquer.
Dans le cas d’une batterie de véhicule électrique, par exemple, on va chercher à séparer et récupérer les éléments à la suite d’un ensemble de traitements mécaniques et/ou chimiques. Mais ceux-ci ne sont pas neutres sur l’environnement. Pour favoriser une économie circulaire et réduire l’empreinte carbone, d’autres pistes sont déjà suivies. Ainsi la seconde vie des packs lithium-ion pour des applications de stockage stationnaire de l’énergie. Le projet Ekoda dont il est question ici inclut d’ailleurs cette possibilité avec des cellules devenues trop faibles.
Il en ajoute deux autres. Première piste : le remontage sur un même modèle de voiture électrique. Ainsi, après vérification de son état et de la compatibilité, une batterie d’une BMW i3 de 2021 accidentée pourrait reprendre du service sur un exemplaire plus ancien dont l’autonomie serait devenue trop limitée. L’autre piste : récupérer les cellules pour animer un engin agricole, de taille relativement modeste.
Vérification de la batterie
Le gros du travail de l’institut Fraunhofer spécialisé en sciences appliquées est d’identifier des processus permettant de rendre viable le réemploi des pièces. Pour reprendre l’exemple d’une batterie de véhicule électrique endommagé, une première étape exploite une caméra qui va se déplacer lentement au-dessus du pack déposé de l’engin. Cette action va permettre de récolter et d’enregistrer diverses informations. Ainsi le type de la batterie, son modèle, son numéro de série, et sa classe de puissance.
Ces données vont être comparées à celles d’une base interne qui aura été préalablement constituée afin de trouver des pistes d’affectation. Elles vont aussi servir à lancer des procédures standardisées et semi-automatisées, par exemple pour retirer le couvercle du pack. L’état individuel des cellules, leur niveau de charge et ses fonctionnalités électroniques vont être ensuite vérifiés.
Pas besoin donc de détruire des éléments fonctionnels pour en reconstruire de nouveaux. Ce scénario pourrait intéresser des établissements comme les e-Garages Revolte pour dépanner les véhicules électriques immobilisés. A condition que les constructeurs ne verrouillent pas la distribution, comme c’est hélas le cas aujourd’hui.
Autres exemples
Financé par le ministère fédéral allemand de l’Education et de la Recherche, le projet Ekoda s’intéresse aussi à la carrosserie et aux éléments de transmission. Par exemple, pour ces derniers, les boîtes de vitesses. Après rectification en passant par des machines-outils, des pièces de pignonnerie de voitures essence ou diesel pourraient trouver une nouvelle affectation dans la propulsion de scooters électriques, ou dans des applications extérieures à l’industrie automobile.
Pas au hasard, bien sûr, mais en suivant les recommandations issues de procédures complexes de recherche et de vérification qui doivent respecter différents critères écologiques, technologiques et économiques. Ces derniers, en particulier, seront valorisés dynamiquement, et en temps réel. Ainsi concernant la fluctuation du prix de l’énergie.
Au final, une certaine roue d’engrenage sera par exemple identifiée pour former telle pièce de transmission pour une liste de véhicules, ou telle autre afin d’animer certains portiques automatisés. Sa durée de vie sera alors prolongée. Idem pour les éléments de carrosserie qui pourront être découpés et reformés au besoin, sans passer par une phase de réduction en poudre ou copeaux.
Une feuille de route sur trois ans
L’institut Fraunhofer et ses partenaires des mondes universitaire et industriel entendent parvenir avec la feuille de route Ekoda à une « mobilité durable par la création de valeur circulaire », en considérant les composants obsolètes ou défectueux, non pas comme des déchets éventuellement à recycler, mais comme de véritables ressources déjà formées ou en passe de l’être.
Lancé le 1er novembre 2022, le programme a été confié aux chercheurs du département des machines outils de l’institut Fraunhofer. Ils vont appuyer leur démarche sur un logiciel contenant des algorithmes d’intelligence artificielle développé en interne pour ces équipements automatisés. Occupant le site dédié de Chemnitz, entre Zwickau et Dresde, ils ont jusque fin septembre 2025 pour mener à bien leur mission avec un esprit de fauteurs de trouble pour le monde du recyclage.
En plus de limiter la mise au rebut prématurée de véhicules partiellement intacts, le projet devrait aussi réduire l’exportation de voitures d’occasion défectueuses vers les pays du Sud, une pratique bien connue qui dure depuis des dizaines d’années et qui est un véritable contresens sur le plan écologique. Des modèles commerciaux pour une mise en application devront également avoir été définis. Ils seraient créateurs de nouveaux emplois.
Au milieu d’une épaisse forêt de grands pins sylvestres et d’épicéas, un petit espace clairsemé, jalonné de minuscules pousses protégées par des grillages. A Tournefort, village de la vallée de la Tinée, deux techniciens de l’Office national des forêts inspectent ce lopin de 0,5 hectare avec la plus grande attention. On l’appelle "îlot d’avenir". Ici, fin novembre, des plants de pins de Brutie ont été plantés avec minutie à la place de quelques essences endémiques composant cette forêt communale, souffrant du dérèglement climatique.
"Sur cette zone, nous avions coupé des pins sylvestres il y a une quinzaine d’années pour retirer de l’ombre et essayer d’avoir de la régénération naturelle. Plusieurs dizaines de sapins et d’épicéas étaient repartis grâce à ça. Mais avec la chaleur estivale, on constate que leur croissance s’arrête. On les pense condamnés à brève échéance", explique Jean-Guy Peyronel, technicien forestier à l’ONF en pointant des branchages clairsemés.
