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Découvert par article France Bleu Azur https://www.francebleu.fr/emissions/les-azureens-qui-s-engagent/les-azureens-qui-s-engagent-joffrey-peletier-de-projet-rescue-ocean-9975562
Project Rescue Ocean est une association de protection de l'environnement, avec des antennes dans plusieurs régions du globe, il en existe également un peu partout en France, dont une se trouve à Nice. À l'origine, l'asso s'est construit sur un constat simple : il y a de plus en plus de pollution dans les rivières, les fleuves, les mers et les océans et nettement moins de poisson, de biodiversité. « En étant plongeur, sur 20 ans la biodiversité, elle décroît, mais à vitesse grand V ! Et puis sont arrivés les nouveaux poissons en plastique. On n'avait pas autant de pollution avant », c'est le constat de Joffrey Peletier, ambassadeur de l'antenne niçoise de Project Rescue Ocean.
pour quelles actions ?
Chaque antenne dispose d'ambassadeur, dont le rôle est de s'organiser pour trouver des spots de récupération de déchets, de ramassage, mais aussi de créer des contacts avec des partenaires, des écoles, des structures et travailler avec les collectivités. Dans les Alpes-Maritimes, deux types d'actions sont menées : la première est véritablement tournée vers le ramassage des déchets, les actions de collecte et de nettoyage ; la seconde, c'est de l'éducation, de la prévention auprès des publics azuréens, que ce soit dans les établissements scolaires ou lors de journées thématiques.
La jeunesse au service de l'asso
En décembre 2022, l'antenne niçoise de Project Rescue Ocean a organisé un ramassage de déchets à Villeneuve-Loubet, avec une classe du lycée hôtelier Paul et Jeanne Augier. Il y a parmi cette classe d'âge, des jeunes qui se sont sentis particulièrement concernés par cette action, et ils ont décidé de rendre la pareille en organisant un repas de gala. Le vendredi 27 janvier, est organisé un Dîner de gala au restaurant La Rotonde, restaurant d'application avec un menu « terre-mer ». La moitié des bénéfices seront reversés à l'association.
Des professionnels passionnés,
" Le Karaoké s'invite chez vous !"
Nos services sont dédiés aux particuliers et aux professionnels. Soyez futé pour une bonne soirée contactez Karak'OK.
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Site officiel du Département des Alpes-Maritimes. Consultez l'ensemble de l'actualité des Alpes-Maritimes et prenez connaissance de l'ensemble des aides et services mis en œuvre par la collectivité départementale
Le Département des Alpes-Maritimes offre jusqu'à 5.000 euros pour l'achat d'une voiture électrique. Pour en bénéficier, rendez-vous sur www.greendeal06.fr. Une plateforme téléphonique existe également au 0800.037.016 (service et appel gratuits. Du lundi au vendredi, de 9h à 12h et de 13h30 à 17h).
Le montant du chèque est défini en fonction de votre quotient familial :
- Un couple avec enfant dont le quotient familial est de 25.000 euros peut prétendre à 5.000 euros de subvention.
- Un couple avec enfant dont le quotient familial est de 50.000 euros recevra 4.000 euros.
L'entreprise familiale de Marius Auda est spécialisée dans le maraîchage depuis les années 60. Herbes aromatiques, fleurs comestibles, salades.
Découvert par article France Bleu https://www.francebleu.fr/emissions/circuits-courts-dans-les-alpes-maritimes/marius-auda-fleurs-comestibles-herbes-et-salades-a-gattieres-9827690
On entend souvent parler les "anciens" de neiges profondes, de froid glacial ou de tempête dévastatrice... Et en ce qui concerne le mois de février 1956, ils sont nombreux à se remémorer cet hiver-là... "On n’a jamais vu ça! ", ou "il n’y a plus de saisons!", pouvait-on entendre alors. En effet, l’année 1956 a marqué les mémoires et, dans une certaine mesure, les paysages. Un épisode de froid exceptionnel s’est abattu sur la Provence durant tout le mois de février.
Vagues de froid soudaines
Durant cet hiver mémorable, on enregistre les températures les plus basses du siècle. Début février, et après un mois de janvier plutôt doux, un froid sibérien s’étend sur la France. Le Sud-Est change de physionomie. Ce sont trois vagues de froid successives qui ont touché la région, accompagnées d’abondantes chutes de neige et d’un vent violent et glacial. La première vague est arrivée le 2 février, avec un mistral qui souffle à 180km/h. La deuxième vague est arrivée dans la nuit du 9 au 10 janvier, accompagnée, elle aussi, de vents violents. La troisième vague touche la région le 19 février, après quelques jours de léger redoux. Avec elle, tombe encore une épaisse couche de neige.
Le 24 février, plusieurs centaines de localités sont encore isolées, notamment Draguignan, la préfecture du Var, et la presqu’île de Saint-Tropez, dont les villages sont ravitaillés par hélicoptères. Les rivières charrient des glaçons, les ports, dont ceux de Saint-Raphaël et Saint-Tropez, sont couverts de glace, tout comme l’étang de Fontmerle à Mougins. Phénomène unique, la mer, plus chaude que l’atmosphère ambiante, se met à "fumer". Tout prend un aspect irréel et la vie paraît tourner au ralenti. Au total dans la région, on comptabilisa vingt-cinq à vingt-huit jours de gel au cours de ce mois exceptionnel. La neige n’est pas en reste, avec de fréquentes chutes de plus de dix centimètres.
De graves conséquences
Dès le 9 février, voies ferrées et routes sont coupées, y compris la RN7. Des milliers de véhicules automobiles se retrouvent bloqués, sans compter les accidents et les toits effondrés. Les conséquences sur l’économie sont énormes.
Les cultures sont anéanties. Qu’il s’agisse de l’horticulture, la viticulture ou l’oléiculture dont vit alors la Provence. Les serres n’ont pas résisté au poids de la neige. Les maraîchers ont tout perdu. Même sur la côte, les mimosas et arbres fruitiers n’ont pas supporté les températures polaires. Des oliviers centenaires succombent, fendus par le gel. "Le bois hurlait", se rappellent les anciens. "De mémoire d’homme, on a rarement vu les oliviers geler en régions méditerranéennes. Pourtant, autour de nous, on entendait la plainte des oliviers qui agonisaient. En novembre et en décembre, il avait fait très doux. On était en manches de chemise dans les champs. Et puis c’est arrivé d’un coup, le 2 février. Le matin même, je me rappelle, on était encore bras nus. Mais dans l’après-midi, le froid est arrivé brusquement... La température a chuté très vite. Durant la nuit, il a fait jusqu’à moins 20°... Le plus surprenant, c’est que nous entendions les oliviers qui éclataient dehors. Ils étaient gorgés de sève à cause de l’hiver très doux qu’on avait eu jusque-là... C’était extraordinaire. On était dans la maison et les oliviers mourraient dehors, dans de grands craquements, comme ça, dans la nuit... Dans les jours qui ont suivi, il a fallu tous les couper... La plupart avaient plusieurs centaines d’années..."
L’arbre supporte habituellement un froid sec et de courte durée, mais pas celui, humide et de longue durée, de ce mois de février. La plupart des oliviers – aux alentours de cinq millions dans la région – devront être coupés. Beaucoup seront abandonnés.
Ce froid de 1956 accélère le déclin de l’oléiculture, commencée un siècle plus tôt, et l’abandon des terrasses sur lesquelles se trouvaient souvent les oliviers. Le ministère de l’Agriculture va offrir des primes à l’arrachage des oliviers dont quatre millions ont été détruits.
En contrepartie, on va planter de la vigne, dont le rendement est plus rapide. On faisait déjà du vin en Provence, bien sûr, mais essentiellement pour la consommation familiale. Dès lors, une nouvelle économie se développe.