"Forêts mosaïques"
Plutôt que de miser sur cette incertaine régénération, les forestiers ont installé des plants de pins venus de Turquie. "Une essence qui a la caractéristique de s’adapter à des températures très froides et très chaudes", détaille Florent Battiston, responsable de l’Unité territoriale Nice Mercantour de l’ONF. Un pari sur l’avenir. "Les premiers 50 ans de vie d’un arbre, c’est la préadolescence. On installe ces arbres pour qu’ils soient pérennes dans 80 ans et on travaille à leur suivi avec des scientifiques, en s’appuyant sur les conclusions du Giec pour faire des modèles informatiques fins. Néanmoins, il y a une part d’incertitude", abonde Jean-Guy Peyronel.
Et ces tests fleurissent en terres azuréennes. "Des îlots d’avenir se mettent en place, entre autres, dans les Préalpes d’Azur. Jusqu’alors, on misait sur la régénération naturelle de la forêt mais avec le réchauffement, il nous faut faire autrement", constate Florent Battiston. L’enjeu, à Tournefort et dans bien d’autres zones des Alpes-Maritimes et du Var: tendre vers des "forêts mosaïques". "En ayant un maximum de diversité d’essences sur la même parcelle, si une vient à s’effondrer, une autre pourrait prendre le relai", explicite Jean-Guy Peyronel.
Investir pour l'avenir
A Tournefort, le prometteur îlot d’avenir a coûté environ 10 000€, un engagement financier pour la municipalité. "Si la forêt dépérit, c’est tout notre cadre de vie qui est menacé. Le conseil municipal m’a suivi à l'unanimité sur ce projet et nous avons obtenu des financements de la Région. Tout le monde est concerné, on attend maintenant les résultats", confie Muriel Molinari, maire de Tournefort depuis 2011. Consciente de l'imminence des enjeux climatiques, l’élue aimerait "faire un projet plus gros sur la forêt qui va au fort du Pic Charvet". Histoire de se préparer à un avenir plus qu’incertain.
"Se protéger soi-même contre les incendies en débroussaillant, c’est comme mettre un verrou et une porte blindée contre les voleurs." Le contrôleur général du Service d’incendie et de secours des Alpes-Maritimes (Sdis 06), René Dies, est catégorique: "Si la défense est trop dangereuse, on n’engagera pas les pompiers. Le risque doit être raisonnable." Son homologue du Var, Eric Grohin, ne dit pas autre chose.
Le discours se durcit. "Les gens doivent s’autoprotéger. Quand on est face à des feux hors-norme comme Gonfaron en 2021 ou la Gironde l’été dernier, on est en rupture capacitaire. Si on est obligé de mettre un camion derrière chaque maison pour la protéger, on ne peut plus lutter contre le feu, il s’élargit et continue à se propager. Je refuse d’envoyer des hommes dans des zones non débroussaillées quand elles présentent un danger vital. On privilégiera l’évacuation des personnes quand les zones ne seront pas défendables", précise Eric Grohin.
"On ne pourra plus défendre les biens"
Trois critères de défensabilité aideront à la prise de décision: "Que les obligations légales de débroussaillement soient respectées; que l’accessibilité à l’habitation soit conforme; de même que le réseau d’eau, poursuit Eric Grohin. À certains moments, on ne pourra plus défendre les biens. On sécurisera la population, soit en l’évacuant, soit en la confinant dans la maison."
Le changement climatique, la sécheresse et les températures aussi hautes qu’inhabituelles favorisent les feux, y compris dans des régions où il n’y en avait pas. À tel point que le risque d’incendie hors norme et incontrôlable est à présent redouté, et pas que dans le sud de la France.
"Pour la première fois, cet été, la moitié des incendies s’est déroulée au nord de la Loire, dans le Jura, en Bretagne, en Anjou…", ajoute Eric Grohin. Cette expansion incite chaque département à garder ses pompiers. Par ricochet, les colonnes envoyées jusqu’à présent en renfort d’un département vers un autre, comme cela s’est passé sur le feu de Gonfaron en 2021, ne le seront plus. Chacun préférant garder ses forces sur place au cas où!
"Une maison bien débroussaillée ne brûle pas"
Les trois critères de défensabilité sont difficilement tenables dans certains secteurs du Var et des Alpes-Maritimes, où les villas ont poussé au cœur de forêts avec des chemins difficilement accessibles. Pour que les pompiers puissent circuler sans danger, la route doit être dégagée sur quatre mètres de large et de haut.
Un des enseignements du feu de Gonfaron, c’est qu’une maison bien débroussaillée ne brûle pas. Et s’il n’y a pas de danger, les habitants peuvent être confinés après avoir arrosé autour de la maison et sur le toit, fermé les volets, placé des chiffons mouillés au bas des portes…
"Sur le feu de Gonfaron, 92% des maisons qui ont brûlé n’étaient pas débroussaillées. Les 8% restantes étaient débroussaillées, mais avaient par exemple des volets en PVC, des appentis en bois très proches", poursuit le patron du Sdis 83.
De même, dans les zones à risques, il faut éviter les terrasses en bois à proximité des habitations, l’utilisation de PVC, les cyprès et autres végétaux très inflammables comme le mimosa, ou les tas de bûches pour l’hiver. Mais ces recommandations, qui peuvent être vitales quand le feu arrive sur une maison, ne sont pas inscrites dans les règlements d’urbanisme.