Les paysages se métamorphosent et un autre système économique et social se dessine.
Dans les Alpes-Maritimes, c’est le mimosa, importante source économique, qui a souffert. Partout où les espèces se multipliaient, la totalité des feuillages a été roussie et les écorces ont éclaté. Les citronniers ont également été très atteints, même si dans la région de Menton, certains semblent avoir échappé aux effets de la gelée. Pour les mandariniers et les orangers de Nice et Cannes, les dégâts ont été plus sérieux et de nombreux arbres sont morts. De fait, pour certains producteurs, la perte a été lourde. De Menton au cap Ferrat, les jardins d’agréments des villas touristiques ont également été dévastés. À Antibes, les roses et les œillets ont également gelé, plongeant les producteurs dans le désespoir.
Le tableau s’assombrit lorsque quelques jours après la vague de froid, apparurent dans leur triste évidence les transformations imposées à certains aspects les plus séduisants et fructueux des paysages méditerranéens.
Entraide et système D
Face à cette situation dramatique, les moyens mis en œuvre paraissent dérisoires. Mais heureusement, l’entraide fonctionne. Tout comme la débrouille. Dans le Var, quelques chasse-neige et une dizaine de bulldozers, tentent de dégager les routes, mais les Ponts et Chaussées ne peuvent répondre à la demande, malgré la mobilisation de quelque sept-cents personnes. Grimaud, coupé du monde, est ravitaillé par des sauveteurs à skis et à dos d’âne. Tandis qu’à Saint-Tropez, isolé par un mètre de neige, et où les mouettes gèlent en vol, ce seront des hélicoptères. À Saint-Martin de Pallières, le village se rassemble pour dégager la neige sur les routes. Pour se nourrir, on vide les placards de leurs réserves, abondantes à cette époque à la campagne. On broie châtaignes et pois chiches pour faire du pain. Les glands torréfiés remplacent le café. Pour se chauffer quand le charbon vient à manquer, on brûle les meubles. Le dégel ne commencera que le 26 février. Il faudra plusieurs semaines pour réparer les dégâts. Certains se révéleront plus tard, ainsi la destruction des pins maritimes dans les Maures et l’Estérel, tués par une cochenille dont le prédateur naturel – une coccinelle – n’avait pas résisté au froid. Ainsi, février 1956 est devenu le mois le plus froid du XXe siècle. Pourtant, on a survécu... Et on notera, neuf mois plus tard, une nette augmentation des naissances.
Source: Observations générales sur la gelée de février 1956 dans les départements du Var et des Alpes-Maritimes par Alfred Dugelay (Hal - archives ouvertes).
Une modification du paysage méditerranéen
Malgré son climat réputé privilégié, la région n’a pas échappé aux funestes effets de la vague de froid de février 1956. Les abaissements sensibles de température ont largement porté atteinte à sa parure végétale. La flore indigène se caractérise par la prépondérance d’espèces à feuilles persistantes verdoyantes qui confèrent au paysage une douceur de printemps permanente. Or, par endroits et dès les premières atteintes du froid, le roussissement des feuillages, bientôt suivi de leur chute, a modifié cet aspect.
Couverts de neige, palmiers, mimosas alors en fleurs, orangers, citronniers chargés de fruits, offrirent le spectacle d’un rare et éphémère contraste de couleurs. Mais les conséquences du froid se mesurèrent lorsque, peu de jours après, il n’en restait qu’une vision affligeante de feuilles, fleurs ou fruits, gelés et roussis pendants des branches. De plus, les chutes de neige persistantes ont ajouté leurs effets à ceux de la gelée, les amplifiant parfois.
À des degrés variables, eucalyptus, faux poivriers, lauriers roses et tant d’autres espèces arborescentes qui y avaient acquis droit de cité, subirent aussi des dégâts.
Au final, sur les deux départements, on peut dire que les températures qui ont atteint une côte exceptionnelle pendant le mois de février 1956, ont modifié à jamais la physionomie du paysage méditerranéen.
Et si votre prochain repas à emporter était dans une boîte en verre consignée ? Rejoignez “En boîte le plat“, l’initiative toulousaine d’ETIC Emballages.
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Depuis quelques années, en livraison ou à emporter, on a pris l'habitude de consommer le repas du midi sur le pouce. Entre les paninis, les sushis, un kébab ou un tacos, c'est bon en goût (et encore), mais très mauvais pour la planète ! Énormément de déchets sont générés par ces modes de restauration, c'est pour ça qu'à Valbonne on s'active. L'association Vaïeven, développe et coordonne le projet En boite le plat, pour proposer une forme de consigne d'emballage destinée à la restauration à emporter.
Si le projet se développe sur plusieurs territoires en France, sur la Côte d'Azur, il démarre tout juste, avec plusieurs commerçants du territoire de Valbonne partenaire de l'opération. Le but est de réduire les emballages jetables qui sont issus de la vente de plats à emporter. En boite le plat essaie de remplacer tous ces emballages jetables par du contenu en verre, consignés et qui sont partagés par un réseau de commerces.
Son métier: oncologue médical. Une spécialité qui a pour objet l’étude, le diagnostic et le traitement des cancers. Son leitmotiv: améliorer la qualité de vie de ces personnes qu’elle prend médicalement en charge. Comment? Grâce à la méditation pleine conscience, une méthode à laquelle elle a choisi de se former au sein même de l’Université du Massachusetts (USA) où la MBSR (Mindfulness based stress reduction ou réduction du stress basée sur la pleine conscience) a été créée en 1979. Instructeur MBSR, le Dr Kenza Bouredji propose depuis septembre 2020 et sous l’égide du Pr Jean-Marc Ferrero, un programme MBSR aux patients du Centre Antoine Lacassagne (CAL) à Nice. Une première en région Paca. Rencontre.
À qui s’adressent ces séances?
Peuvent en bénéficier toutes les personnes qui traversent - ou ont traversé - l’épreuve d’un cancer, quel qu’il soit: cancer du sein, du côlon, de la thyroïde, lymphomes, leucémie… Mais, dans les faits, ce sont aujourd’hui surtout des femmes atteintes de cancer du sein qui participent au programme. Cela s’explique en partie: les effets de la méditation pleine conscience sur cette maladie ont fait l’objet de centaines d’études scientifiques. Les oncologues américains se sont en particulier intéressés à l’impact de la pleine conscience sur le risque de dépression, connu pour être majeur chez les jeunes mamans atteintes par un cancer du sein.
Outre la dépression, quels sont les autres symptômes visés?
Les troubles du sommeil, la fatigue, les bouffées de chaleur (en cas d’hormonothérapie)… Sur l’ensemble de ces signes, la pleine conscience apparaît dans les études comme l’approche non médicamenteuse la plus efficace.
À quel moment de la maladie cette pratique est-elle recommandée?
À tous les stades de la maladie: pendant la phase aiguë, quand les patients sont encore sous traitement, à l’issue de la prise en charge, voire des mois ou des années plus tard si le besoin est ressenti.
Qui, concrètement, se tourne vers cette pratique depuis que vous l’avez mise en place?
Ce sont essentiellement des femmes, âgées de 50 à 60 ans et touchées par un cancer du sein localisé ou métastatique, à tous les stades de la maladie. Certaines ont été soignées des années plus tôt, mais sont toujours sous hormonothérapie, d’autres sont en cours de chimiothérapie. On aurait pu craindre que ces dernières soient trop épuisées par les traitements pour participer; dans les faits elles décrivent d’importants bénéfices, notamment grâce au soutien du groupe pendant ces séances.
Avez-vous évalué scientifiquement les effets de votre programme?