"L’autoprotection des maisons, c’est la loi, avec les Obligations légales de débroussaillement (OLD)" insiste René Dies. Alpes-Maritimes et Var y sont soumis. La réglementation est particulièrement complexe. Les arrêtés préfectoraux sont indigestes. Ils imposent d’aller couper arbres ou sous-bois chez le voisin, sans que celui-ci ne débourse un centime.
Les institutions locales, au premier rang desquelles les maires censés faire respecter les OLD, sont peu nombreux à faire le nécessaire pour informer la population, redoutant une impopularité. C’est auprès de l’association des communes forestières du Var, Cofor 83, et de l’ONF, que les Varois trouveront la meilleure information.
" L’État envisage de renforcer ses moyens de contrôle "
Le principe général, c’est que les propriétaires en zone boisée ou à moins de 200mètres d’un massif forestier, de garrigue ou de maquis, doivent débroussailler, même si leur habitation se trouve dans un quartier urbanisé. Ehpads, lotissements, copropriétés doivent aussi faire le ménage autour de leurs bâtiments s’ils sont dans ces périmètres. Cela peut être le cas par exemple à Toulon, avec la proximité du Faron, ou dans le secteur de Grasse et des Préalpes d’Azur. Selon Alain Monavo, responsable pour l’ONF de l’Agence de défense des forêts contre l’incendie, basée à Nice, "l’État envisage de renforcer ses moyens de contrôle en 2023". Il faut donc s’attendre à des visites de la police municipale et de l’ONF à la demande des maires, de mieux en mieux informés sur le fait que leur responsabilité peut être engagée. Et bien sûr, le carnet à souches sera dégainé pour les plus récalcitrants.
"Le SNU ne se raconte pas, il se vit." C’est le slogan du gouvernement pour faire adhérer les jeunes au Service national universel. N’empêche, on a quand même demandé à Maëlle, Toulonnaise de 17 ans, de nous faire le récit de son expérience.
Aujourd’hui en terminale au lycée Bonaparte, la jeune fille a fait partie des premiers Varois à effectuer un séjour de cohésion, avant sa mission d’intérêt général à l’été 2021. Dix-huit mois plus tard, elle en garde un excellent souvenir.
Pourtant, rien n’était moins sûr… Comme pour beaucoup d’autres jeunes, ce sont les parents de Maëlle qui ont insisté pour qu’elle s’inscrive au SNU. Parce qu’à l’époque de Parcoursup, ce genre d’initiative est valorisée au moment d’être accepté dans la formation de son choix dans l’enseignement supérieur.
"À force de m’en parler, ils ont fini par me convaincre", se souvient Maëlle. Mais ce dont elle se rappelle surtout, c’est qu’au bout des douze jours de cohésion dans un lycée cannois, l’adolescente et ses camarades ne voulaient plus en partir.
"Être en cohésion, c’était super!"
Si l’adolescente a mis un peu de temps à s’adapter – "Je n’étais jamais partie de chez moi plus d’une semaine de colo" –, ces quelques jours avec 300 autres volontaires sont finalement ce qu’elle a préféré dans le SNU. Elle énumère: "La journée d’appel, avec des gendarmes hypersympas, la journée des pompiers, mais aussi les sports – badminton, fitness, cross fit, randonnée, canoë… se remémore la jeune fille. On a aussi assisté à un crash test, dans le cadre de la sécurité routière ou encore fait du nettoyage de la plage." Le tout, dit-elle, "dans une ambiance militaire, avec le levé des couleurs le matin... sans les corvées qui vont avec!".
Mais ce qui a fait le sel de ces activités, c’est de les effectuer avec d’autres. "Être en cohésion comme ça tout le temps, c’était super."
Autant dire que la Toulonnaise n’a pas quitté Cannes sans s’être fait de nouveau amis. "Ça permet de se rapprocher entre personnes très différentes!"
Comme une expérience professionnelle
Maëlle a tout de suite enchaîné avec sa mission d’intérêt général, effectuée au sein du Comité départemental olympique sportif du Var.
Une seconde phase du SNU qui lui a permis d’approcher une expérience professionnelle. "J’écrivais de petits articles pour les réseaux sociaux du CDOS et devais promouvoir les Jeux olympiques dans des centres aérés." Pas une sinécure pour la lycéenne, peu encline à prendre la parole en public. Et tant pis si elle ne s’est pas découvert une vocation – la sienne serait plutôt du côté des géomètres topographes –, Maëlle assure avoir "beaucoup appris" au cours de ces trois semaines.
Un an et demi après, la jeune fille s’estime beaucoup plus sociable et indépendante. Pour elle, c’est une évidence: "Le Service national universel devrait être obligatoire!"
Et si c’était obligatoire? L’avis de jeunes de 15 à 17 ans
Ce lundi matin, sous un ciel gris, pas facile de trouver un lycéen enthousiasmé par le Service national universel. Pire, la plupart des jeunes interrogés ne voient pas vraiment ce qu’est le SNU. Alors quand, après quelques explications sur le dispositif, on leur demande ce qu’ils penseraient si le séjour de cohésion était obligatoire, ils sont dubitatifs.
Devant le lycée professionnel Claret, à Toulon, Mathis, 17 ans, estime qu’il ne devrait "pas être obligé", mais reconnaît qu’il ne le ferait qu’en y étant forcé. Inès, 17 ans aussi, ne s’y dit pas complètement fermée. "Je suis sociable, j’aime l’aventure, j’avais même envisagé de faire les Cadets de la défense", assure la jeune fille. Dorine, 17 ans, est, elle, déjà à la Préparation militaire marine. Le SNU obligatoire, elle n’y voit donc pas d’inconvénient. Au contraire: "Ça permet de faire de nouvelles rencontres!" Enzo, 16 ans, lui aussi serait d’accord. Mais seulement "à condition que ça ne dépasse pas trois jours". "Sinon, il faut qu’on soit payé!"