C’est un travail en cours; les premiers résultats sont néanmoins très prometteurs. Les témoignages (lire ci-dessous) sont extrêmement positifs: les patients décrivent une vraie amélioration de leur qualité de vie après avoir suivi le programme: sommeil plus réparateur, meilleure gestion de la douleur, moins d’appréhension face à des étapes clés et anxiogènes comme les rendez-vous avec l’oncologue ou l’attente des résultats d’un scanner…
C’est magique!
Non, on ne peut pas dire ça. Il ne s’agit pas de supprimer les symptômes, mais de les alléger, en agissant sur ce qui tend à les aggraver. Le meilleur exemple est celui de la douleur. La composante psychique rajoute de la douleur en la dramatisant. Grâce à la MBSR, on cherche à ce que le ressenti désagréable soit atténué et donc que le symptôme soit mieux "vécu".
Une aide à combattre la maladie en quelque sorte?
Je n’aime pas ce terme "combattre". Il s’agit plutôt de "faire avec", "d’accepter". Ce que l’on peut changer, c’est la résilience et la connexion avec les ressources dont on dispose. Notre mental peut parfois nous raconter des scénarios d’horreur (rires).
Alors que l’offre "bien-être" fleurit, notamment à destination des personnes confrontées à une maladie grave, comment expliquez-vous le succès de votre programme?
Lorsqu’une personne fait face à un diagnostic de cancer, elle a souvent envie de tout essayer: magnétiseur, rebouteux… Au risque de tomber parfois entre les mains de charlatans. Je pense que le fait d’être accompagné par un oncologue, qui connaît leur maladie, les traitements rassure et favorise l’adhésion.
Un matin ensoleillé à Grasse. Derrière un vaste portail, des jeunes s’activent, traversent la cour.
La bâtisse, un ancien couvent, abrite le tiers lieu Sainte-Marthe, géré par la SCIC (société coopérative d'intérêt collectif) Tetris (Transformations Écologiques Territoriales par la Recherche et l’Innovation Sociale).
Au premier étage, une trentaine de participants s’activent au cours d’une formation aux métiers du numérique.
Au rez-de-jardin, Nadine, médiatrice numérique, dispense des cours d’informatique. Au milieu, des habitants de Grasse passent prendre un café.
Cet ancien couvent et orphelinat, d’abord reconverti en école, voit désormais défiler habitués et curieux. Le lieu détonne, au milieu des habitations grassoises.
Centre de recherche autour de la transition
Ce tiers-lieu puise sa source dans une démarche initiée en 2009 par Geneviève Fontaine, docteur en sciences économiques.
"A l'époque, les lycéens qu’elle accompagnait avaient élaboré un outil pour encourager la démarche de développement durable au sein des établissements scolaires", explique Carole, présente elle aussi, presque depuis le début de l’aventure. Une sorte de grille pour évaluer et guider une action dans sa globalité, du début à la fin du processus. Et ne pas faire les choses à moitié, en quelque sorte.
"Les lycéens étudiaient, par exemple, les effets de la production de l’huile de palme que cela soit au niveau santé, économie, inégalités, environnement", poursuit Carole.
Une démarche autour de laquelle s’est construite la Scic Tetris, qui, depuis 2018, abrite un repair café, des cours de formation low tech et un vaste espace extérieur dont un potager.
"Nous sommes le seul tiers-lieu en France à être piloté par un centre de recherches", explique Christophe Giroguy, l’un des animateurs qui résume ainsi l’esprit du lieu : "un espace dédié à l’éducation populaire et au développement durable, à l’heure de la transition des territoires."
Nice-Matin
RÉGION FRANCE NICE
A Grasse, face aux enjeux écologiques, ils expérimentent la démocratie participative
A Grasse, le tiers-lieu Sainte-Marthe abrite un atelier de réparation de matériel électronique, des salles de cours, des activités d’agriculture urbaine, d’alimentation durable, de gestion des biodéchets et un centre de recherches. L’idée : réfléchir au territoire de demain dans sa globalité. Une démarche qui s’inscrit dans une réflexion, plus globale, sur la transition des territoires. Animateurs, chercheurs et observateurs racontent et analysent.
Article réservé aux abonnés
Flora Zanichelli
Publié le 23/01/2023 à 19:00, mis à jour le 23/01/2023 à 19:01
(Photo Franck Fernandes)
Pourquoi c’est important?
Partout en France, de plus en plus de citoyens, touchés de plein fouet par le réchauffement climatique, s’interrogent sur l’avenir de leurs territoires.
Dans une étude du Credoc (Centre de Recherche pour l'Étude et l'Observation des Conditions de Vie) publiée en 2022 pour le compte de l’ANCT (Agence nationale de cohésion des territoires), 60% des personnes interrogées estiment que la transition écologique constitue l’enjeu principal de la politique territoriale.
Réflexions sur le thème de la transition écologique, achats groupés de produits du terroir, monnaie locale, les tiers lieux se veulent des relais de la société civile et des interrogations qui les animent. Ils s’attachent à proposer d’autres modèles de vivre-ensemble dans un monde parfois à la peine.
Ancrés dans un territoire donné, ils peuvent permettre aux habitants d’accéder facilement à des réflexions et initiatives adaptées aux besoins de leur environnement.
Mais avec une limite, jugent certains observateurs, inquiets d’une possible récupération politique de ces lieux et de leur parfois relative indépendance face aux pouvoirs publics locaux et logiques de marché.
Un matin ensoleillé à Grasse. Derrière un vaste portail, des jeunes s’activent, traversent la cour.
La bâtisse, un ancien couvent, abrite le tiers lieu Sainte-Marthe, géré par la SCIC (société coopérative d'intérêt collectif) Tetris (Transformations Écologiques Territoriales par la Recherche et l’Innovation Sociale).
Au premier étage, une trentaine de participants s’activent au cours d’une formation aux métiers du numérique.
Au rez-de-jardin, Nadine, médiatrice numérique, dispense des cours d’informatique. Au milieu, des habitants de Grasse passent prendre un café.
Cet ancien couvent et orphelinat, d’abord reconverti en école, voit désormais défiler habitués et curieux. Le lieu détonne, au milieu des habitations grassoises.
Le tiers-lieu dispense des cours d'informatique. (Photo Franck Fernandes).
Centre de recherche autour de la transition
Ce tiers-lieu puise sa source dans une démarche initiée en 2009 par Geneviève Fontaine, docteur en sciences économiques.
"A l'époque, les lycéens qu’elle accompagnait avaient élaboré un outil pour encourager la démarche de développement durable au sein des établissements scolaires", explique Carole, présente elle aussi, presque depuis le début de l’aventure. Une sorte de grille pour évaluer et guider une action dans sa globalité, du début à la fin du processus. Et ne pas faire les choses à moitié, en quelque sorte.
"Les lycéens étudiaient, par exemple, les effets de la production de l’huile de palme que cela soit au niveau santé, économie, inégalités, environnement", poursuit Carole.
Une démarche autour de laquelle s’est construite la Scic Tetris, qui, depuis 2018, abrite un repair café, des cours de formation low tech et un vaste espace extérieur dont un potager.
"Nous sommes le seul tiers-lieu en France à être piloté par un centre de recherches", explique Christophe Giroguy, l’un des animateurs qui résume ainsi l’esprit du lieu : "un espace dédié à l’éducation populaire et au développement durable, à l’heure de la transition des territoires."
Formation, potager, réparation
"Ici, on s’intéresse à la capacité réelle à mettre en place quelque chose", explique Manon.
Par exemple, comment se déplacer autrement à Grasse et encourager le vélo? "Cela sous-entend, qu’il faut savoir faire du vélo, qu’il faut pouvoir s’en procurer un, pouvoir l’entretenir, qu’il y ait les infrastructures pour." A chaque fois, le problème est tourné dans tous les sens.