Devant le lycée Bonaparte, la question de la contrepartie est aussi évoquée. "Ça me donne droit à quoi?", demande Mathis, 16 ans.
"Ce serait une bonne expérience, pense tout de même Camille, 17 ans, même si c’est mieux d’avoir le choix." Et son amie Ambrine d’admettre, elle aussi, qu’elle ne ferait "un SNU que si c’était obligatoire".
"Ça ne m’a jamais traversé l’esprit", lance en écho Léa, 16 ans, tandis que Manon, 15 ans, est, elle, convaincue que l’obligation risquerait surtout de "dégoûter ceux qui ne voulaient pas le faire du tout".
D’épais cyprès de 20 m de haut sur 150 m de long. À La Crau, lieu-dit des Martins, c’est dans l’un de ces alignements verts qui jalonnent nos routes sans qu’on n’y prête attention que pourrait peut-être se jouer un peu de l’avenir de la préservation des arbres. C’est en tout cas le combat judiciaire qu’ont décidé de mener Karine et Olivier Panchaud, propriétaires du terrain sur lequel cette haie est installée. Et ils le font en connaissance de cause.
"Mon mari et moi sommes spécialisés dans l’étude du vivant. Derrière cette haie de cyprès, il y a notre centre de recherche et d'expérimentation sur le végétal. J’y ai, par exemple, développé une solution bio pour lutter contre le charançon ravageur de palmiers, utilisée à Nice", explique Karine Panchaud, experte arboricole et biologiste. Alors quand le couple entend, début 2021, des tronçonneuses au travail le long de la route qui longe leur propriété, impossible de ne rien faire.
Aider la nature à reprendre ses droits
"Ce jour-là, le prestataire à l'œuvre nous explique qu’il doit buser le fossé dans le cadre de l’aménagement d’une piste cyclable par le Conseil départemental. Mais il n’y avait pas eu de présentation publique du projet avant que les travaux ne démarrent. Le problème, c’est que les ouvriers ont ce jour-là atrocement mutilé la haie, en pleine période de nidification", détaille cette spécialiste du vivant, qui a recensé ici la présence de 11 espèces animales à protéger.
Faucon, chardonneret élégant, verdier d’Europe, chauve-souris, hibou petit duc mais aussi lézard ocellé, couleuvre ou encore tortue d’Hermann y ont leurs habitudes. "C’est très vivant! D’autant que, quand nous avons repris le terrain, occupé précédemment par des vignes, nous nous sommes appliqués à lancer un travail d'aménagement végétal pour observer comment les animaux et les insectes peuvent reprendre leur droit", ajoute la cofondatrice du centre d’étude Vegetech, dont les expérimentations in situ doivent servir de base de travail aux collectivités et parcs botaniques avec lesquels l’entreprise collabore (à Menton, Nice, Monaco ou encore en Italie).
Défendre des arbres en justice
Alors que les tronçonneuses débitent les branches basses des cyprès, Karine Panchaud appelle son avocat d’entreprise, puis un huissier pour faire constater les dégâts. Par l’intermédiaire de l'Association de défense des arbres, le couple se tourne vers une avocate spécialisée dans les thématiques environnementales. Un référé liberté est déposé devant le tribunal administratif de Toulon.
"Dans le code de l’environnement, il y a une législation qui encadre l’atteinte aux espèces protégées", explique maître Héloïse Aubret, avocate au barreau de Grasse. Dans l’affaire de la haie varoise, la juridiction toulonnaise n’accepte pourtant pas d’examiner le recours, invoquant que "la protection de l'environnement n’est pas une liberté fondamentale". De quoi faire tiquer Me Aubret, qui compte bien questionner le Conseil d’Etat sur ce sujet. Les époux Panchaud n’hésitent pas à poursuivre les démarches. Le "parcours du combattant" s’engage.
“Nos avocats nous ont expliqué que ça ne ferait pas avancer de manière directe notre dossier mais que ça pourrait être important à l’avenir d’avoir une jurisprudence. On a financé, très chèrement, cette procédure parce qu’on pouvait le faire et, philosophiquement, pour ne pas accepter sans rien dire qu’on mutile des arbres de cette qualité “, explicite Karine Panchaud, qui a grandi à la campagne et a toujours été “fondue de nature et de petites bêtes“.
Et le combat a porté ses fruits. "En septembre, le Conseil d’État a rendu un très bel arrêt qui a consacré la protection de l’environnement comme liberté fondamentale. Le biais, c’est de dire que l'arbre abrite des espèces protégées. Grâce à cette décision, on peut maintenant faire un référé liberté en invoquant cet arrêt du 20 septembre 2022", se félicite Me Héloïse Aubret. Dans la décision de cette institution publique, on peut ainsi lire noir sur banc:
"Le Conseil d’Etat juge que le droit de chacun de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé, tel que proclamé par l’article premier de la Charte de l’environnement, présente le caractère de liberté fondamentale (...)."