Parmi les projets soutenus et développés par la SCIC: une monnaie locale, la réutilisation des huiles des fritures sur le modèle de l’association "Roule ma frite" à Marseille.
En déambulant dans le tiers-lieu, la variété des formations proposées saute aux yeux.
"Une fois par mois, on fait un repas des simples et sauvages (*)", souligne Christophe Giroguy.
Prochainement, le tiers-lieu devrait recevoir des retraités. "Ce seront des ateliers organisés sur une dizaine de jours, explique Christophe. Pour étudier leurs droits, les aider dans cette nouvelle vie."
Une requête toujours plus forte
Le tiers-lieu de Sainte-Marthe n’est pas un cas isolé. La France en compte plus de 1400, "inégalement répartis sur le territoire", estime l’Agence nationale pour la cohésion des territoires (ANCT).
Si l'île-de-France en compte 316, la région PACA arrive en dernière position avec 127 tiers-lieux recensés.
Nice-Matin
RÉGION FRANCE NICE
A Grasse, face aux enjeux écologiques, ils expérimentent la démocratie participative
A Grasse, le tiers-lieu Sainte-Marthe abrite un atelier de réparation de matériel électronique, des salles de cours, des activités d’agriculture urbaine, d’alimentation durable, de gestion des biodéchets et un centre de recherches. L’idée : réfléchir au territoire de demain dans sa globalité. Une démarche qui s’inscrit dans une réflexion, plus globale, sur la transition des territoires. Animateurs, chercheurs et observateurs racontent et analysent.
Article réservé aux abonnés
Flora Zanichelli
Publié le 23/01/2023 à 19:00, mis à jour le 23/01/2023 à 19:01
(Photo Franck Fernandes)
Pourquoi c’est important?
Partout en France, de plus en plus de citoyens, touchés de plein fouet par le réchauffement climatique, s’interrogent sur l’avenir de leurs territoires.
Dans une étude du Credoc (Centre de Recherche pour l'Étude et l'Observation des Conditions de Vie) publiée en 2022 pour le compte de l’ANCT (Agence nationale de cohésion des territoires), 60% des personnes interrogées estiment que la transition écologique constitue l’enjeu principal de la politique territoriale.
Réflexions sur le thème de la transition écologique, achats groupés de produits du terroir, monnaie locale, les tiers lieux se veulent des relais de la société civile et des interrogations qui les animent. Ils s’attachent à proposer d’autres modèles de vivre-ensemble dans un monde parfois à la peine.
Ancrés dans un territoire donné, ils peuvent permettre aux habitants d’accéder facilement à des réflexions et initiatives adaptées aux besoins de leur environnement.
Mais avec une limite, jugent certains observateurs, inquiets d’une possible récupération politique de ces lieux et de leur parfois relative indépendance face aux pouvoirs publics locaux et logiques de marché.
Un matin ensoleillé à Grasse. Derrière un vaste portail, des jeunes s’activent, traversent la cour.
La bâtisse, un ancien couvent, abrite le tiers lieu Sainte-Marthe, géré par la SCIC (société coopérative d'intérêt collectif) Tetris (Transformations Écologiques Territoriales par la Recherche et l’Innovation Sociale).
Au premier étage, une trentaine de participants s’activent au cours d’une formation aux métiers du numérique.
Au rez-de-jardin, Nadine, médiatrice numérique, dispense des cours d’informatique. Au milieu, des habitants de Grasse passent prendre un café.
Cet ancien couvent et orphelinat, d’abord reconverti en école, voit désormais défiler habitués et curieux. Le lieu détonne, au milieu des habitations grassoises.
Le tiers-lieu dispense des cours d'informatique. (Photo Franck Fernandes).
Centre de recherche autour de la transition
Ce tiers-lieu puise sa source dans une démarche initiée en 2009 par Geneviève Fontaine, docteur en sciences économiques.
"A l'époque, les lycéens qu’elle accompagnait avaient élaboré un outil pour encourager la démarche de développement durable au sein des établissements scolaires", explique Carole, présente elle aussi, presque depuis le début de l’aventure. Une sorte de grille pour évaluer et guider une action dans sa globalité, du début à la fin du processus. Et ne pas faire les choses à moitié, en quelque sorte.
"Les lycéens étudiaient, par exemple, les effets de la production de l’huile de palme que cela soit au niveau santé, économie, inégalités, environnement", poursuit Carole.
Une démarche autour de laquelle s’est construite la Scic Tetris, qui, depuis 2018, abrite un repair café, des cours de formation low tech et un vaste espace extérieur dont un potager.
"Nous sommes le seul tiers-lieu en France à être piloté par un centre de recherches", explique Christophe Giroguy, l’un des animateurs qui résume ainsi l’esprit du lieu : "un espace dédié à l’éducation populaire et au développement durable, à l’heure de la transition des territoires."
(Photo Franck Fernandes).
Formation, potager, réparation
"Ici, on s’intéresse à la capacité réelle à mettre en place quelque chose", explique Manon.
Par exemple, comment se déplacer autrement à Grasse et encourager le vélo? "Cela sous-entend, qu’il faut savoir faire du vélo, qu’il faut pouvoir s’en procurer un, pouvoir l’entretenir, qu’il y ait les infrastructures pour." A chaque fois, le problème est tourné dans tous les sens.
Parmi les projets soutenus et développés par la SCIC: une monnaie locale, la réutilisation des huiles des fritures sur le modèle de l’association "Roule ma frite" à Marseille.
En déambulant dans le tiers-lieu, la variété des formations proposées saute aux yeux.
"Une fois par mois, on fait un repas des simples et sauvages (*)", souligne Christophe Giroguy.
Prochainement, le tiers-lieu devrait recevoir des retraités. "Ce seront des ateliers organisés sur une dizaine de jours, explique Christophe. Pour étudier leurs droits, les aider dans cette nouvelle vie."
Le tiers-lieu Sainte-Marthe accueille des services civiques (Photo Franck Fernandes).
Une requête toujours plus forte
Le tiers-lieu de Sainte-Marthe n’est pas un cas isolé. La France en compte plus de 1400, "inégalement répartis sur le territoire", estime l’Agence nationale pour la cohésion des territoires (ANCT).
Si l'île-de-France en compte 316, la région PACA arrive en dernière position avec 127 tiers-lieux recensés.
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Je suis CONTRE le port de l'uniforme car, ayant vécu dans un pays où il était obligatoire, j'ai constaté : il est cher, d'abord à acheter, ensuite à e ...Lire plus
On est pris entre des injonctions contradictoires entre transition écologique et société de consommation, les gens ne savent pas forcément comment s’y prendre." Nathalie Lazaric, chercheuse au Gredeg (Groupe de recherche en droit, économie et gestion)
Nathalie Lazaric, chercheuse au Gredeg (Groupe de recherche en droit, économie et gestion), à Sophia-Antipolis, voit dans ces lieux alternatifs une opportunité de réfléchir aux lendemains: "On est pris entre des injonctions contradictoires entre transition écologique et société de consommation, les gens ne savent pas forcément comment s’y prendre. Il faut qu’on nous donne les outils pour apprendre, qu’on nous donne des objectifs à atteindre, sinon on ne sait pas où l’on va."
C’est ce qu’observe également attentivement l’association Les localos. Basée à Limoges, elle accompagne les différents acteurs locaux, des citoyens aux associations et fondations, engagées dans un processus de transition écologique.
"Les territoires changent, certains ont envie d’expérimenter de nouveaux modèles et parfois, n’ont pas vraiment le choix, pour des raisons de ressources", explique Jean-Yves Pineau, directeur des Localos. Lui qui intervient régulièrement dans différentes universités officie aussi dans de nombreux cabinets d’experts et connaît bien le sujet. Au départ ouverts aux seuls citoyens et associations, les Localos agissent désormais aux côtés de certains pouvoirs locaux.
“Aujourd’hui, explique-t-il, les communes peuvent adhérer à notre projet et trouver avec nous, une manière différente d’agir et de réfléchir.“
Créer des lieux d’échanges de bonnes pratiques, engager des réflexions sur les moyens des territoires qui s’amenuisent, tel est l’objectif des Localos.
"Comment mieux vivre quand on a peu de moyens? Comment cette commune a-t-elle fait pour remettre sur pied une boulangerie ou un commerce essentiel? Ce sont des choses qu’on observe et qu’on essaie d’appliquer."
Essaimer dans les Alpes-Maritimes
Le tiers-lieu de Sainte-Marthe possède, depuis peu, une antenne à Gréolières, le tiers-lieu des Grandes Roches.
Au programme, potager, plantation d’arbres, ateliers et formation d’écoconstruction, tourisme d’hospitalité.
Retrouver du sens, réfléchir, élaborer d’autres manières de vivre-ensemble, les objectifs des tiers-lieux sont nombreux.
Gare, cependant, à ne pas le vider de sa substance, rappelle le sociologue Michel Simonot, auteur d’une tribune au titre éloquent: "Tiers lieux ou l'art de la faire à l'envers".
Le tiers-lieu, alertait-il, doit rester un lieu d’expérimentation sans récupération des pouvoirs publics, ni une marchandisation des actions qu’ils proposent. Lieu d’innovation et de vivre-ensemble, ils ne sauraient être soumis aux lois du marché, concluait l’auteur.
(*) cueillette de plantes sauvages
Quand l'urbanisation prend de plus en plus de place sur la Côte d'Azur… Celle des agriculteurs se réduit nettement. Mais alors quoi faire, lorsqu'en plus, les terrains ne sont pas fertiles ? La solution, c'est la tomette Éclo !
L'idée de Nicolas ressemble à une tomette des vieux immeubles bourgeois, ou du Vieux-Nice. C'est une tomette on ne peut plus classique, hexagonale, qui tient dans la paume de la main. Mais ce n'est ni du ciment, ni de la pierre. Non, c'est du compost. Local, qui plus est, il vient de Nice notamment, pioché dans les stocks de la Maison de l'Environnement, qui va venir régénérer les sols lorsqu'il est disposé.
La tomette Éclo partout, pour tous les sols
On va pouvoir la mettre soit chez soi directement, pour voir comment la tomette va évoluer dans le temps. Une fois disposée dans un pot de terre par exemple, elle va se transformer parce qu'à l'intérieur, il y a aussi des graines mellifères qui vont fleurir et ainsi apporter tout le vivant. C'est comme ça que l'on recrée un écosystème, avec des papillons par exemple. Mais on va pouvoir aussi les mettre dans tout ce qui est espace vert, ou tout simplement devant chez soi, ou dans un parc.
Des ateliers pour sensibiliser au Vivant et à la Biodiversité
Éclo propose également différents stages, notamment à la Maison de l'Environnement de Nice pour tous les publics. L'idée, c'est de sensibiliser les nouvelles générations à la biodiversité et au recyclage. Lors de ces ateliers, des tomettes sont également fabriquées, créées durant l'expérience avec le compost "frais". Une fois moulées, elles doivent sécher. La personne qui a réalisée la tomette repart avec, et il ne reste plus qu'à la disposer dans un pot, une jardinière ou un espace vert.
Plus d'infos sur Éclo :
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Au milieu d’une épaisse forêt de grands pins sylvestres et d’épicéas, un petit espace clairsemé, jalonné de minuscules pousses protégées par des grillages. A Tournefort, village de la vallée de la Tinée, deux techniciens de l’Office national des forêts inspectent ce lopin de 0,5 hectare avec la plus grande attention. On l’appelle "îlot d’avenir". Ici, fin novembre, des plants de pins de Brutie ont été plantés avec minutie à la place de quelques essences endémiques composant cette forêt communale, souffrant du dérèglement climatique.
"Sur cette zone, nous avions coupé des pins sylvestres il y a une quinzaine d’années pour retirer de l’ombre et essayer d’avoir de la régénération naturelle. Plusieurs dizaines de sapins et d’épicéas étaient repartis grâce à ça. Mais avec la chaleur estivale, on constate que leur croissance s’arrête. On les pense condamnés à brève échéance", explique Jean-Guy Peyronel, technicien forestier à l’ONF en pointant des branchages clairsemés.
"Forêts mosaïques"
Plutôt que de miser sur cette incertaine régénération, les forestiers ont installé des plants de pins venus de Turquie. "Une essence qui a la caractéristique de s’adapter à des températures très froides et très chaudes", détaille Florent Battiston, responsable de l’Unité territoriale Nice Mercantour de l’ONF. Un pari sur l’avenir. "Les premiers 50 ans de vie d’un arbre, c’est la préadolescence. On installe ces arbres pour qu’ils soient pérennes dans 80 ans et on travaille à leur suivi avec des scientifiques, en s’appuyant sur les conclusions du Giec pour faire des modèles informatiques fins. Néanmoins, il y a une part d’incertitude", abonde Jean-Guy Peyronel.
Et ces tests fleurissent en terres azuréennes. "Des îlots d’avenir se mettent en place, entre autres, dans les Préalpes d’Azur. Jusqu’alors, on misait sur la régénération naturelle de la forêt mais avec le réchauffement, il nous faut faire autrement", constate Florent Battiston. L’enjeu, à Tournefort et dans bien d’autres zones des Alpes-Maritimes et du Var: tendre vers des "forêts mosaïques". "En ayant un maximum de diversité d’essences sur la même parcelle, si une vient à s’effondrer, une autre pourrait prendre le relai", explicite Jean-Guy Peyronel.
Investir pour l'avenir
A Tournefort, le prometteur îlot d’avenir a coûté environ 10 000€, un engagement financier pour la municipalité. "Si la forêt dépérit, c’est tout notre cadre de vie qui est menacé. Le conseil municipal m’a suivi à l'unanimité sur ce projet et nous avons obtenu des financements de la Région. Tout le monde est concerné, on attend maintenant les résultats", confie Muriel Molinari, maire de Tournefort depuis 2011. Consciente de l'imminence des enjeux climatiques, l’élue aimerait "faire un projet plus gros sur la forêt qui va au fort du Pic Charvet". Histoire de se préparer à un avenir plus qu’incertain.
Le 24 septembre dernier, un agent du Parc National du Mercantour (06) a trouvé au bord d’une rivière un oiseau qu’il ne pouvait confondre avec aucun autre : un Vautour fauve. Ce dernier était prostré, très maigre, et sa tête tombait sans qu’il ne puisse la relever. Sans l'intervention de ce professionnel, le vautour n'aurait jamais pu voler de nouveau.
Le garde nature a rapidement contacté le Centre de sauvegarde qui l’a redirigé vers la Clinique Vétérinaire Lingostière à Nice, afin que le rapace reçoive les premiers soins. Arrivé à la clinique, le vautour a reçu un diagnostic complet et passé une radiographie qui a révélé qu’un plomb était logé à l’arrière de son crâne. Les dégâts engendrés et la présence de ce plomb l’empêchait de tenir sa tête correctement : une opération rapide était nécessaire.
Le Dr Martinez, vétérinaire à la Clinique Lingostière, s'est déplacé en urgence pour la chirurgie du vautour. Il s’agissait d’une intervention sous anesthésie générale dont les chances de réussite n'étaient pas totales. Mais grâce à la réactivité et à la mobilisation de toute l’équipe, le vautour a survécu à son opération.