Changer le regard des gens sur les arbres
"C’est fondamental! D’un point de vue juridique, quand un particulier déposera un référé sur ce type de sujet à l’avenir, le tribunal administratif ne pourra plus se déclarer incompétent. Cela permettra à d’autres citoyens de défendre des arbres sans devoir engager les mêmes frais que nous en allant jusqu’au Conseil d’Etat", se réjouit Karine Panchaud, qui connaît toute l’importance que revêt le végétal. "On sait aujourd’hui que les arbres communiquent entre eux, se transmettent des champignons bénéfiques à leur survie… Dans ce contexte, c’est toujours malheureux d’en couper des matures pour les remplacer par des petits ou d’en abîmer alors que notre milieu est en pleine dégradation, du fait notamment des canicules et des sécheresses."
Pour l’heure, à La Crau, l’action en justice menée par les époux Panchaud a au moins l’avantage de figer la scène pour la haie en question. Quant à son devenir: "des procédures et des discussions sont en cours avec le Département. Cela se passe bien, on espère avancer sur ce dossier", conclut Karine Panchaud. Une démarche que ces passionnés de nature espèrent bien plus constructive que vindicative.
"Je vous envoie un message urgent, car des travaux sont déjà entrepris aux abords de l'Acropolis. Les arbustes et certains arbres sont déjà abattus, (...) cela fait vraiment mal au cœur." "Il faut arrêter d’abattre les arbres: Félix Faure, Carnot, les allées de la liberté… Cannes la Bocca… Plus d’arbres, pas d’ombre… C’est triste!" Tout au long de notre dossier sur les arbres, vous êtes nombreux à nous avoir interpellées pour clamer votre inquiétude sur le devenir de ceux qui vous entourent. Mais quelles sont les marges de manœuvre dont disposent les citoyens pour les défendre? Et quand agir? Décryptage.
Quand est-ce pertinent d’agir?
"L’arbre est un être vivant. Le protéger, c’est respecter ses besoins, donc les connaître", dixit le Groupement national de surveillance des arbres (GNSA), créé en 2019 pour agir contre des décisions pouvant les endommager. "On voit trop souvent, par exemple, des arbres encerclés dans un sol en béton, complètement imperméable, alors qu’on sait qu’ils ont besoin d’eau et ont une respiration racinaire, étaye Marie Amana, responsable du GNSA Sainte-Baume, dans le Var. Il y a aussi beaucoup d'erreurs au niveau de leur entretien, comme des coupes drastiques qui parfois ne conviennent pas aux espèces."
"Depuis une dizaine d'années, il y a une sorte de tendance alarmante à la mutilation des arbres à vocation ornementale", s’alarme Pierre Lacarrère de l’Association de défense des arbres. Des tailles qui peuvent, selon les espèces, s’avérer très contre productives. "Si vous commencez à tailler un tilleul, vous allez être obligé de le tailler toute sa vie car les branches qui repousseront ne seront pas ancrées à cœur et casseront facilement. Idem pour le bouleau. Contrairement au chêne, par exemple, qu’on peut laisser repartir", détaille Thomas Brail, arboriste-grimpeur à l’origine du GNSA.
Il ne faut pas non plus être extrémiste, des arbres doivent être abattus s’ils sont des dangers mais c’est bien souvent des arbres en bonne santé qu’on retire", Thomas Brail, fondateur du GNSA
Les menaces qui pèsent sur les arbres ne concernent pas que l’espace public. "Tout le monde aime l’arbre virtuel, celui qui figure en première page des magazines ou sur les documentaires. Mais l'arbre réel peut gêner quand il est devant votre fenêtre ou que ses branches empiètent sur votre propriété", précise Pierre Lacarrère, de l'association de défense des arbres. Pour se mobiliser, plusieurs approches existent.
L’approche militante
Mai 2019. À Mazamet, dans le Tarn, la mairie souhaite abattre un alignement de platanes pour procéder à des aménagements. Une décision qui révolte Thomas Brail, arboriste-grimpeur et farouche défenseur des arbres. Le citoyen se perche dans l’un des platanes, l’occupe pendant deux jours et deux nuits et réussit à limiter l'abattage prévu. "J’étais avant tout animé par le non-respect de l’article de loi qui protège les arbres d’alignement et qui n’est jamais appliqué. En France, aucune protection forte n’existe pour les arbres quand en Allemagne vous n’avez pas le droit d’abattre un arbre dans votre jardin sans demander l’autorisation au maire, c’est triste", explique-t-il.
Dans la foulée de cette action, il lance le Groupe national de surveillance des arbres (GNSA) et essaime avec son approche militante. Aujourd’hui, l’association compte 70 antennes en France, plus de 700 adhérents et ne cesse de prendre de l’ampleur. Objectif: créer un réseau de lanceurs d’alerte prêts à agir en cas de menace sur des arbres. "On reçoit près d’une centaine d'alertes par jour", selon le fondateur du GNSA, qui précise les différentes façons de s’engager dans la démarche.
Je n’invite pas les personnes qui n’en ont pas la compétence à occuper des arbres. L’idée, c’est de créer des mobilisations, de se fédérer", Thomas Brail, fondateur du GNSA
"Si vous avez 50 à 100 personnes devant un chantier de coupe, ce n’est pas pareil qu’une seule. La seule chose dont on doit avoir peur, c’est le mur qu’on va prendre dans quelques années si on ne fait rien pour protéger les arbres. Car en haut de la pyramide, sur la planète, il y a le végétal", souligne l'arboriste-grimpeur militant, qui a fait parlé de lui en mai dernier en s'attachant à un arbre centenaire près de la Tour Eiffel. En 3 ans et demi d’existence, le GNSA revendique "3 à 4 jurisprudences en France sur la loi L350 sur les arbres d’alignement".
Dans le Var, le GNSA compte deux groupes actifs: l’un à Saint-Raphaël-Fréjus, l’autre sur le territoire du Parc naturel régional de la Sainte-Baume. Au sein de ce dernier, pas de projet d’occupation d’arbres la constitution d’un réseau de bénévoles jouent les sentinelles en se relayant pour surveiller une forêt de la commune de Mazaugues menacée par une activité industrielle polluante et un projet de carrière de granulats dont la construction menacerait les arbres et des espèces protégées.
"On observe, on recueille des preuves, on surveille les allers-venus des camions, les obligations légales de débroussaillement. On est aussi en train de travailler sur un protocole d’observation des arbres si jamais la carrière venait à ouvrir afin d’en évaluer les impacts", détaille Marie Amana, responsable de ce groupe local du GNSA.
Le délicat combat en justice
Un arbre peut-il se défendre en justice? Impliquée dans leur défense, l’avocate Héloïse Aubret, spécialisée dans les thématiques environnementales, y travaille. À La Crau, elle vient ainsi d’obtenir un arrêt du Conseil d’état consacrant "le droit de chacun de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé" comme une liberté fondamentale. Dans ce dossier, l’avocate défendait un couple ayant pris la défense d’une haie longeant sa propriété, endommagée par des travaux publics.
Sur le plan légal toujours, Me Aubert précise: "Dans le code de l’environnement, il existe une législation qui protège les arbres d’alignement. Pour y porter atteinte, il faut avoir une autorisation administrative. Celle-ci peut être contestée et, s’il n’y en a pas, il faut essayer de faire un référé auprès du tribunal."
"Défendre un arbre reste très compliqué et coûteux car il n’a pas de protection juridique en soi, nuance-t-elle. Soit il vous appartient et vous pouvez le défendre en tant que votre propriété. Soit ce n’est pas le cas et vous le défendez car il est du patrimoine commun des êtres vivants et cela devient plus compliqué".
Et si vous constatez une atteinte au sein de votre copropriété, "il faut contester les PV d’assemblée générale de copropriété. Mais, là encore, c’est très délicat car si vous êtes mis en minorité, c’est l’AG qui décidera", ajoute-t-elle.
Son conseil pour défendre efficacement un arbre: "essayer de gagner la bataille de l’opinion." Comment? "En faisant nombre, en se constituant en collectif ou en s’adossant à des associations de protection de l’environnement déjà aguerries car le jour où l’entreprise arrive avec les tronçonneuses, cela va très vite."
Faire preuve de méthode
Pour défendre un arbre près de chez soi, et si la clé était la méthode? C’est en tout cas ce que préconise Marie Amana, responsable du GNSA Sainte-Baume, en prodiguant quelques conseils simples.
D’abord s’informer, "en portant un regard sur les arbres qui nous entourent et se tenant informé des travaux prévus dans la commune". Ensuite, ne pas hésiter à réclamer à sa collectivité des documents: avis d’abattage, diagnostic phytosanitaire préalable… "On a le droit, en tant que citoyen, d'y avoir accès", assure Marie Amana. Enfin, "ne pas hésiter à se tourner vers une association ou un professionnel pour avoir un avis éclairé, y compris en cas de problématiques privées comme un conflit de voisinage".
Pour contacter le Groupement de surveillance des arbres et être mis en relation avec un groupe près de chez vous, c’est ici. https://gnsafrance.org/adherer/
L'association pour la défense des arbres est joignable ici. http://andarbre.com/
Seuls les modèles de moins de 47 000 € ont maintenant un bonus écologique. Parmi eux, voici ceux qui annoncent les meilleures autonomies WLTP.
Cupra Born : 550 km
La cousine espagnole de la Volkswagen ID.3 mérite l’intérêt. Son prix de base est de 44.500 € avec un bloc de 204 ch et une autonomie de 426 km. Mais il faut ajouter seulement 2.000 € pour avoir la grosse batterie, avec un bloc de 230 ch. Ainsi dotée, la Cupra Born VZ Batterie XL affiche une belle autonomie en cycle mixte WLTP de 550 km.
Avec un prix de 46.500 €, il ne faut en revanche pas prendre d’option, sinon on dépasse 47.000 €. L’équipement de série est cependant riche : phares full LED, jantes 19 pouces, écran tactile 12 pouces, volant chauffant, régulateur adaptatif… Toutefois, la remise de 2.000 € évoquée dans les offres de Cupra peut servir à se faire offrir quelques suppléments.
La seule ID.3 « bonussée » est la Pro Performance First, avec 204 ch et 425 km d’autonomie (46.750 €).
Volvo XC40 Recharge : 515 km
Tesla Model 3 : 510 km
Au 1er janvier, plus aucune Tesla n’avait le bonus (celles qui coûtaient moins de 60.000 € avaient 2.000 € d’aide en 2022). Mais Tesla a fait fondre les tarifs des Model 3 et Y le 13 janvier. Résultat, la déclinaison Propulsion des deux modèles a de nouveau droit au bonus. Mais forcément, avantage ici à la berline : elle est moins chère et propose plus d’autonomie grâce à son aérodynamique plus favorable. En cycle mixte WLTP, avec les jantes aéro 18 pouces, elle annonce une autonomie estimée de 510 km (491 km certifiés avec les jantes 19 pouces optionnelles). Le prix est de 44.990 €, soit 39.990 €. Bon point : il y a maintenant un choix entre noir ou blanc pour la couleur gratuite.