Il a passé quelques jours sous surveillance à la clinique avant de rejoindre le Centre de sauvegarde pour entamer sa convalescence. Des antibiotiques, des anti-inflammatoires et des antalgiques ont été nécessaires pour empêcher l’infection et calmer la douleur. Après une dizaine de jours passés en salle de soins, le rapace se portait mieux et avait un poids correct, il était alors prêt à rejoindre une petite volière extérieure.
Malgré ses progrès, le vautour n’était pas encore tiré d’affaires. En effet, le plomb qui lui a été retiré avait causé des dommages et il ne parvenait pas encore à tenir sa tête totalement droite, ce qui l'empêchait de voler. Au fil des semaines, nous avons constaté une évolution positive, il a donc pu rejoindre une grande volière de 64m de long, où il a pu commencer à planer en s’élançant du haut de petites butes, puis à voleter sur des distances de plus en plus longues.
Après 3 mois de soins, le vautour a pu retrouver la liberté, accompagné de deux autres congénères, dans les Gorges du Verdon. Un site de choix pour les vautours fauves, qui nichent dans les falaises calcaires et profitent des courants d’air ascendants pour voler et repérer les cadavres d’animaux dont ils se nourrissent. Les trois vautours ont pu être équipés de bagues afin de permettre le suivi de leurs futurs déplacements.
Dès l'accueil de ce Vautour fauve au Centre, nous avons effectué une déclaration auprès de l’Office Français de la Biodiversité (OFB). Comme tous les rapaces européens, le Vautour fauve est une espèce protégée : il est formellement interdit de lui nuire ou de le capturer, et les braconniers bravant ces interdictions sont passibles de 3 ans d’emprisonnement et de 150 000 euros d’amende. En dépit des peines encourues, de nombreux oiseaux protégés sont régulièrement victimes de braconnage. En 2022, nous avons dénombré 24 individus d’espèces protégées victimes d’un tir illégal : 5 éperviers d’Europe, 4 buses variables, 4 faucons crécerelles, 3 faucons pèlerins, 2 aigles de Bonelli, 1 Héron cendré, 1 Héron garde-bœuf, 1 Faucon émerillon, 1 Milan noir, 1 Autour des palombes et le Vautour fauve que nous venons de vous présenter.
Découvert par article Nice Matin https://www.nicematin.com/animaux/comment-la-ligue-pour-la-protection-des-oiseaux-a-sauve-un-vautour-fauve-victime-dun-tir-a-la-tete-dans-le-mercantour-821459
Amourbijoux propose des bijoux fins • colliers, bracelets, bagues, boucles d'oreilles • en plaqué or. La créatrice, fabrique ses collections dans son atelier dans le Sud de la France.
Découvert par article France Bleu https://www.francebleu.fr/emissions/circuits-courts-dans-les-alpes-maritimes/les-jolies-creations-de-sarah-avec-amour-bijoux-6872791#xtor=RSS-106
Créatrice passionnée par la mode et le stylisme féminin depuis toujours, Sarah Gosse a pris un envol rempli d'amour, après quelques années dans le commerce et la mode.
Avec « Amour Bijoux » créé il y a 3 ans, elle a voulu créer une marque française où chaque bijou est fabriqué artisanalement dans son atelier, dans son jardin, à Grasse.
Amoureuse des belles matières, elle travaille surtout le plaqué or (sourcé en France), et les perles de cultures (fournies par un fabricant à l'étranger, avec lequel elle est en contact direct) :
"C'est une perle issue de l'agriculture d'eau douce, qui a une superbe couleur. Il y en a des blanches, des roses, des bleues."
Parmi les créations de Sarah, on y trouve :
Colliers
Bracelets
Boucles d'oreilles
Chaînes de chevilles
Chaînes de corps
Découverte du jour avec un détour qui vaut la peine ! Il s'agit du plus petit village des Alpes-Maritimes, entre Puget-Théniers et Guillaumes, (re)découvrez Auvare.
Perché au-dessus de Puget-Théniers, le détour nous emmène sur les hauteurs de Auvare, charmant petit village. A telle enseigne qu'Auvare est la plus petite commune de toutes Alpes-Maritimes. Et comme l'on dit souvent "tout ce qui est petit est mignon".
Énième exemple d'un village qui changea de nationalité
“A l’ourigina faia pas part de la Countea de Nissa“, à l'origine dans le Comté de Nice, le village d'Auvare est côté provençal, jusque dans les années 1760, lorsque le Comté de Nice intègre la commune… “denant de redeveni frances cent an plus tardi“, parce que oui, en 1860, comme Nice, Auvare devient (à nouveau) française.
La famille Corporandy, baron d'Auvare
Au gré des changements de nationalité, les habitants d'Auvare s'adaptent, à l'exemple de la famille Corporandy, braons d'Auvare et seigneurs de la Croix-sur-Roudoule. Avant de devenir niçois, la famille peut compter sur un véritable Héros de guerre, Gaspard Corporandy, qui est même un héros Napoléonien et c'est à ce titre qu'un quartier porte le nom d'Auvare à l'Est de Nice. Sauf que dans les années 1760, la commune devient piémontaise et le dit, Joseph Félix, neveu de Gaspard Corporandy, engage une carrière militaire… Et affronte son oncle !
Quand le Comté de Nice devient français, un dilemme se pose
La Famille Corporandy d'Auvare est face à un choix cruel : rester fidèle au Roi du Piémont, ou fuir en Italie, « o aloura venì frances e restà aquì » et les Corporandy choisiront finalement l'exil dans la capitale Turin.
La Brasserie Artisanale de Nice crée des bières fines et légères avec les meilleurs malts, houblons et produits locaux de Nice.
Découvert par article France bleu azur https://www.francebleu.fr/emissions/circuits-courts-dans-les-alpes-maritimes/ici-les-artisans-met-en-relation-le-savoir-faire-azureen-et-les-curieux-9132857#xtor=RSS-106
Olivier Cautain, créateur de la Brasserie Artisanale de Nice. Basé au quartier Libération, il gère toute la transformation des ingrédients naturels, mouture du malt, brassage, fermentation, jusqu’à la mise en bouteille et l’étiquetage.
Fabrication artisanale de pâtes fraîches, ravioli & gnocchi à l'atelier en centre ville à Menton. Créateurs des Raviolis au Citron de Menton.
Découvert par article France bleu azur https://www.francebleu.fr/emissions/circuits-courts-dans-les-alpes-maritimes/ici-les-artisans-met-en-relation-le-savoir-faire-azureen-et-les-curieux-9132857#xtor=RSS-106
Luisa Inversi, créatrice de Pasta Piemonte. Elle met en avant la tradition et le savoir-faire de son pays natal l’Italie associés à la qualité des produits du terroir azuréen. Pâtes fraîches et sèches au programme, en plein cœur de Menton.
L'emballage réutilisable et écologique à la cire d'abeille de Provence, résine de pin des Landes et huile de jojoba bio. Remplace cellophane et papier alu.
Découvert par article France Bleu https://www.francebleu.fr/emissions/circuits-courts-dans-les-alpes-maritimes/ici-les-artisans-met-en-relation-le-savoir-faire-azureen-et-les-curieux-9132857#xtor=RSS-106
Guillaume, concepteur de “L'abeille qui emballe“. Un emballage de récipients fait à partir de cire d’abeille, qui remplace le film plastique ou le papier aluminium
Qui est-ce ? Style décontracté, tennis veja, une marque écoresponsable, aux pieds, Gilles Pérole nous reçoit chaleureusement dans un bureau de la mairie de Mouans-Sartoux, où la température est fraîche, économies d’énergie oblige. Très impliqué, cet ancien directeur de l’école dans la forêt de
Mouans-Sartoux officie depuis près de trente ans dans la commune de 10.000 habitants devenue un bastion azuréen en matière d’expérimentation de gestion écologique et engagée de la ville.