Hyundai Kona : 483 km
Il est en fin de vie, mais il a de très beaux restes. Avec sa grosse batterie 64 kWh, le Kona électrique promet jusqu’à 484 km avec la finition de départ Intuitive, déjà bien dotée : jantes 17 pouces, instrumentation numérique, accès mains libres, clim auto, caméra de recul, aide au maintien dans la voie. Son atout : un prix de base plus accrocheur que le reste de cette selection, à 41.700 €. Et ce prix peut être négocié dans la mesure où le véhicule est en pré-retraite.
Renault Mégane : 470 km
Pour avoir 470 km d’autonomie mixte WLTP avec la Mégane, il faut opter pour la version Evolution ER, plutôt taillée pour les clients business. Son look est ainsi plus basique, avec des enjoliveurs et une signature lumineuse moins techno. Mais il y a le bel écran tactile 12 pouces avec services connectés Google, l’accès mains libres, le chargeur à induction, les feux de route automatiques… Le véhicule coûte 43.000 € avec le bloc de 130 ch, la recharge AC 7 kW et la recharge DC 130 kW (il faut ajouter 2.000 € pour la recharge AC 22 kW).
Richard Galy se veut maire médecin. Au service de la population, comme au chevet de ses patients. Mais il pourrait être aussi équilibriste, tant l’édile doit jongler avec la préservation du cadre de vie et la nécessité de loger des actifs. Avec la volonté d’investir, tout en préservant le contribuable. Malgré une conjoncture ardue, l’édile reste déterminé à résoudre l’équation, telle que définie par son programme en 2020. Quel que soit le facteur X...
2023 signifie déjà mi-mandat. État des lieux?
La crise du Covid nous a énormément impactés. Tous les chantiers ont été décalés et il a d’abord fallu gérer l’urgence, avec un soutien à l’activité économique. La guerre en Ukraine crée d’autres contraintes, notamment l’inflation du coût de l’énergie qui frappe le budget de fonctionnement de la Ville. Mais notre programme, ce ne sont pas des promesses en l’air. Il a été planifié, budgétisé et découpé en six pour les six années de mandat. Malgré les retards, on a lancé tout ce qu’on avait prévu, notamment du point de vue de la transition écologique.
C’est-à-dire?
La Ville est plus verte que jamais. L’accroissement démographique a été divisé par dix ces vingt dernières années, et l’on a encore préservé 40% d’espaces verts en 2019, pour un total de 72,5% sur la commune. Dans les années 1990, la création de Mougins le haut et Tournamy représentent 5% de notre territoire. Le Cœur de vie ne constitue que 2% d’urbanisation en plus. 93% de notre espace demeure pavillonnaire et environnemental.
Avec des panneaux photovoltaïques pour la transition énergétique?
On a déjà réalisé l’isolation extérieure de bâtiments publics et scolaires. On souhaite implanter des panneaux photovoltaïques sur des ombrières installées sur de grands parkings comme à l’école des Cabrières ou Saint-Martin, qui protègent les véhicules de la chaleur et produisent de l’électricité pour l’autonomie des bâtiments attenants et alentours. On a également repris 60% de l’éclairage de la Ville avec du LED qui nous fait économiser 150.000 e. Depuis le 1er décembre, on éteint certaines routes de 23h à 6h, sauf axes principaux.
Vous misez aussi sur la "mobilité douce"?
Nous avons réalisé 30 kms de piste cyclable depuis 2016, une nouvelle a été inaugurée au pied de Mougins le haut vers Sophia. La prochaine sera réalisée avenue de la plaine. Parallèlement, on soutient l’achat de vélo avec une subvention de 20%, jusqu’à 300 e. (Nous donnons également 100 euros pour l’achat d’un matériel de jardin électrique).
Le vélo, mais aussi le bus?
Nous allons instaurer trois lignes de bus en plus. La 26 à l’ouest (avenue de la plaine, Notre Dame de vie, le chemin des Cabrières jusqu’à la Bocca); la 28 à l’Est (chemin Belvédère, Mougins le haut, avenue du Golf, Sophia et retour au village); la 29 transversale (Tournamy, Centre et Sophia), à une cadence de 12 minutes. Mougins est un endroit de passage pour les véhicules qui viennent de Fayence, Peymeinade, Grasse ou Fréjus, Mandelieu, la Bocca par la sortie 42. C’est un entonnoir à voitures entre l’avenue Maurice-Donat et l’avenue de la Valmasque. Tous ces gens-là, j’aimerais bien les acheminer sur un mode différent, à commencer par les Mouginois!
Les écoliers devraient bénéficier de légumes et fruits bio "made in Mougins" ?
On a acquis des terrains dans les quartiers des Bréguières et d’Argeville pour créer une régie agricole. On va lancer un appel d’offres afin d’y implanter des agriculteurs, pour des premiers labours au printemps, et des produits bio en circuit court dans les cantines à la rentrée 2023.
Cœur de Vie doit aussi s’achever avec le parc paysager qui doit relier le Val à Tournamy?
Il s’étendra sur 6.000m2, là où se situent Provence et matériaux et Gamm Vert, et comportera trois parties: un espace de rencontres avec une fontaine, des jeux pour enfants, une deuxième avec des gradins pour des spectacles et une troisième avec des plantations en pleine terre d’au moins 300 arbres. Nous allons enfin avoir cette place conviviale qui manque à Mougins depuis la nuit des temps (sic) avec des restaurants, des commerces, un cinéma de trois salles qui doit ouvrir en septembre. 2023 est une année de concrétisation, avec un vrai changement de vie pour que notre commune ne soit pas une ville-dortoir.
Les logements sociaux, dont la carence s’élève à 450.000 e, c’est pour les Mouginois d’abord?
Je veux! Cécile Duflot nous a imposé 25% de logements sociaux puis la loi Alur avant de s’éclipser. Nous avons atteint 11% au lieu de 25, mais j’établis un plan triennal avec la préfecture pour en construire çà et là afin d’éviter que la pénalité ne quintuple et s’élève à deux millions. En échange, nous sommes dans la commission d’attribution, et les Mouginois sont servis en premier. Et je maintiens qu’il est de la responsabilité du maire de construire ces logements pour des jeunes actifs qui ont grandi dans nos écoles, des couples qui se défont, des agents municipaux ou des personnes âgées qui n’ont plus les moyens de se loger. Parallèlement, on modifie le PLU pour augmenter l’emprise au sol constructible de 5% afin de valoriser les propriétés existantes et de récupérer des droits à la mutation dans nos caisses lors des reventes.
Avec 50 Me d’investissements (et un report de 32 Me) l’opposition dénonce un manque d’ambition?
Que leur faut-il? Cent millions? J’aime la gestion en bon père de famille et je m’en réfère à Antoine Pinay qui expliquait ainsi la bonne santé économique de la France (il se lève et imite l’ancien Premier Ministre): "Quand j’ai cent francs dans le porte-monnaie, je ne dépense jamais plus!".
Il faut avoir le courage d’investir, mais sans jamais perdre de vue l’intérêt des contribuables.
Découverte du jour avec un détour qui vaut la peine ! Il s'agit du plus petit village des Alpes-Maritimes, entre Puget-Théniers et Guillaumes, (re)découvrez Auvare.
Perché au-dessus de Puget-Théniers, le détour nous emmène sur les hauteurs de Auvare, charmant petit village. A telle enseigne qu'Auvare est la plus petite commune de toutes Alpes-Maritimes. Et comme l'on dit souvent "tout ce qui est petit est mignon".
Énième exemple d'un village qui changea de nationalité
“A l’ourigina faia pas part de la Countea de Nissa“, à l'origine dans le Comté de Nice, le village d'Auvare est côté provençal, jusque dans les années 1760, lorsque le Comté de Nice intègre la commune… “denant de redeveni frances cent an plus tardi“, parce que oui, en 1860, comme Nice, Auvare devient (à nouveau) française.
La famille Corporandy, baron d'Auvare
Au gré des changements de nationalité, les habitants d'Auvare s'adaptent, à l'exemple de la famille Corporandy, braons d'Auvare et seigneurs de la Croix-sur-Roudoule. Avant de devenir niçois, la famille peut compter sur un véritable Héros de guerre, Gaspard Corporandy, qui est même un héros Napoléonien et c'est à ce titre qu'un quartier porte le nom d'Auvare à l'Est de Nice. Sauf que dans les années 1760, la commune devient piémontaise et le dit, Joseph Félix, neveu de Gaspard Corporandy, engage une carrière militaire… Et affronte son oncle !
Quand le Comté de Nice devient français, un dilemme se pose
La Famille Corporandy d'Auvare est face à un choix cruel : rester fidèle au Roi du Piémont, ou fuir en Italie, « o aloura venì frances e restà aquì » et les Corporandy choisiront finalement l'exil dans la capitale Turin.
L'avenir de notre planète passe par la jeunesse ! Océano pour tous avec le Musée Océanographique de Monaco sensibilise les pitchounes à éveiller leur conscience écolo et ça passe par toute une opération avec les établissements scolaires azuréens.
Océano pour tous, c'est un concours pédagogique organisé depuis près de 10 ans par le Musée Océanographique de Monaco avec la Fondation Princesse Charlène et l'Éducation Nationale en France et en Principauté.
Concrètement, depuis 2014, le Musée cherche à sensibiliser les plus jeunes en faisant connaître, en donnant le goût et l'envie de protéger les océans et les mers, dont celle qui nous concerne le plus sur le territoire azuréen, la Mer Méditerranée.
« Oceano pour Tous » et partout en France, Europe et plus
Si l'initiative est monégasque et en partie française, elle a su s'exporter. À la fois présente en Italie, dans huit départements français, dans les DOM-TOM, le concours se lance également sur le continent africain. Une classe sénégalaise et deux classes qui proviennent de quartiers difficiles de l'Afrique. Le concours s'adresse en priorité à des collèges qui sont en zone d'éducation prioritaire aussi, qui sont en zone rurale.
Projet pédagogique main dans la main entre les élèves et les profs
Les enseignants, les professeurs qui portent les projets, travaillent avec les élèves dans la découverte de l'océan et dans la mise en place d'actions concrètes pour sensibiliser d'autres élèves. Ils soulignent l'impact provoqué par la pollution plastique au niveau des écosystèmes des espèces marines, pour ensuite proposer des actions à mettre en place au sein du collège, soit au niveau du quartier. Au-delà du niveau scolaire, les équipes travaillent souvent en collaboration avec des associations locales ou même des mairies qui soutiennent leurs actions.
Il s'agit bien d'un concours ! L'idée, c'est d'accompagner au maximum toutes les classes via des ateliers à distance. Il y a un lien direct avec les objectifs de développement durable, pour la protection, la compréhension du monde marin, le changement climatique. Chaque classe va produire une vidéo dans laquelle elle va pouvoir présenter au jury, l'ensemble des actions menées. Résultat en juin !