Père de trois enfants, Gilles Pérole a grandi à Cannes où, très jeune, il cultive une fibre militante. "Vers seize ans, je me suis engagé dans plusieurs associations : les Francas (Fédération nationale laïque de structures et d'activités éducatives, sociales et culturelles), Les petites sœurs des pauvres, Les paralysés de France, détaille-t-il. Je me suis reconnu dans les valeurs très fortes qu’elles véhiculent, comme le respect de l’autre, la solidarité, l’importance du vivre-ensemble."
Les Francas, surtout, fer de lance d’une éducation populaire, le marquent. "Ça m’a convaincu de devenir instituteur."
Passionné par l’enseignement, les sciences, Gilles Pérole est persuadé que l’enfant peut être porteur de la révolution écologique en s’appropriant les projets et en impliquant sa famille.
La parole des tout petits n’est pas moins précieuse que celle des grands. "Au contraire, l’esprit de solidarité chez les enfants est toujours quelque chose qui m’a toujours frappé, commente Gilles Pérole. Leur sens de l’injustice est très développé et ils proposent volontiers des actions pour y remédier."
Pour l’ancien instituteur, l’éducation est centrale dans la préparation de la société de demain. "Il faut arriver à former et à éduquer les jeunes à construire une société différente."
Un précepte qui le conduit en 89 à mettre le cap sur Mouans-Sartoux, où l’Education Nationale vient d’ouvrir un poste à profil dans une école de la forêt, où la nature fait partie intégrante de l’apprentissage.
"Ce qui m’intéressait, c’était le projet pédagogique d’une école centrée sur l’enfant, explique-t-il. On décloisonnait les classes du CP au CE2, ce qui leur laissait le temps d’apprendre, à leur rythme."
En 1992, il quitte Cannes et s’installe définitivement à Mouans-Sartoux. Trois ans plus tard, le téléphone sonne. Au bout du fil, André Aschieri, le maire, qui lui demande de rejoindre l’équipe municipale. "On échangeait déjà beaucoup, ça s’est fait naturellement." Gilles Pérole devient alors conseiller municipal à la commission enfance dans une ville dont il partage les valeurs, aime-t-il à répéter.
En 1998, la crise de la vache folle déferle en France. C'est le déclic.
"J’étais alors fortement impliqué dans ma fonction de conseiller à l’enfance, poursuit Gilles Pérole. Or, travailler sur le thème de l’enfance c’est aussi travailler sur la cantine, ce que l’on sert à manger aux enfants."
Face à la crise sanitaire, la municipalité décide de ne proposer que de la viande bio. Puis, petit à petit, l'idée germe de faire passer la cantine au 100% bio. Un objectif atteint en 2012.
Dans un premier temps, pour pourvoir aux besoins locaux, la ville lance sa propre régie agricole bio à la ferme de Haute-Combe, non loin du centre-ville. Des serres sont dressées, afin de permettre une production toute l’année. Les menus suivent le rythme des saisons et de la production.
"S’il y a beaucoup de blettes, on les propose deux fois par semaine, cuisinées différemment. Et les enfants les mangent!", plaisantait alors l’élu dans une interview accordée à Nice-Matin en 2018.
Cantines bios, mobilités douces, engagement des enfants et des familles dans la politique de la ville, Mouans-Sartoux s’engagent toujours plus résolument sur la voie de la transition.
Les idées florissent. "Notre travail municipal était constamment nourri par des rapports, des études que nous partageait le maire", se souvient Gilles Pérole. Sur leurs tables de travail, les membres de l’équipe municipale voient fleurir articles scientifiques, comptes-rendus d’expérimentations tenues un peu partout.
"Je m’intéresse beaucoup à l’actualité et à l’analyse qu’en font les intellectuels, raconte Gilles Pérole. Voir des gens qui proposent des trajectoires alternatives, c’est une source d’inspiration pour moi."
Il cite ainsi Paul Magnette, le maire de Charleroi, qui a fait du développement de la mobilité douce ou de la culture comme levier de l’économie ses chevaux de bataille.
"Il est très pragmatique, très social, tourné vers la transition."
Les actions et les réflexions, en se croisant, font sens, décloisonnent les politiques. Dans son cas, qui dit nourriture, dit santé mais aussi agriculture, consommation responsable.
Les projets se multiplient, dans de nombreux domaines.
"Que cela soit sur l’alimentation, l’éducation, la mobilité dans la ville", poursuit l’adjoint qui évoque, par exemple, l’opération "Marchons vers l’école", en 2005, qui a remis au goût du jour le pédibus, l’autobus pédestre utilisé en lieu de ramassage scolaire.
L’ancien directeur d’école n’a pas oublié les enseignants, qu’il soutient sans relâche, organisant des activités entre midi et deux afin que les enfants apprennent à chaque instant. Et s’engagent eux aussi, comme dans le Conseil de ville des enfants. Ces derniers sont ainsi appelés à s’exprimer sur de larges panneaux postés à l’entrée de la mairie.
Pour porter ses projets, Gilles Pérole s’appuie aussi sur les agents municipaux, s’intéresse à leurs retours d’expérience, s’attache à donner du sens aux mesures qu’il met en œuvre. "Sans quoi, les gens ne s’impliquent pas."
Nice-Matin
RÉGION FRANCE NICE
“La transition, c’est une multitude de petits changements de pratiques quotidiennes“
Héros ordinaires. Qui sont les hommes et les femmes qui façonnent nos territoires? Parce qu'ils s'engagent par conviction ou dans leur travail, ils changent notre quotidien, le repensent et l'améliorent. Nous avons décidé de les rencontrer. Dans cet épisode, Gilles Pérole, ancien directeur d’école et adjoint au maire de Mouans-Sartoux (Alpes-Maritimes) chargé de l’enfance et de l’éducation.
Flora Zanichelli
Publié le 08/01/2023 à 19:00, mis à jour le 13/01/2023 à 17:56
Pour Gilles Pérole, “la transition, c’est une multitude de petits changements de pratiques quotidiennes“. (Photo Patrice Lapoirie)
Qui est-ce ?
Style décontracté, tennis veja, une marque écoresponsable, aux pieds, Gilles Pérole nous reçoit chaleureusement dans un bureau de la mairie de Mouans-Sartoux, où la température est fraîche, économies d’énergie oblige.
Très impliqué, cet ancien directeur de l’école dans la forêt de Mouans-Sartoux officie depuis près de trente ans dans la commune de 10.000 habitants devenue un bastion azuréen en matière d’expérimentation de gestion écologique et engagée de la ville.
Père de trois enfants, Gilles Pérole a grandi à Cannes où, très jeune, il cultive une fibre militante. "Vers seize ans, je me suis engagé dans plusieurs associations : les Francas (Fédération nationale laïque de structures et d'activités éducatives, sociales et culturelles), Les petites sœurs des pauvres, Les paralysés de France, détaille-t-il. Je me suis reconnu dans les valeurs très fortes qu’elles véhiculent, comme le respect de l’autre, la solidarité, l’importance du vivre-ensemble."
Les Francas, surtout, fer de lance d’une éducation populaire, le marquent. "Ça m’a convaincu de devenir instituteur."
Passionné par l’enseignement, les sciences, Gilles Pérole est persuadé que l’enfant peut être porteur de la révolution écologique en s’appropriant les projets et en impliquant sa famille.
La parole des tout petits n’est pas moins précieuse que celle des grands. "Au contraire, l’esprit de solidarité chez les enfants est toujours quelque chose qui m’a toujours frappé, commente Gilles Pérole. Leur sens de l’injustice est très développé et ils proposent volontiers des actions pour y remédier."
Pour l’ancien instituteur, l’éducation est centrale dans la préparation de la société de demain. "Il faut arriver à former et à éduquer les jeunes à construire une société différente."
Un précepte qui le conduit en 89 à mettre le cap sur Mouans-Sartoux, où l’Education Nationale vient d’ouvrir un poste à profil dans une école de la forêt, où la nature fait partie intégrante de l’apprentissage.
"Ce qui m’intéressait, c’était le projet pédagogique d’une école centrée sur l’enfant, explique-t-il. On décloisonnait les classes du CP au CE2, ce qui leur laissait le temps d’apprendre, à leur rythme."
En 1992, il quitte Cannes et s’installe définitivement à Mouans-Sartoux. Trois ans plus tard, le téléphone sonne. Au bout du fil, André Aschieri, le maire, qui lui demande de rejoindre l’équipe municipale. "On échangeait déjà beaucoup, ça s’est fait naturellement." Gilles Pérole devient alors conseiller municipal à la commission enfance dans une ville dont il partage les valeurs, aime-t-il à répéter.
Les serres de la ferme de Haute-Combe qui produit de quoi nourrir les enfants des écoles. (Photo G.T.).
Le déclic
En 1998, la crise de la vache folle déferle en France. C'est le déclic.
"J’étais alors fortement impliqué dans ma fonction de conseiller à l’enfance, poursuit Gilles Pérole. Or, travailler sur le thème de l’enfance c’est aussi travailler sur la cantine, ce que l’on sert à manger aux enfants."
Face à la crise sanitaire, la municipalité décide de ne proposer que de la viande bio. Puis, petit à petit, l'idée germe de faire passer la cantine au 100% bio. Un objectif atteint en 2012.
Dans un premier temps, pour pourvoir aux besoins locaux, la ville lance sa propre régie agricole bio à la ferme de Haute-Combe, non loin du centre-ville. Des serres sont dressées, afin de permettre une production toute l’année. Les menus suivent le rythme des saisons et de la production.
"S’il y a beaucoup de blettes, on les propose deux fois par semaine, cuisinées différemment. Et les enfants les mangent!", plaisantait alors l’élu dans une interview accordée à Nice-Matin en 2018.
Les enfants choisissent les portions qu'ils souhaitent consommer, afin d'éviter le gaspillage alimentaire. (Photo Clément Tiberghien).
L’action
Cantines bios, mobilités douces, engagement des enfants et des familles dans la politique de la ville, Mouans-Sartoux s’engagent toujours plus résolument sur la voie de la transition.
Les idées florissent. "Notre travail municipal était constamment nourri par des rapports, des études que nous partageait le maire", se souvient Gilles Pérole. Sur leurs tables de travail, les membres de l’équipe municipale voient fleurir articles scientifiques, comptes-rendus d’expérimentations tenues un peu partout.
"Je m’intéresse beaucoup à l’actualité et à l’analyse qu’en font les intellectuels, raconte Gilles Pérole. Voir des gens qui proposent des trajectoires alternatives, c’est une source d’inspiration pour moi."
Il cite ainsi Paul Magnette, le maire de Charleroi, qui a fait du développement de la mobilité douce ou de la culture comme levier de l’économie ses chevaux de bataille.
"Il est très pragmatique, très social, tourné vers la transition."
Les actions et les réflexions, en se croisant, font sens, décloisonnent les politiques. Dans son cas, qui dit nourriture, dit santé mais aussi agriculture, consommation responsable.
Les projets se multiplient, dans de nombreux domaines.
"Que cela soit sur l’alimentation, l’éducation, la mobilité dans la ville", poursuit l’adjoint qui évoque, par exemple, l’opération "Marchons vers l’école", en 2005, qui a remis au goût du jour le pédibus, l’autobus pédestre utilisé en lieu de ramassage scolaire.
L’ancien directeur d’école n’a pas oublié les enseignants, qu’il soutient sans relâche, organisant des activités entre midi et deux afin que les enfants apprennent à chaque instant. Et s’engagent eux aussi, comme dans le Conseil de ville des enfants. Ces derniers sont ainsi appelés à s’exprimer sur de larges panneaux postés à l’entrée de la mairie.
Pour porter ses projets, Gilles Pérole s’appuie aussi sur les agents municipaux, s’intéresse à leurs retours d’expérience, s’attache à donner du sens aux mesures qu’il met en œuvre. "Sans quoi, les gens ne s’impliquent pas."
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VIDEO. Comment cette cantine scolaire bio et locale a diminué ses déchets alimentaires de 80%
De leurs discussions émerge, par exemple, l’idée de nettoyer les cantines avec des machines à vapeur, plus économiques, moins nocives pour la santé que les produits de nettoyage. Ou encore, celle de présenter aux enfants, chargés de choisir la quantité de nourriture qu’ils veulent le midi, deux portions, dans une petite ou une grande assiette, afin qu’ils puissent se faire une idée avant de passer à table. Avec la possibilité de se resservir, bien sûr, si la faim les tiraille encore.
"On a évité ainsi le gaspillage", sourit Gilles Pérole. Les économies réalisées permettent de financer le surcoût du bio. Car en 2010, le constat est effarant. Après la mise en place d’une pesée en fin de service, le personnel s’aperçoit que ce sont 147 grammes par repas qui partent à la poubelle. Grâce à la personnalisation des portions, le poids du gaspillage alimentaire est réduit à hauteur de 80%.
Surveiller, établir des feuilles de route et des lignes directrices, prévoir… à Mouans-Sartoux, l’action est particulièrement structurée pour répondre aux défis environnementaux mais aussi financiers.
Avec l’inflation, le service a ainsi créé un fichier relevant le prix des aliments, conduisant l’équipe à réduire les frites au menu, par exemple. Hausse du coût de l’huile de cuisson oblige.
Et maintenant
Mouans-Sartoux essaime, toujours plus.
"On a échangé avec 600 collectivités européennes", précise Gilles Pérole, non sans fierté. Lors du pacte de politique alimentaire urbaine de Milan, en 2015, la ville a reçu une récompense pour ses bonnes pratiques.
"Voir la petite ville de Mouans-Sartoux saluée aux côtés de New York, ça fait quelque chose", commente l’élu.
En décembre, il est intervenu à l’université de Lisbonne. Il dirige également le DU chef de projet en alimentation durable à l’université Côte d’Azur.
"Ma satisfaction est surtout dans l’espoir et la dynamique que l’on crée sur les territoires", poursuit l’adjoint.
Parmi les grands enjeux du moment, il cite la libération du foncier afin de réinstaller une agriculture pour nourrir la population et permettre une souveraineté alimentaire. Ou encore, continuer à sensibiliser la population à se tourner vers une alimentation durable avec une attention toute particulière portée aux couches populaires. Pour ce faire, l’équipe municipale travaille à la mise en place d’une sécurité sociale de l’alimentation permettant à tout à chacun d’accéder à une alimentation de qualité.
Persuadé, là encore, qu’une bonne pratique en amène une autre.
"Tous ceux qui changent leur alimentation finissent aussi par changer leur mode de transport, leur quotidien."
Il poursuit : "Je crois beaucoup à la transformation par la base. La transition, c’est une multitude de petits changements de pratiques quotidiennes."
Coconstruire la société de demain, en somme, en impliquant les enfants, pour qu’il y ait, au final, “une cohérence entre ce qui est fait à la maison et au dehors".
Même si les temps sont durs pour les municipalités dont les budgets explosent avec l’inflation et les coûts de l’énergie, Gilles Pérole ne désespère pas d’agir avec bon sens et ne s’interdit aucun projet.
La planète a trouvé le bon outil pour nous permettre de redécouvrir la nature, mais aussi pour la respecter. Comme on est tout le temps le nez sur notre smartphone, téléchargez vite Explorateurs des parcs;, pour la nature des Alpes-Maritimes.
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